Dans le cadre de l’exercice flintlock 2018 qui se déroule, du 9 au 25 avril, l’état-major général des armées a invité la presse à suivre un entraînement des participants. C’était le lundi 16 avril 2018, au camp général Bila-Zagré, situé au quartier Kamboinsin, au nord de Ouagadougou. Cette étape a été suivie d’une conférence de presse sur l’exercice militaire.
Dans la matinée du lundi 16 avril 2018, militaires maliens, avec à leurs côtés des forces spéciales américaines, sont en position dans un champ de tirs situé dans l’enceinte du camp général Bila-Zagré, situé au quartier Kamboinsin, au nord de Ouagadougou, pour un exercice conjoint de démonstration à la presse, conviée à l’occasion. Dénommée réaction à l’embuscade, l’exercice a consisté à monter l’assaut de l’ennemi avec des tirs nourris, à faire le compte rendu de l’intervention et à organiser le repli. C’est une des facettes de l’exercice multinational flintlock 2018 qui se déroule du 9 au 25 avril 2018. En présence de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, Andrew Young, du Chef d’état-major général des armées (CEMGA), le général de brigade Oumarou Sadou, du responsable du commandement des opérations spéciales pour l’Afrique, le major-général J. Marcus Hicks et des journalistes, unités maliennes et américaines ont démontré leur capacité à travailler ensemble face à la menace terroriste. A l’issue de cet exercice de démonstration, l’ambassadeur américain, Andrew Young, le CEMGA, le général de brigade Oumarou Sadou, et le responsable du commandement des opérations spéciales pour l’Afrique (SOCAFRICA), le major-général J. Marcus Hicks ont conjointement animé une conférence de presse pour expliquer en détail l’objectif de flintlock 2018.
Pour le major-général, J. Marcus Hicks, l’exercice multinational se passe au Niger, au Burkina Faso, et au Sénégal avec la participation d’une vingtaine de pays dont africains (8) et occidentaux (12). Au total 1500 forces armées y participent. L’ensemble de la formation, a-t-il indiqué, est dirigé par l’état-major basé à Agadez au Niger. « Nous menons des exercices en rapport avec la menace terroriste dans le Sahel. Mieux outillées, les forces armées des différents pays pourront faire face efficacement au terrorisme. Cette lutte n’est pas uniquement militaire, elle a aussi une dimension civilo-militaire qui est prise en compte dans la formation actuelle », a-t-il souligné. A l’entendre, les récentes attaques terroristes à Ouagadougou montrent que la menace est bien réelle et qu’il va falloir coordonner les efforts pour mieux l’affronter.
Habileté à travailler ensemble
Le major-général Hick a relevé que l’exercice vise aussi à renforcer les partenariats entre les forces d’opérations spéciales des pays africains et occidentaux et leur habileté à travailler ensemble sur les théâtres d’opérations. Le diplomate américain, Andrew Young, a, de prime abord, exprimé la solidarité de son pays au Burkina Faso pour le soldat burkinabè tombé à Tombouctou le week-end dernier dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. «Flintlock existe depuis 2005 en Afrique et offre une opportunité de collaboration entre forces africaines et occidentales. Cette participation à une formation commune s’inscrit dans une dynamique de faire avancer la paix, la sécurité et le respect des droits de l’homme », a-t-il soutenu.
Flintlock vise, a ajouté M. Young, à consolider la collaboration entre les forces armées nationales et celles américaines. Le CEMGA, le général de brigade Oumarou Sadou, a traduit sa reconnaissance à l’ambassadeur, Andrew Young, pour tout le soutien apporté par son pays à l’armée burkinabè. Les modules de formation sont-ils adaptés aux besoins des forces africaines ? « Un exercice vise à préparer une opération. Son caractère réaliste tient également compte de la menace et du contexte. Les exercices de flintlock intègrent la menace terroriste aussi bien au niveau des unités de combat qu’au niveau de la chaine de commandement », a répondu le CEMGA. Quel a été l’impact de flintlock depuis 2005 ? Le responsable de SOCAFRICA, le major-général J. Marcus Hicks, a laissé entendre qu’ils ont beaucoup appris les uns des autres. « Nous avons appris de l’atmosphère africaine et des capacités des forces du continent. Cela nous a permis d’adapter nos formations », a-t-il précisé.
Sur la même lancée, le général de brigade Oumarou Sadou a ajouté que le 25e Régiment parachutiste commando (RPC) bénéficie régulièrement de la formation flintlock. « Depuis 2005, l’impact de flintlock est bien réel en termes d’équipements et de formation », a-t-il énoncé. L’exercice va-t-elle profiter à la force du G5 Sahel ? « Les Etats-Unis soutiennent le G5 Sahel et ont fait des contributions pour opérationnaliser la force du G5 Sahel. Le G5 Sahel a été créé par des pays du Sahel pour contrecarrer une menace commune et les Etats-Unis sont admiratifs du leadership des dirigeants de ces pays », a réagi l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso, Andrew Young.