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Situation de la nation : Le Premier ministre rassure les députés

Publié le lundi 16 avril 2018  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par HK
Visite du premier ministre malien Monsieur Soumeylou Boubèye Maïga au Burkina
Mardi 3 Avril 2018. Ouagadougou. Le Premier Ministre malien Son Excellence monsieur Souleybou Doubèye Maïga, est en visite officielle dans la capitale burkinabè. Il a été accueilli dans par son homologue burkinabè Paul Kaba Thiéba.
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Après plus de quatre heures d’exposé sur la situation de la nation, le jeudi 12 avril 2018, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a répondu aux différentes questions des députés à l’Assemblée nationale. Ces questions ont porté, entre autres, sur la situation sécuritaire dans le Sahel et la région du Nord, l’autorité de l’Etat, la grogne sociale, la situation économique de la ville de Bobo-Dioulasso.


A l’issue d’une phase de questions marquée par des attaques voilées entre l’opposition politique et la majorité, le jeudi 12 avril 2018, le chef du gouvernement a répondu aux préoccupations des députés sur plusieurs sujets touchant la vie de la nation. Sur la situation sécuritaire dans le Sahel et la région du Nord, le Premier ministre, répondant à une préoccupation d’un député qui estime qu’il faut limiter l’accès à certaines zones, a indiqué que la question est en réflexion. Il a ajouté que le gouverneur de la région du Sahel a pris des dispositions pour règlementer la circulation dans certaines zones aux heures tardives. Au-delà de ces mesures, Paul Kaba Thiéba a affirmé que le gouvernement a procédé à un déploiement massif des Forces de défense et de sécurité au vu de la menace permanente. Le gouvernement a décidé aussi d’apporter une réponse économique à cette crise liée au terrorisme dans la région du Sahel pour soustraire les jeunes désœuvrés de l’emprise des hommes sans foi ni loi. C’est pourquoi, à entendre le Premier ministre, l’exécutif a mis en place le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) qui couvre la période 2017-2020 et compte investir plus de 450 milliards de F CFA dans la région. Sur l’accusation des FDS d’avoir commis des exactions au Sahel, Paul Kaba Thiéba a rassuré que le Burkina Faso dispose d’une armée républicaine qui agit dans le cadre de la loi. Cependant, il a ajouté qu’à chaque fois que le gouvernement a eu vent d’exactions commises sur les populations, des mesures disciplinaires ont été prises.


Quid du vote de la diaspora en 2020 ?


La dissolution de la police islamique à Pouytenga a été aussi une préoccupation pour la représentation nationale. La sécurité, à en croire le chef du gouvernement, relève du pouvoir régalien de l’Etat et son gouvernement ne permettra jamais à des associations de créer des unités privées. C’est dans ce sens que cette police islamique a été dissoute et les tenues retirées par la gendarmerie. Que faire pour restaurer l’autorité de l’Etat ? A cette question, Paul Kaba Thiéba a laissé entendre qu’une batterie de mesures est envisagée pour mener le combat contre l’incivisme et sensibiliser les citoyens. Il s’agit, entre autres, de l’institutionnalisation d’une journée sur la citoyenneté, la dynamisation de l’enseignement du civisme à tous les niveaux et la conscientisation des parents sur leur rôle dans la chaine de l’éducation des enfants. A écouter le chef du gouvernement, tous les acteurs à savoir les parents, les enseignants et le gouvernement, doivent conjuguer leurs efforts pour le respect des valeurs fondamentales de l’Etat. Sur la question du vote des Burkinabè de l’extérieur en 2020, Paul Kaba Thiéba a rassuré les députés qu’il s’agit d’une promesse de campagne du président du Faso qui sera tenue. Pour lui, la création d’un ministère plein en charge de l’intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur est le signe de la volonté du chef de l’Etat de faire de ce vote une réalité en 2020. Après le vote de la loi sur la fonction publique territoriale, pourquoi les agents attendent toujours de constater l’incidence financière de leurs indemnités sur leur bulletin ? Pour l’hôte du jour des députés, l’incidence financière de cette loi sur les budgets des collectivités est de plus de 6 milliards de F CFA. C’est pourquoi, a soutenu le Premier ministre, le gouvernement a décidé de faire des subventions aux collectivités pour le paiement d’au moins sept mois d’indemnité. Abordant la question sur la prise en charge des orphelins et veuves de l’insurrection populaire du coup d’Etat manqué de septembre 2015 et des victimes des attaques terroristes, le chef du gouvernement a approuvé l’idée d’un député sur la création d’un fonds spécial. A l’en croire, le sujet est en réflexion au niveau de l’exécutif et tous les acteurs seront touchés pour un dialogue inclusif sur la question. Réagissant à une préoccupation sur la mise en œuvre de la politique nationale genre, Paul Kaba Thiéba a rassuré que des avancées significatives ont été notées. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’un dispositif institutionnel en la matière, de l’installation de cellules genres dans les ministères et institutions, de la loi sur le quota genre qui est en phase d’être révisée pour l’adapter à l’évolution de la société. Pour M. Thiéba, lors de la rencontre du président du Faso avec les femmes, le 8 mars 2018, celui-ci a donné des instructions pour la révision de ladite loi dans des meilleurs délais.


L’éducation menacée dans le Sahel


Au cours des échanges avec les élus nationaux, les sujets ont également porté sur la mobilisation des fonds pour la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). Le Premier ministre a rappelé que le besoin de financement du référentiel de développement du Burkina est de l'ordre de 5 000 milliards de F CFA, financés à 64% par les ressources internes et 36% de l'extérieur. Au cours de la conférence de Paris, les Partenaires techniques et financiers (PTF) s’étaient engagés à contribuer à hauteur de 8 353 milliards de F CFA et ceux des partenaires privés de 9 691 milliards de F CFA. Au 31 mars 2018, 5187 milliards de F CFA ont été mobilisés au titre des ressources externes, soit 62 % des annonces faites. Mais «très peu d’intentions de financement du secteur privé ont été réalisées», a déploré Paul Kaba Thiéba. La représentation nationale a voulu connaître l’état des lieux de l’application de la loi portant Partenariat public-privé. Le Premier ministre a rassuré que « jusqu’à présent, on n’a pas encore fait de PPP (…) malgré les centaines de propositions, aucune n’a été acceptée». Le gouvernement est «extrêmement vigilant » sur le type de Partenariat public-privé offert et sur les critères de sélection. Le terrorisme est en train de venir à bout de l’école burkinabè dans le Sahel. 226 établissements scolaires ont fermé leurs portes, 24 434 élèves ne suivent plus les cours et 895 enseignants ont plié bagages. «Nous sommes en train de tout faire pour sauver l’année scolaire», a soutenu le chef du gouvernement. Dans les universités publiques, c’est plutôt les retards et chevauchements de l’année académique qui inquiètent. Paul Kaba Tihéba a dit que le ministre en charge de l’enseignement supérieur, avec la collaboration du monde universitaire, est en train de «résoudre définitivement la question». D’ailleurs «tous les bacheliers de 2016 ont démarré les cours. Tous les bacheliers de 2017 ont démarré les cours sauf ceux des UFR SVT (Sciences de la vie et de la terre) et SEA (Sciences exactes et appliquées) qui connaîtront un démarrage des cours la semaine prochaine», a-t-il souligné.


1126 emplois perdus pendant l’insurrection


L'insurrection populaire d’octobre 2014 a aussi fait des chômeurs. L’exécutif burkinabè a mis en place une commission tripartite pour statuer sur la question. Au total, elle a révélé que 1126 emplois ont été perdus. A cet effet, le gouvernement a apporté une aide financière de plus 679 millions de F CFA et une aide matérielle évaluée à plus de 28 millions de F CFA aux victimes. La campagne agricole qui vient de s’achever, notamment celle cotonnière est au rouge.
Paul Kaba Thièba situe le problème à trois niveaux, à savoir «les poches de sécheresse, les attaques de chenilles légionnaires et les oiseaux granivores». Cette situation a entrainé un déficit dans la filière coton. «Nous sommes en train de travailler là-dessus avec toutes les parties», a-t-il ajouté. Paul Kaba Thièba a donné la version officielle de l’implantation de l’usine de textile turque à Ouagadougou.
C’est en visite en Ethiopie qu’une délégation burkinabè a pris contact avec des entrepreneurs turcs, exploitants d’usine de coton à haute intensité de main d’œuvre et destinée à l’exportation «rapportant beaucoup de devises». Au Burkina, ils ont d’abord fait une étude qui a révélé que «le meilleur endroit pour installer l’usine était Ouagadougou». «Parce que comme c’est destiné à l’exportation, il faut que l’aéroport soit proche. Si vous allez l’installer ailleurs, vous augmentez les coûts de production. Il faut également que l’énergie à haute tension soit proche», a expliqué le Premier ministre.
Pour lui, le projet turc et la promesse électorale de relancer une usine de coton à Koudougou ne sont aucunement liés. «Ce sont deux projets complètement différents, rien n’empêche ce projet turc, il peut très bien fonctionner. Mais cela ne dédouane pas le gouvernement de l’engagement que nous avons pris de construire notre usine de textile à Koudougou», a-t-il indiqué. D’où son étonnement de l’attitude des populations de la «cité du cavalier rouge».


Lassané Osée OUEDRAOGO
Djakaridia SIRIBIE
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