«Nos responsabilités individuelles pour l’édification d’une société de paix : contribution des enseignements islamiques ». C’est sous ce thème que la 27e convention annuelle de la Communauté islamique ahmadiyya dénommée Jalsa salana s’est tenue du 30 mars au 1er avril 2018 à Kouba, dans la commune de Koubri, à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou sur la route de Pô, en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo.
Plus de 12 mille participants venus des 13 régions du Burkina Faso, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Niger, du Togo, de l’Allemagne , du Canada, de la France, du Pakistan et du Royaume Uni ont pris part à la 27e convention annuelle de la Communauté islamique ahmadiyya du Burkina. Ils ont durant trois jours, mené des réflexions sur plusieurs thématiques en lien avec l’établissement de la paix. Selon le président du Comité national d’organisation, Abdouramane Diallo, au regard de l’actualité marquée par les attaques terroristes du 2 mars 2018, et la montée de l’incivisme, la communauté islamique Ahamadiyya entend à travers cette édition, apporter une fois de plus sa contribution à l’édification d’une société de paix. De son avis, au-delà de toute considération, ce que nous vivons aujourd’hui est le résultat d’une responsabilité collective et surtout individuelle. « Au niveau de la Communauté islamique ahmadiyya, nous sommes convaincus que si individuellement chacun joue son rôle, nous allons arriver à relever les défis de l’insécurité et de l’incivisme dans notre pays » a indiqué monsieur Diallo. C’est pourquoi « nous avons sensibilisé nos membres et sympathisants au thème central : « Nos responsabilités individuelles pour l’édification d’une société de paix : contribution des enseignements islamiques » a justifié le président du Comité national d’organisation. Ainsi poursuit-il, les participants ont eu droit à des conférences et fora sur le respect de l’autorité, le devoir du patriotisme, le renforcement de la paix intérieure, etc.
« S’il est vrai que nous aimons tous la paix, pourquoi alors il n’y a pas de paix sur la terre ?» s’est interrogé le conférencier qui a animé le thème central, Abdoul Rashid Anwar par ailleurs représentant le 5e Calife de la Communauté islamique ahmadiyya à cette convention. Et de répondre que c’est le fait de l’égoïsme. En effet, argument-il, l’évidence est que les individus, les états, les religions, tous réclament aimer et lutter pour la paix. Mais chacun et chaque pays veut la paix pour lui et lui seul et cela au détriment des autres. Pour monsieur Anwar, la solution c’est d’avoir une vision holistique de la paix. « Il faut chercher la paix des autres, avant de penser à soi-même » a conseillé le conférencier.
« Amour pour tous, haine pour personne »
Au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, représentant le Premier ministre de renchérir : « il n’y a pas plus grand terroriste que quelqu’un qui dort dans un confort incommensurable tandis que son voisin croupit sous les affres de la faim ». Pour lui, la justice sociale, le partage et la solidarité seraient des remparts contre l’insécurité. « La religion musulmane est une religion de paix et de tolérance. Evitons de faire l’amalgame entre cette religion qui prône la paix et le terrorisme » a clamé Siméon Sawadogo. Il a rassuré les responsables de la communauté islamique ahmadiyya, du soutien du Premier ministre et son gouvernement pour le travail que cette communauté fait sur le terrain dans le domaine humanitaire. Il s’agit des dons de médicaments, des infrastructures scolaires et hospitalières, la solidarité envers les personnes les plus démunies, etc.
Le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Chrisogone Zougmoré, qui a déjà participé à la convention annuelle des ahmadis du Royaume Uni, a confié dès son arrivée sur le site de la convention du Burkina Faso qu’il ne s’est pas senti dépaysé. « Partout où j’irai, je porterai ce message d’amitié et de fraternité qui caractérise la communauté islamique ahmadiyya » a-t-il promis. Une autre chose qui a retenu l’attention de monsieur Zougmoré, c’est le slogan des ahmadis « Amour pour tous, haine pour personne ». Pour lui, bien plus qu’un slogan, c’est un véritable appel à la foi en Dieu, à l’ouverture, à la tolérance, à l’amour envers l’autre, au-delà de toute barrière philosophique et religieuse qui devrait plus que jamais inspirer la communauté entière.