Les Etalons boulistes étaient à la première édition du Tournoi international de pétanque d’Abidjan (Tipa 2018) qui s’est tenu les 7 et 8 avril 2018 à Grand Bassam. Cités parmi les favoris de cette compétition, les Etalons ont été éliminés dès les 1/8 de finale au grand désarroi du président de la Fédération burkinabè de pétanque, Macaire Kaboré. Vainqueurs récemment du Tournoi international de Kayes au Mali et de celui de Niamey au Niger, l’on est tenté de croire que cette débâcle des Etalons est due encore une fois, à la négligence des autorités sportives du Burkina.
Malgré son bas âge, le Tipa est déjà bien logé dans l’agenda de la Fédération internationale de pétanque. C’est donc un véritable baromètre du sport boule sur la planète puisqu’il regroupe pratiquement toutes les nations de pétanque. Même en présence du Madagascar champion du monde en titre, Léopold Touré le président de la Fédération ivoirienne de pétanque, ne manque pas d’éloge à l’endroit de la team burkinabè : «Nos équipes de références sont entre autres, le Madagascar et le Burkina Faso. Et lorsque vous avez ces pays dans un tournoi, vous n’avez qu’à vous réjouir. Mais si le Burkina commence à tomber dans les marécages de la Côte d’Ivoire, cela veut dire qu’il y a du travail à faire», a témoigné M. Touré pour justifier le bon niveau de ce tournoi.
Et pourtant, l’expédition de Grand Bassam fut pénible pour joueurs, encadreurs et journalistes burkinabè. Prévu pour le mercredi 4 avril à 4h du matin, c’est finalement le jeudi 5 avril à 1h que la délégation burkinabè à quitter Ouagadougou par car. Arrivée dans la ville de Bobo-Dioulasso aux environs de 7h, l’occasion est toute trouvée pour se détendre et prendre un peu de forces. Jusqu’à la traversée de la frontière ivoirienne, tout portait à croire à une expédition fructueuse vu l’ambiance qui régnait dans le car. Mais juste après Katiola et à quelques kilomètres de Niakara, patatras. Une panne contraint la délégation à passer la nuit à Bouaké. Arrivée à Yamoussoukro au petit matin du vendredi, une pause s’impose à la délégation pour faire réparer le car. Espérant arriver le plus tôt possible pour permettre aux joueurs de se reposer afin d’aborder sereinement la compétition le lendemain, c’est finalement aux environs de 20h que les joueurs prennent leur quartier dans la ville balnéaire de Bassam.
Malgré la fatigue due aux péripéties de la veille, les poulains de l’entraineur Madi Ouédraogo ont tenu tête à la Guinée Conakry, au Liban et à deux équipes de la Côte d’Ivoire lors des préliminaires. Après cette étape qui permet aux nôtres de se qualifier pour les 1/8 de finale, l’espoir était désormais permis malgré le stress et la fatigue qui se lisait sur les visages. Mais tout comme le sommeil, «la fatigue ne laisse jamais son crédit. Il faut payer». Et le tribu fut lourd. La fatigue aidant, les deux triplettes burkinabè se font éliminer respectivement par la Côte d’Ivoire et le Madagascar au second tour. «Cette élimination est dû à la fatigue de mes poulains suite au long trajet effectué de Ouagadougou à Grand Bassam avec une grosse panne de notre car en cours de route», lâche Madi Ouédraogo très déçu. Même le président de la FBP a du mal à croire à cette débâcle vu le bon niveau de sa sélection. D’ailleurs, l’élimination des Etalons boulistes a suscité la joie au sein des autres délégations.
Considérée comme discipline de second rang, la pétanque burkinabè est pourtant une référence à l’international avec ses nombreux succès. Aller à la conquête d’une telle compétition en mettant les principaux acteurs dans de telles conditions, relève de la négligence de la part des dirigeants du sport burkinabè. Comment comprendre que le ministère des Sports soit incapable de faire déplacer 6 joueurs par vol sur Abidjan pour une compétition aussi importante ? Alors qu’une délégation ministérielle conduite par Daouda Azoupiou était en France en mars dernier en marge des matchs amicaux du Burkina dans le cadre de la journée Fifa, en soutien aux Etalons footballeurs. Sans oublié que le chef de mission de l’expédition ivoirienne désigné par le ministère, s’est rendu à Abidjan par vol tandis que les joueurs eux, ont passé des nuits blanches pour parcourir plus de 1000 km. Pourquoi vouloir d’une chose et son contraire ? Pourtant, il est stipulé clairement dans la politique nationale des sports et des loisirs 2016-2020 à sa page 29, que «l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion et l’animation du sport et des loisirs sont appelés à toujours faire preuve d’anticipation et de vision prospective.» Le ver n’est-il pas dans le fruit…