Intronisation de chefs : Le Kamboin-naaba « s’adjuge » cinq adjoints

Publié le mercredi 11 avril 2018 | aOuaga.com

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Intronisation de chefs : Le Kamboin-naaba « s’adjuge » cinq adjoints
Le Kam Naaba, le Sam Naaba, le Dapoa Naaba, le Taons Naaba et le Sankologo Naaba. Désormais, ce sont eux qui vont seconder le Kamboin-naaba Abga II dans sa mission de garde du palais royal.

Le Kam Naaba, le Sam Naaba, le Dapoa Naaba, le Taons Naaba et le Sankologo Naaba. Désormais, ce sont eux qui vont seconder le Kamboin-naaba Abga II dans sa mission de garde du palais royal. Les cinq adjoints ont été intronisés le lundi 10 avril 2018 dans la cour royale du Kamboin-naaba, à Ouagadougou.

Intronisé le 7 avril 1992, le Kamboin-naaba Abga II totalise 22 ans de règne. Agé aujourd’hui de 77 ans, il est, en plus de vieillesse, diminué par la maladie qui le limite dans sa mission de garde du palais royal. C’est pourquoi il a décidé de se faire aider par des adjoints. « Si j’ai demandé cette autorisation d’intronisation de mes adjoints, c’est que j’ai été malade et opéré trois fois. Je me sens faible et ne peux plus être opérationnel comme avant», a t-il lui même confié.
Ainsi, le Kam Naaba, le Sam Naaba, le Dapoa Naaba, le Taons Naaba et le Sankologo Naaba ont été appelés à l’aide. Ils auront pour tâche de représenter leur «chef» au palais du Moro Naaba et de lui rendre compte. Mais avant que pleins pouvoirs leur soient attribués, ils ont du se soumettre aux rituels d’intronisation dans la cour royale du Kamboin-naaba.
D’abord, les prétendants au trône, en cotonnade vêtus, écharpes portées en bandoulière avec des bâtons en mains, doivent s’exposer pendant un moment au soleil. Un vieux, le Ipelcé Naaba, les conduit par la suite à l’ombre.
Là, les cinq futurs sous-chefs se déchaussent et s’asseyent à même le sol. Ils sont alors présentés aux autres notabilités présentes ainsi qu’à l’assistance.
Le Kamboin Naaba fait sa sortie. Il reçoit des hommages avant de regagner l’intérieur de sa maison.
Cinq autres personnes se joignent au groupe des prétendants. « On ne postule pas seul pour le trône», nous explique un monsieur dans la foule qui a certainement deviné notre incompréhension de la situation.
Un groupe de chefs est désigné pour servir d’intermédiaire entre les prétendants et les deux chefs coutumiers qui ont pris place. Ils saluent les deux chefs avant de se tourner vers les postulants. Ils chuchotent à leur oreille et repartent vers les deux dépositaires de la coutume. Ils répètent la scène trois fois avant de débarrasser les cinq candidats de leurs écharpes et bâtons.
Pendant ce temps, des chefs coutumiers, au nombre de trois ou quatre, se faufilent dans l’assistance, en scandant : « l’argent de la cour royale ».
La foule hurle. Les kililili (cris de joie) des femmes s’élèvent. Les coups de canon se succèdent. On célèbre ainsi les nouveaux chefs coutumiers, élevés désormais au rang d’adjoints du Kamboin-naaba II. Des conseils leurs sont prodigués par des devanciers. « Il faut respecter vos supérieurs hiérarchiques. Soyez courtois et évitez de vous balader dans les buvettes avec vos bonnets », a recommandé le chef d’Ipélcé. Des conseils qui ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd car, les promus, par la voix du Sam Naaba, ont promis de marcher dans le droit chemin.

Halima K

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