Ce vendredi 6 avril 2018, le procès du putsch manqué devait aborder le fond du dossier avec le début de l’interrogatoire des accusés. Sitôt ouverte, l’audience a été suspendue et renvoyée au 9 mai 2018, le temps de permettre au bâtonnier de l’ordre des avocats de commettre d’office d’autres avocats pour défendre les accusés dont les conseils se sont déportés.
Au total, 14 avocats dont deux commis d’office se sont déportés, c'est-à-dire qu’ils ne sont plus à mesure de défendre leur client. Selon l’Agence d’information du Burkina, les avocats qui se sont déportés ont évoqué dans leurs différentes lettres de déport «des raisons de convenance personnelle» et «des indices d’un procès inéquitable». Avec ces déports, 12 accusés se retrouvent sans avocats dont dix qui avaient des avocats choisis et deux qui avaient des avocats commis d’office.
Le parquet militaire a estimé que l’audience ne peut pas se poursuivre en l’absence des avocats de la défense qui ont droit obligatoirement à des conseils parce qu’il s’agit d’une affaire criminelle. Par conséquent, le procureur militaire a demandé que l’audience soit suspendue, le temps que le bâtonnier puisse commettre des avocats pour la défense des deux accusés. Aussi, il a demandé que les dix accusés qui avaient des conseils choisis puissent se choisir d’autres avocats ou le cas échéant, qu’on leur commette aussi des avocats commis d’office. Le président du tribunal a accédé donc à la requête du parquet et l’audience reprendra le mercredi 9 mai 2018.
Pour Me Prospère Farama, avocat de la partie civile, les arguments avancés par les avocats de la défense ne sont pas légitimes. Outre cela, il a laissé entendre que l’impression qu’il a est que les avocats de la défense voulaient depuis le début « paralyser » la conduite du procès.