L’audience de ce vendredi 6 avril, ouverte peu après 9 h n’aura duré qu’une trentaine de minutes. Elle a été renvoyée au 9 mai prochain. La raison ? Permettre au Tribunal de faire constituer des avocats commis d’office à 12 accusés dont les avocats de sont déportés.
Ouvert le 27 février 2018, les grands actes du procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina auront, jusque là, été, les débats sur les préliminaires, les débats de procédure, la lecture de l’arrêt de renvoi de 196 pages et la citation des témoins.
Une autre grande étape qu’est l’interrogatoire des accusés devait être amorcée ce vendredi 6 avril mais l’audience aura été de courte durée. En effet, ouverte à 9h10, l’audience a été renvoyée à 9h33 pour permettre au Tribunal de faire constituer des avocats commis d’office à 12 accusés dont les avocats se sont déportés.
Selon le président du Tribunal, Seydou Ouédraogo qui a porté à l’auditoire cette information, sa chambre a reçu une lettre de déportation de 14 avocats pour cause entre autres d’irrégularités dans la procédure et d’incompétence de tribunal. Ainsi, 12 accusés se retrouvent sans assistance d’un avocat. Ce qui est pourtant, pour le parquet, un droit inaliénable du prévenu et la condition sine qua non pour un jugement équitable. C’est pourquoi, il a décidé de suspendre le procès pour une durée d’un mois (l’audience reprend le 9 mai 2018 à 9h : Ndlr) pour permettre au bâtonnier de trouver de nouveaux avocats pour ces 12 prévenus. Blocus donc !
«En droit, il y a des règles. Nous sommes en matière criminelle, et en matière criminelle la présence de l’avocat est obligatoire. Nous ne pouvons plus avancer. Il faut que nous respectons la loi », a aussi expliqué le Procureur militaire, Alioun Zanré.
L’un des avocats « déporteurs », Me Christophe Birba, se confiant jeudi à Radio Oméga sur les raisons de son retrait a relevé le caractère inéquitable du procès. «Je suis bien obligé de me déporter de la cause en marge où j’occupais pour Monsieur le Bâtonnier Mamadou TRAORE, les lieutenants DIANDA Kadri Abdoul et COMPAORE Relwindé. En effet, plusieurs facteurs m’ont convaincu de l’impossibilité́ d’obtenir dans ce dossier un procès équitable au service de l’état de droit et par ricochet au profit de mes requérants », s’est-il convaincu.
La suite du procès donnera t-elle raison à Me Birba ou lui fera t-elle mentir ? On attend de voir.