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La société civile en campagne pour le vote de la diaspora en 2020

Publié le vendredi 6 avril 2018  |  Sidwaya
Ouverture
© aOuaga.com par A. O
Ouverture à Ouagadougou du (FILEP) Festival International de la Liberté d`expression et de la Presse
Mercredi 8 novembre 2017. Au CBC à Ouagadougou.Photo : Me Halidou Ouédraogo.
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Des organisations de la société civile sont déjà sur le pied de guerre pour l’effectivité et la transparence du vote de la diaspora burkinabè au scrutin présidentiel de 2020. L’Association jeunesse espoir d’Afrique (AJEA), avec l’adhésion de la Convention des OSC pour l’observation domestique des élections (CODEL), effectue une sortie en Côte d’Ivoire, du 4 au 13 avril 2018. Cette sortie sera marquée par des panels-débats, le 7 avril à Abidjan.

L’élection présidentielle de 2020 s’annonce capitale pour les Burkinabè de l’extérieur qui, contrairement à leurs frères des pays voisins, n’ont jamais pu exprimer la plénitude de leur citoyenneté à travers la désignation de leurs dirigeants. Insuffisance, anomalie, frustration, peu importe le mot par lequel le problème est désigné, la société civile s’active pour que sa diaspora puisse enfin peser dans le choix des hommes qui conduisent le pays des Hommes intègres.
Pour commencer, les ressortissants burkinabè de la Côte d’Ivoire, notamment ceux de Soubré, de Bouaké et d’Abidjan sont attendus le 7 avril 2018 dans la capitale ivoirienne pour échanger autour de l’élection présidentielle de 2020 au Burkina Faso et de leur participation effective au suffrage. A l’initiative de l’Association jeunesse d’Afrique (AJEA), ces échanges vont se dérouler autour du thème : «Quelles modalités pour une participation efficace et efficiente des Burkinabè de l’étranger aux élections nationales ? ». Le débat sera animé, entre autres, par Luc Marius Ibriga, enseignant-chercheur de droit et contrôleur général de l’Autorité supérieur de contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE-LC), parrain de l’événement. Selon Siriki Naon, secrétaire exécutif de l’AJEA, les ministres en charge de la jeunesse et celui en charge des Burkinabè de l'extérieur y seront présents. Partis de Ouagadougou dans la soirée du 4 avril 2018, 25 représentants de la société civile burkinabè et des partenaires se rendent également en Côte d’Ivoire pour ces échanges.

Nécessité de réformes

Pour le président de la CODEL, Me Halidou Ouédraogo, la société civile doit jouer un grand rôle dans l’implication effective des Burkinabè de l’extérieur au processus du vote et du développement du pays dans l’ensemble. «Ce sont des millions de Burkinabè qui sont concernés», a-t-il dit avant de les assurer d’ores et déjà que la CODEL veillera à la transparence des votes au-delà des frontières. «La CODEL s’inscrit déjà dans cette lancée avec sa stratégie de veille citoyenne et proactive, ‘‘la situation room’’ pour relever le challenge», a-t-il ajouté.
Le vote des Burkinabè de l’extérieur, sujet toujours évoqué mais souhait jamais réalisé, sera l’un des défis majeurs dans l’organisation des prochaines élections. Au cours d’une conférence publique tenue à Ouagadougou le 22 février 2018, le président de la Commission électorale nationale électorale (CENI), Newton Hamed Barry, avait expliqué que l’opérationnalisation du vote de la diaspora pour la prochaine consultation électorale nécessite des réformes, des moyens financiers et des «plans B». La création d’un fichier électoral, l’ouverture de bureaux de vote en territoire étranger, le document exigé pour le vote seront des questions à traiter par les commissaires de la CENI. D’autres préoccupations portent sur les moyens financiers. Selon certains spécialistes, le vote d’un citoyen coûte trois fois plus cher lorsqu’il a lieu à l’étranger.
La CENI, de l’avis de son patron, pense, là aussi, à des innovations qui pourraient ramener les coûts à des proportions supportables. Etant donné que la CENI ne pourra pas «sous-traiter» sa campagne de sensibilisation avec les ambassades, indépendance oblige, elle effectuera des tournées d’explication dans les zones à fortes concentrations de Burkinabè. Et cela occasionnera d’autres frais. Mais si tout se passe comme prévu, selon M. Barry, les potentiels électeurs de la diaspora seront prêts à voter au plus tard en septembre 2019.

Il restera toujours néanmoins d’autres questions. Combien de Burkinabè de l’extérieur jouiront pour la première fois de ce droit de vote qui leur est donné? Le Mali a déjà tenté l’expérience et s’était retrouvé avec 130 000 électeurs en Côte d’Ivoire. Le Niger, en 2016, n’a récolté que 50 000 pour une zone incluant la Côte d’Ivoire, le Mali et la Guinée Conakry.

Aimé Mouor KAMBIRE
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