A la veille de la marche de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC), pour protester contre ce qu’elle qualifie de « pillage du foncier », le mouvement de solidarité pour le droit au logement, par le biais de son président a exprimé son indignation quant à cette initiative. Selon Seydou Traoré et ses camarades, une telle marche est « inopportune». Cette prise de position a été rendue publique ce mercredi 4 avril 2018 au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou.
Le mouvement de solidarité pour le droit au logement, avait à ses côtés l’association Namanegb Zanga, pour dire non au projet de la CCVC, qui entend marcher ce jeudi 5 avril 2018 sur le ministère en charge de l’Habitat. Cette démarcation de M. Traoré et des siens s’explique par le fait que dans le cadre du droit au logement, la CCVC ne serait pas dans son rôle. « La CCVC a dérouté, en ce qui concerne l’apurement du passif. (…) Cela m’étonne qu’elle s’occupe aujourd’hui des droits sociaux des populations des zones non loties », a indiqué le président du mouvement de solidarité pour le droit au logement.
Pour le conférencier du jour, cette ambition de la Coordination de la coalition nationale de lutte contre la vie chère, suscite un questionnement. Cela d’autant plus « qu’elle dit lutter contre la vie chère. Alors que vient faire la CCVC dans une lutte concernant le foncier », se demande Seydou Traoré. De ce fait et au regard des prérogatives de la CCVC, il dit ne pas accepter une telle démarche. C’est pourquoi, « nous n’allons pas marcher », dixit M. Traoré.
Par ailleurs, pour ces structures qui étaient face aux médias, « la CCVC est en perte de mobilisation » et elle entend se redonner un nouveau souffle à travers cette activité. Mathurin Nikiema, président de l’association Namanegb Zanga soutient que cette marche s’apparente à « vouloir devancer l’iguane dans l’eau ». Selon ce dernier, les organisateurs de cette marche gagneraient à attendre le résultat du rapport sur l’apurement du passif remis au Premier Ministre le vendredi dernier.
Tout en précisant ne pas être contre la CCVC, les orateurs confient que dans la lutte pour le droit au logement, la conduite à tenir dépendra des résultats du ce rapport portant sur l’apurement du passif foncier.