De sa voix rauque, il a popularisé le «Djeka», musique Bissa, auprès du public burkinabè. Il a également mené des projets musicaux avec des artistes tels que Smockey, Salambo, Roger Ouango etc. Biri, puisque c’est de lui qu’il s’agit, sort enfin son premier album. L’œuvre a été présentée aux hommes des médias le 29 mars 2018 à l’occasion de la Semaine nationale de la culture à Bobo-Dioulasso.
Cela parait peut être insolite mais «Mikolé» est l’œuvre de Bili, artiste musicien burkinabè qui a sorti son premier album à l’âge de 88 ans. Voix rare du boulgou, Biri est un artiste qui explore un style musical assez populaire, le «Djeka», teinté de blues. A 88 ans, il tente son premier coup d’essai, qui s’avère un coup de maître. Appréciée des mélomanes présents à la cérémonie de dédicace, «Mikolé» a été édité par la structure «Umané Culture» et «Code production». Ce projet financé par la Loterie nationale du Burkina et le Bureau burkinabè des droits d’auteurs (BBDA) à travers sa structure d’Aide aux membres âgés, est ainsi porté par ce patrimoine national qui avec son «Kundé» (instrument de musique traditionnel), fait la fierté du Boulgou et du Burkina.
Pour Wahabou Bara, directeur général du BBDA, c’est une nouvelle vie qui s’offre à Biri. «Je suis fier de ce projet parce que Biri a été fait sans fioriture. Si Biri, membre du AMA, peut s’émanciper grâce à cette œuvre, nous aurons atteint nos objectifs», confie le DG/BBDA qui en initiant le AMA, espérait donner un autre souffle de vie aux membres âgés du BBDA. Ce qui a marqué le plus le producteur délégué de cet album, c’est le fait de l’avoir bouclé en une journée malgré l’âge du patriarche.
Elégante, la musique de Biri est un mélange du blues et du folk, puisé sur le terroir Bissa de Garango, sa ville d’origine. Dans cette œuvre, Biri chante pour l’homme mais aussi pour Dieu. Il s’inspire des chants de divertissement et pas de danse exécutés après les travaux champêtres pour non seulement apporter une note de gaieté dans la vie mais aussi d’éduquer la nouvelle génération. Riche en culture bissa, cet album replonge le mélomane dans le quotidien du Boulgou tout en traitant des faits anthropologiques et sociologiques dans les différents titres. Il s’agit notamment des titres tels que «Garman» ; «Sar-zourzour» ; «Houssou ya soun» ; «Sinka bôlé» ; «Dowô nawômbé» ; «Yoyo» et «Walé lélé yaa».