Le Conseil des ministres tenu le mercredi 28 mars 2018 à Kosyam sous la direction du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est penché sur la question des groupes de «Sécurité islamique». Aussi, d’autres sujets d’intérêt national ont retenu l’attention des membres du gouvernement au cours de cette rencontre hebdomadaire.
Des mesures ont été prises pour la dissolution du groupe de sécurité islamique à Pouytenga dans la province du Kourittenga. L’annonce a été faite à l’issue du Conseil des ministres tenu hier, 28 mars à Kosyam, par le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Rémis Fulgance Dandjinou. Le porte-parole du gouvernement a indiqué que les investigations diligentées par le ministère de la Sécurité ont révélé que les prérogatives que ce groupe s’est assignées ne correspondent pas aux termes de l’agrément qui lui a été délivré. Par conséquent, a-t-il poursuivi, le gouvernement a ordonné sa suppression. Le ministre a aussi souligné que des groupes similaires existeraient dans d’autres provinces. «Le gouvernement a donc instruit les hauts- commissaires des provinces concernées, de prendre toutes dispositions utiles afin que ces structures soient dissoutes», a-t-il rassuré. Cependant, le porte-parole du gouvernement a tenu à faire la différence entre ces groupes et les services d’ordre assurés par certaines institutions. «Au cours des manifestations syndicales ou dans les cathédrales, temples, mosquées et lors des funérailles, un service de maintien de l’ordre est mis en place. Tout cela est normal mais les prorogations que ces groupes se sont assignées et la façon dont ils se présentaient posent problème. Même au niveau des sociétés de gardiennages, les uniformes sont validés par le ministère qui leur donne une autorisation. Ce qui n’est pas le cas pour ces groupes dits de sécurité islamique», a-t-il témoigné. Outre la question sécuritaire, le ministre Dandjinou s’est prononcé sur les grèves annoncées pour les 4 et 5 avril prochains par les syndicats du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID). De son avis, des pourparlers sont en cours entre les responsables syndicaux et le ministère en charge de la fonction publique. «Nous avons une bonne semaine devant nous et nous espérons qu’un terrain d’entente sera trouvé. Si d’aventure, les négociations n’aboutissent pas, des mesures seront prises pour assurer un service minimum», a expliqué le porte-voix du gouvernement. Au-delà des questions d’ordre national, le Conseil a adopté pour le compte du MINEFID, un décret portant procédure d’exécution de la solde mensuelle des agents publics de l’Etat. A écouter le ministre Dandjinou, il y avait un vide juridique en ce qui concerne ce poste budgétaire. «Ce texte de loi permet de remédier à cela et d’aller dans le sens du gouvernement qui veut que les paiements numéraires soient bannis dans l’administration afin d’avoir une meilleure gestion des dépenses du personnel à travers la réduction des délais de paiements», a-t-il signifié. Le gouvernement a aussi adopté la politique sectorielle agro-sylvo-pastorale pour l’année 2017-2020 avec trois grands axes de développement que sont la sécurité alimentaire nutritionnelle et la résilience des populations vulnérables, la compétitivité des filières et l’accès aux marchés et la gestion durable des ressources naturelles. Au titre du ministère de la Femme, de la Solidarité et de la Famille, le Conseil a adopté un rapport sur les efforts du Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre les handicaps. «Depuis 2009, le Burkina a ratifié la convention sur la question. Malheureusement ce qui devait être fait en 2012 ne l’a pas été. Le ministère en charge de la femme a donc voulu mettre un terme à cette attente et permettre au Burkina Faso de se conformer à cette disposition», a déclaré Rémis Fulgance Dandjinou.