La Coordination syndicale du ministère en charge de l’économie et des finances (CS/MEF) a animé, le 28 mars 2018 à Ouagadougou, un point de presse pour annoncer au public son intention d’observer une grève de 48 heures sur toute l’étendue du territoire nationale.
Les 4 et 5 avril 2018, les travailleurs du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) affichent toujours leur intention d’observer une grève sur toute l’étendue du territoire national, dans les ambassades et les consulats du Burkina Faso à l’étranger. La coordination des syndicats de ce ministère l’a signifié au cours d’une conférence de presse, le mercredi 28 mars 2018 à Ouagadougou.
A travers ce mot de grève, les agents entendent, selon la coordination, amener le gouvernement à se pencher sur leur plateforme revendicative. Il s’agit de la reconduction du check off unilatéralement suspendu, la restauration de la dotation en carburant de fonctionnement aux agents (supprimée en décembre 2017), la mise en œuvre intégrale de tous les accords conclus entre les différentes organisations syndicales et le gouvernement, le relogement des travailleurs dans le bâtiment R+4 du MINEFID, l’arrêt des réformes entreprises au sein du ministère, la résiliation des contrats de vérification des importations avec les sociétés privées et l’adoption de statuts sécurisant pour tout le personnel du MINEFID.
Le président de la Coordination syndicale du ministère en charge de l’économie et des finances (CS/MEF) Mathias Kadiogo, a expliqué que leur structure a déposé auprès de la ministre Rosine Coulibaly, une plateforme minimale commune en date du 27 mai 2016. "Jusqu’à ce jour, l’autorité n’a apporté aucune solution aux préoccupations posées. En dépit de cette situation, nous avons privilégié le dialogue en fondant l’espoir que celles-ci connaîtront des réponses satisfaisantes au cours de l’année 2017", a-t-il indiqué. En sus, il a fait savoir que leur ministre de tutelle a décidé d’opérer des réformes qui posent des problèmes dans le fond comme dans la forme. Ces réformes, a-t-il poursuivi, n’apporteront «aucune valeur ajoutée» au MINEFID. "Bien au contraire, elles engendreront d’énormes pertes tant pour l’Etat burkinabè que pour les travailleurs", a déclaré Mathias Kadiogo. Ces quelques réformes concernent la décision d’ériger la direction générale des impôts en Etablissement public de l’état (EPE), l’installation de guichets de banques dans les services des impôts et des douanes pour recevoir les paiements en numéraires, la volonté de supprimer le contrôle financier…
Comment la coordination va-t-elle réagir si les points de préoccupations ne trouvent pas solution? En réponse à cette question des journalistes, les conférenciers ont souligné que leur lutte va se poursuivre et qu’ils aviseront en ce qui concerne les prochaines actions. La coordination confirme-t-elle le montant du Fonds commun (FC) de 2017 évalué à 55 milliards de FCFA par madame la ministre en charge des finances ? A ce sujet, les conférenciers ont estimé qu’ils préfèrent «ne pas tomber dans le dilatoire» sur cette question. Par ailleurs, ils ont souligné qu’en aucun cas, les travailleurs du ministère en charge des finances ne renonceront à leurs acquis. D’ailleurs, la coordination syndicale a assuré qu’elle ne s’opposera pas à l’ouverture du FC aux agents des autres ministères.