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19e SNC : Prendre en compte la culture dans la construction du Burkina

Publié le jeudi 29 mars 2018  |  Sidwaya
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«Les valeurs culturelles matérielles et immatérielles dans la construction d’une nation burkinabè prospère», était le thème du premier panel de la SNC, Bobo 2018 sur lequel Dr Ludovic Kibora, Dr Vincent Sédogo et Dr Bruno Doti Sanou ont entretenu le public, le mardi 27 mars 2018, sous la modération du Pr Salaka Sanou de l’Université Joseph-Ki-Zerbo Ouaga 1.

Premier à prendre la parole, Dr Ludovic Kibora, directeur de l’Institut des sciences des sociétés, s’est appesanti sur les valeurs culturelles endogènes dans la construction d’une citoyenneté responsable. Il a indiqué que chaque société a sa spécificité. Ainsi l’éducation, l’alimentation et l’habillement, a-t-il poursuivi, sont autant d’éléments de la culture. Quant aux valeurs, le panéliste les a définies comme étant tout ce qui est estimable et désirable. Et au Burkina Faso, ce sont de nombreuses valeurs que Dr Kibora résume à la dignité, à la fraternité, au sens de l’honneur, à l’amour du travail bien fait et à la peur de la honte sociale, etc. Pour une citoyenneté responsable, il a invité à rechercher, à creuser et à sonder ces valeurs pour en tirer le meilleur profit. La citoyenneté, une notion juridique, selon Dr Ludovic Kibora, se retrouve au carrefour de trois éléments. Il s’agit de la civilité, du civisme et de la solidarité. «Et être citoyen responsable, c’est avoir le sens du patriotisme, avoir une éthique de vie positive», a-t-il dit. Cependant, la diversité culturelle, a poursuivi le directeur de l’Institut des sciences des sociétés, souffre de cohésion sociale, à tel point que l’on est aujourd’hui à une tendance de perte des valeurs culturelles. Directeur général du patrimoine culturel, le deuxième panéliste, Dr Vincent Sédogo, a entretenu les participants sur les enjeux et les défis de l’action publique dans la préservation des valeurs culturelles. Dr Sédogo a souligné le besoin dans toutes les communautés de la préservation des valeurs comme socle du développement. Pour lui, la tendance de la perte des valeurs culturelles s’explique par le fait que de nos jours, l’école, les médias, les nouvelles Technologies de l’information et de la communication (TIC), la rue ont pris le pas sur l’éducation. Pour restaurer les valeurs culturelles, l’Etat a développé de nombreuses actions. Ce sont, entre autres, la création d’un cadre institutionnel et organisationnel de gestion du patrimoine culturel existant sur l’ensemble du territoire national, de l’existence d’un cadre juridique règlementaire encadrant la gestion de ce patrimoine culturel, ajouté aux nombreux instruments nationaux et internationaux protégeant le patrimoine culturel au Burkina Faso. Malgré ce rôle central de l’Etat dans la préservation des valeurs culturelles, le panéliste a indiqué qu’il y a des enjeux et défis à relever. Le dernier panéliste, Dr Bruno Doti Sanou, enseignant- chercheur, a exposé sur l’éveil d’une nouvelle conscience historique pour une meilleure contribution des valeurs culturelles à l’épanouissement de l’homme et de sa communauté. Dr Sanou a annoncé dans sa communication, la fin d’un cycle historique qui se justifie par les violences, l’inculturation, l’individualisme, etc. Pour amener les nations à s’approprier leur histoire, l’enseignant-chercheur a proposé la déscolarisation de l’histoire. Ainsi, il a encouragé la collecte des traces de l’histoire, et souhaité de revoir la méthode d’enseigner l’histoire dans les écoles et universités.

Kamélé FAYAMA
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