Avant de prendre ses vacances, le gouvernement Tiao III a tenu un Conseil des ministres, sous la présidence du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, le 1er août 2013. A leur sortie du Conseil, les membres de l’exécutif ont fait le bilan de leurs actions à la tête de leur département. Puis, ils ont révélé comment ils comptaient passer leurs vacances.
Luc Adolphe Tiao, Premier ministre :
Est-ce qu’il y aura véritablement des vacances pour moi ? J’ai décidé de passer une très bonne partie au Burkina. Je vais prendre, peut-être, quelques jours vers la fin du mois. Parce que j’ai plusieurs visites de chantiers à effectuer. J’irai sur le terrain afin d’apprécier la situation agricole si bien que jusqu’au 25 du mois, je serai là. Si je dois voyager, ce serait un petit "saut" dans un des pays voisins. La campagne agricole et l’organisation du 11-Décembre sont des chantiers qu’il faut suivre de près, donc il faut aller encourager les travailleurs et espérer que les choses vont très bien se terminer. Le gouvernement peut aller sans inquiétude à ses vacances. Il n’y a pas de grogne sociale. Il faut que nous nous mettons dans la tête que nous sommes un pays démocratique. Il n’y a donc pas de raison de s’effrayer à chaque fois que les gens font des protestations. Cela fait partie de la démocratie et il faut l’intégrer. Nous, nous veillons à la sécurité et à la stabilité. S’il y a du désordre, nous avons des moyens pour y faire face, mais pour le moment, il faut laisser les gens s’exprimer et surtout qu’on évite d’utiliser la violence pour régler les problèmes, autrement, en démocratie, quand on n’est pas content, on manifeste.
Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances :
Nous sommes en train de préparer le budget 2014 et je dois finaliser ce dossier pour la rentrée. En plus de cela, nous sommes en discussion avec les Centrales syndicales sur les questions de grilles salariales ainsi que celle de vie chère. Il s’agit d’autant de questions qu’il faut, a priori, aplanir avant de songer à récupérer. Mais pour le moment, nous pensons d’abord au boulot avant de penser aux vacances. Ce qu’il faut savoir, c’est que le Fonds monétaire international (FMI) a effectué une évaluation indépendante sur les performances du Burkina sur la période de 2007 à 2012 et dans ce rapport, il est ressorti qu’en dépit des chocs multiples auxquels notre gouvernement a été confronté, nous avons pu mettre en œuvre, avec satisfaction, les réformes avec des résultats qui sont appréciables. Le rapport a également noté la promptitude du gouvernement à prendre des mesures face aux situations de crise. Et parmi ces différents points saillants de satisfaction, ce qu’on peut relever, c’est la croissance économique qui est nettement meilleure à celle de la sous-région, en moyenne 5,3% de croissance sur 2007-2012. Le Produit intérieur brut par habitant a également progressé d’année en année. Il y a eu aussi des progrès au niveau des finances publiques. Ce qui est encourageant, c’est qu’on a pu accroître sensiblement les recettes intérieures. De nos jours, 2/3 du budget de l’Etat sont financés par nos propres ressources. En outre, au niveau des indicateurs sociaux, on a beaucoup avancé. Ce qui est important, c’est que le rapport recommande au gouvernement de saisir les potentialités, notamment au niveau des ressources minières, pour s’investir dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Ainsi, dans le budget 2014, nous allons mettre l’accent sur la croissance partagée.
Salif Lamoussa Kaboré, ministre des Mines et de l’Energie :
Comme vous le savez, lors de la campagne électorale en 2010, le chef de l’Etat a promis d’électrifier les communes rurales. Nous sommes donc à la deuxième vague qui concerne 22 communes et trois villages traversés par la ligne, pour un coût de 5 milliards 600 millions et un délai d’exécution de l’ordre de dix mois. Cela veut dire que dans dix mois, toutes ces localités auront l’électricité. Parmi ces localités, on peut citer Zawara, Titao, Tensobtenga, Libtougou, Nagbingou. Je profite de l’occasion pour dire, au sujet de la vague I qui a démarré il y a quelques mois, que nous allons procéder à la mise sous tension les neuf localités, en septembre prochain. Cela veut dire que d’ici à la fin de 2014, les 87 communes rurales qui n’avaient pas de financements en 2011, auront de l’électricité. Concernant les coupures d’électricité, il y a deux phénomènes : d’abord, les délestages qui résultent des insuffisances de la SONABEL et ensuite, des problèmes d’ordre technique qui peuvent amener des coupures. Je prie encore une fois les abonnés de la SONABEL de nous excuser. Ce sont des intempéries qui arrivent. Le gouvernement travaille à augmenter l’offre d’électricité. Il y a une nouvelle centrale et un nouveau groupe que nous allons installer à Komsilga. Nous allons mettre un autre groupe à Bobo II. Ce sont des investissements qui coûtent cher. Aujourd’hui après-midi (NDLR : 1er août 2013), après l’Assemblée générale des projets-programmes, nous sommes en vacances. Je fais partie de la deuxième vague, c’est-à-dire que je serai en congé à partir du 15 août. Mais dans la première quinzaine, je vais ranger mon bureau, gérer les dossiers en instance, aller voir les militants et les parents au Kourittenga, car vous savez, il faut aller les écouter et recueillir leurs préoccupations. Dans la deuxième quinzaine, je vais me reposer, aller voir les enfants et revenir le 31 août pour recommencer le travail, en bonne santé, avec beaucoup d’énergie.
Moussa Ouattara, ministre des Enseignements secondaire et supérieur :
Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur n’a presque pas de vacances. Nous sommes en train de faire un certain nombre de réunions avec des collaborateurs et avec un ensemble de ministères, notamment, ceux des Infrastructures et de l’Habitat. Nous aurons à rencontrer la presse pour montrer comment nous sommes préoccupés par les préparatifs de la rentrée universitaire au mois d’octobre. Vous comprenez que je dois travailler dans ce sens. Naturellement, dans l’urgence, toutes les commissions d’attribution des bourses et autres, après le Baccalauréat, doivent fonctionner. Je dois aussi donner les grandes orientations de ce côté. Et aujourd’hui, un Plan national de développement de l’Enseignement supérieur a été adopté et nous aurons également l’occasion de faire une conférence de presse pour le présenter. Puis, nous commencerons à mettre en place tous les mécanismes pour le développement de l’enseignement supérieur. Après les états généraux, c’est normal que nous préparions encore mieux les choses. Le bilan, à mi-parcours, est satisfaisant ; je crois que les enseignants et les étudiants ont travaillé assez correctement, c’est pourquoi d’ailleurs les conseils scientifiques des universités ont demandé le respect de leurs calendriers universitaires et ont arrêté les cours, le 31 juillet. Les cours vont redémarrer au mois d’octobre. Il est dommage que certains étudiants n’aient pas voulu faire leur évaluation. C’est le cas, par exemple, des étudiants en Droit. Bien que je sois parvenu à négocier avec le ministre de la Fonction publique du report des concours du 2 au 14 pour que les évaluations au niveau de ce département se fassent sans encombre. Malheureusement, plus on travaille, il y a des brebis galeuses qui essaient d’entraver le cours naturel. Heureusement que cela ne concerne pas la majorité et donc nous continuons à être très optimistes par rapport à la mission qui nous a été confiée de corriger le chevauchement des années à l’université. Il faut savoir que la manifestation des étudiants a lieu en dehors du campus. Les présidents d’universités ont voulu intercéder, parce que les étudiants sont allés au niveau de la présidence de l’Université de Ouagadougou pour les voir. Il se trouve que les présidents d’universités étaient en concertation avec le directeur général du CENOU. Les étudiants les ont pris en otage là- bas. Or, ils n’ont rien à voir avec le système. Le calendrier, au niveau des 4 universités, c’est que les cours sont arrêtés à partir du 31 juillet. Quel que soit le pays, une fois qu’on arrête les cours, les cités universitaires, les restaurants, se ferment et s’ouvrent, selon un programme qui permet d’ailleurs au CENOU de réfectionner ses bâtiments. Car, s’il ne fait pas cela à un moment ou un autre, à la rentrée, ce sont les mêmes étudiants qui viendront dire que les locaux sont sales. Les étudiants désirent, au moment où il n’y a pas de cours, que l’on garde les cités et les restaurants en fonctionnement pendant les deux mois. Alors, pour faire quoi ? Je m’élève contre le vandalisme et le gangstérisme qui les a amenés à la réquisition des véhicules "fond rouge". Nous sommes dans un pays où on ne peut imaginer que des soi-disant étudiants s’autorisent à réquisitionner des véhicules des gens qui vont en mission et viennent dire qu’ils veulent discuter. Discuter avec qui ? En tous les cas, pas avec le ministre. Si c’est cela l’avenir que nous sommes en train de préparer, vous comprendrez que c’est inquiétant. J’ai autorisé le CENOU à les rencontrer encore ce matin (hier). On attend de voir.
Mamounata Belem/Ouédraogo, ministre de l’Eau, des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement :
J’ai un département plein de chantiers et il faut vraiment suivre ces chantiers pour qu’ils aboutissent, conformément aux délais impartis. C’est pour dire que des vacances, on n’en aura pas tellement. On va faire un tour quand même pour voir les parents. A sept mois de travail, on peut dire que le bilan est satisfaisant, puisqu’un certain nombre de chantiers d’envergure nationale, qui tiennent à cœur le président du Faso, sont en exécution. Pendant le suivi, nous avons constaté qu’à quelques endroits, il y avait des insuffisances et nous avons fait des recadrages avec les différentes entreprises qui ont pris des engagements de respecter les nouveaux plannings. On a l’espoir que si ces plannings sont scrupuleusement respectés, nous pourrons atteindre nos objectifs.
Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation :
Je vais d’abord passer mes vacances au village et ensuite chercher un coin pour me reposer. Ça peut être au village comme dans un autre lieu.
Bongnessan Arsène Yé, ministre d’Etat, ministre chargé des Relations avec les Institutions et des Réformes politiques :
Chacun a 15 jours pour se reposer. Je me demande si ce sont des vacances. Au village, c’est sûr, je vais m’y rendre. Si je venais à quitter le pays, ce sera pour un pays voisin, vers le Sud. Je n’ai pas décidé encore. Pour le Sénat, tout se passe bien. Hier (31 juillet 2013), j’étais avec les protestants ; ils sont partants, il n’y a pas de problèmes. En dehors des élections, qui ont eu lieu le dimanche dernier, pour les représentants des régions, le reste des composantes ont été rencontrées le 4 juillet. Toutes les composantes, y compris les catholiques, sont partantes. Chaque délégation a pris la parole et les catholiques se sont dit partants. Maintenant, je ne sais pas s’ils ont changé d’avis. Je ne sais pas s’ils ont changé entre le 4 juillet et maintenant. Mais en tous les cas, ceux qui ont pris la parole ont fait savoir qu’ils étaient partants. Au sujet du bilan, il y a un CASEM actuellement à Koudougou. Au moment où je vous parle, tout mon personnel est là-bas pour faire le point de tout ce que nous avons réalisé. Mais je crois que c’est satisfaisant dans l’ensemble.
Vincent Zakané, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale :
Cette année a été lourde en activité pour notre ministère. Cela fait maintenant sept mois que nous avons entrepris des activités qui ont permis de maintenir des chantiers comme la modernisation de l’administration déjà en cours, l’organisation des concours directs et professionnels de la Fonction publique, les négociations avec les organisations syndicales, le développement du dialogue social et surtout la mise en chantier de l’assurance maladie. On peut dire qu’en sept mois, les chantiers ont été nombreux, beaucoup de projets sont sur les rails, donc c’est avec satisfaction que nous partons en vacances. Cependant, les chantiers ne peuvent pas être suspendus, notamment les négociations avec les organisations syndicales parce que nous sommes sur la relecture de la grille indemnitaire qui doit s’achever, normalement dans le courant du mois d’août. Nous avons aussi le chantier de l’assurance maladie universelle qui doit déboucher dans le courant du mois de septembre sur deux projets de lois, l’un portant sur l’assurance maladie universelle et l’autre sur le développement des mutuelles sociales. En réalité, pour nous, le travail continue, même si nous allons prendre juste quelques jours de repos que nous allons passer au Burkina Faso.
Patiendé Arthur Kafando, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat :
Nos grands dossiers restent la question du suivi de la stabilité des prix des produits de grande consommation, étant entendu qu’on nous instruit de travailler avec la société civile, les syndicats. Nous nous sommes déjà mis à la tâche et nous avons eu une première rencontre qui s’est tenue le 24 juillet. Nous attendons d’avoir les conclusions d’ici au 8 août pour préparer un dossier à soumettre au gouvernement pour une harmonisation consensuelle des prix. Je serai donc là pour suivre cette question et par la suite je vais voir si je peux prendre quelques jours de congés pour pouvoir reprendre de l’énergie. Je vais occuper ces quelques jours de congés pour aller voir les parents et les aider, même si je n’ai pas une ferme.
Alain Edourd Traoré, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement :
Je ne pense pas pouvoir aller en vacances. Je vais rester sur place parce qu’il y a beaucoup d’enjeux pour la rentrée en septembre. Nous sommes en plein dans la transition numérique pour être dans les délais de la Télévision numérique de terre. Nous avons lancé aussi le processus de création de centres de production télévisuelle dans toutes les régions du Burkina. Ce sont autant d’enjeux qui font que si nous ratons le mois d’août, en termes de mise en œuvre, nous allons avoir des difficultés pour tenir les délais, pourtant nous sommes dans des engagements internationaux. Les revendications des syndicats sont aussi une préoccupation. Le dialogue est important et comme je l’ai toujours dit, au niveau du département de la Communication, les dossiers de revendications ont toujours été traités à temps. Mais avec la collégialité gouvernementale, il faut qu’au niveau du ministère de la Fonction publique et celui de l’Economie, des mesures soient prises pour accompagner. Au niveau du ministère de la Fonction publique, des études sont en train d’être menées pour trouver une solution à cela.
Jean Bertin Ouédraogo, ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports :
L’année 2013 a été jusque-là, très riche en activités au niveau du secteur des infrastructures. Nous avons engagé encore beaucoup de chantiers et nous travaillons aussi à terminer un certain nombre de chantiers que nous avons commencés en fin 2012 ou début 2013. Quand je prends les grands projets comme les travaux de bitumage, nous sommes en train d’achever le bitumage de la route Koudougou-Dédougou, nous sommes très avancé aussi dans les travaux de bitumage de la route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali. Nous avons aussi lancé les travaux de Sankoinsé-Boromo, de Sabou-Koudougou-Didyr et nous sommes en train de mobiliser les ressources pour démarrer un certains nombre de projets. Nous partons donc satisfait pour les vacances, mais comme la saison des pluies est une période critique pour nos routes, nous allons attendre d’abord de voir comment ces routes vont se comporter et après, nous essayerons de voir si nous ne pouvons pas aller au village ou sortir pour nous recréer en vue de reprendre du souffle et de l’énergie pour la rentrée.
Yacouba Barry ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme :
ous avons droit à deux semaines de vacances et nous allons profiter pour pousser un peu les dossiers et prendre de l’air en visitant un certain nombre de coins au Burkina et peut-être hors du pays. Tout à l’heure, on a adopté un rapport sur l’organisation des états généraux sur les lotissements au Burkina, prévus pour se tenir les 7 et 8 octobre 2013. Ces états généraux font suite aux travaux de la commission interministérielle mise en place après les événements de 2011. L’objectif consiste à définir et trouver des mécanismes d’amélioration du cadre institutionnel pour la mise en œuvre des lotissements, trouver des solutions de gestion efficaces transparentes et surtout modernes pour la gestion des parcelles au niveau des communes et au niveau central. Il s’agit également de regrouper environ 500 personnes composées des maires, des professionnels de l’urbanisme, la société civile, pour travailler en plénière sur différents thèmes qui vont du bilan des lotissements, à la problématique de la gestion des parcelles, à l’accès des femmes aux parcelles, etc. Il s’agit également de revoir, en un mot, la gestion des parcelles à tous les niveaux. Nous souhaitons qu’au sortir de ces états généraux, tous les problèmes liés à la gestion des parcelles trouvent leur résolution. Nous invitons les populations à nous accompagner dans la définition des nouvelles méthodes d’aménagement dans la mise en œuvre des recommandations qui seront issues de ces états généraux.
Nestorine Sangaré, ministre de la Promotion de la femme et du Genre :
Nous avons des dossiers, notamment la mise en place du Programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes. Cette année, nous comptons donc profiter des vacances pour effectuer une tournée dans les régions afin d’expliquer aux femmes la nouvelle stratégie que nous allons mettre en œuvre. Nous allons également leur expliquer le nouvel organigramme du ministère. L’année dernière, nous avons lancé l’Opération une femme, un acte de naissance qui vise à doter deux millions de femmes d’actes de naissance. Aujourd’hui, nous avons eu l’approbation du financement par l’Etat des deux milliards F CFA qui manquaient à l’opération. Nous allons accélérer les choses.
Koumba Boly/Barry, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation :
Nous devons nous préparer pour la rentrée. Nous avons le continuum du système éducatif, donc en ayant pris le préscolaire, je vous assure qu’il y aura peu de vacances en ce qui nous concerne. Nous avons eu une année très apaisée. A cet effet, nous saluons tous nos partenaires. J’avoue que je suis comblée de la façon avec laquelle nous avons travaillé avec nos partenaires techniques et financiers et l’ensemble des acteurs du système éducatif. Je les invite donc à se préparer à reprendre le flambeau de la plus belle des manières.