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L’opposition à propos de la répression des étudiants : "On ne saurait répondre aux revendications des Burkinabè par la violence et la répression aveugle"
Publié le samedi 3 aout 2013   |  Partis Politiques


Marche-meeting
© Autre presse par Bénéwindé Bidima
Marche-meeting de l`opposition contre le Sénat
Dimanche 28 juillet 2013. Ouagadougou. L`opposition a organisé une marche suivie de meeting pour dire "Non" au Sénat. Photo : Zéphirin Diabré, président de l`Union pour le progrès et le changement (UPC) et chef de file de l`opposition politique


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Ceci est une déclaration du chef de file de l’opposition sur la répression des étudiants consécutive à la fermeture des cités universitaires et aux manifestations de protestation marquées par des incendies de véhicules et de motos de l’Etat arraisonnés.

Une fois de plus, le gouvernement a décidé d’agir contre les intérêts du peuple en faisant expulser manu militari et en plein hivernage, nos enfants des cités universitaires de Ouagadougou.

Des unités de police et de gendarmerie ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes et pourchassé les étudiants surpris par un ordre informel de libérer leurs chambres dans les 48heures, certains même dans les 15mn qui suivent, sans raison valable.

La réaction de ces jeunes dont bon nombre ont leurs parents en provinces et à l’étranger, a été de retenir certains responsables d’université, de bloquer des véhicules et des motos à la cité de Kossodo notamment, et d’exiger à travers leurs responsables, des négociations afin de reculer leur date de départ des cités et permettre entre autres à ceux qui préparent des concours de pouvoir le faire dans la sérénité.

Persuadés sur la foi d’informations diffusées par les médias que le délai de leur déménagement a été prolongé, les étudiants ont vu par la suite les forces de l’ordre débarquer dans les cités, déterminées à les en chasser.

La nuit du 1er août, certains parmi eux n’ayant où loger et qui s’étaient regroupés au rond-point de la paix à Kossodo pour dormir à la belle étoile ont été débusqués vers 2 heures du matin à coup de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Dans leur fuite, les étudiants ont abandonné sur place des stocks de nourriture et des cellulaires dont le sort à ce jour reste méconnu.

Une délégation de l’opposition, composée de chefs de partis et conduite par le chef de file de l’opposition s’est rendue le matin du 2 août dans les cités et n’a pu que constater le drame : des engins et voitures calcinés dans les cités cernées par les forces de l’ordre, des bâtiments désertés et des enfants au bord des chemins et des routes, certains ne sachant où aller ni comment se nourrir, ayant acheté des tickets de restaurants qu’ils ne peuvent plus utiliser. Les forces de l’ordre étaient toujours là, armes au poing, en ces lieux transformés en champs de bataille d’un autre genre.

Il nous revient que de nombreuses arrestations (une quarantaine) ont été opérées. Ces personnes sont détenues dans le secret, ce qui est inadmissible. L’opposition s’inquiète de ce que durant la période où ces personnes détenues ne bénéficient d’aucune assistance juridique, leurs droits ne soient bafoués.

Tout en désapprouvant la destruction des biens publics et privés qui a eu lieu lors de ces évènements, l’Opposition burkinabè pense que ce drame aurait pu être évité si le gouvernement appliquait des solutions somme toutes simples et raisonnables :

- En ouvrant, pour les étudiants qui le désirent et qui sont dans la nécessité, une « Cité vacances », comme cela se faisait auparavant ici et dans beaucoup de pays ;

- En évitant d’envoyer des forces de l’ordre munis de gourdins et de grenades lacrymogènes là où la parole était sollicitée et où la patience doit prédominer ;
- En employant les ressources du pays pour résoudre les vrais problèmes des Burkinabè, au lieu d’utiliser des milliards de nos impôts pour s’offrir le luxe de mettre en place à marche forcée, un sénat inutile, alors qu’il y a des priorités plus évidentes et plus criardes !

En tout état de cause, l’opposition exige du gouvernement qu’il situe les responsabilités à tous les échelons de la chaine de commandement : ministre des enseignements secondaire et supérieur, ministre chargé de la sécurité, ministre de la justice, présidents des universités Ouaga I et II, le Directeur général du Centre national des œuvres universitaires.

Elle exige la libération des étudiants détenus, la restitution des objets confisqués et l’ouverture d’une concertation avec les responsables des étudiants pour résoudre pacifiquement leurs problèmes qui sont bien réels.

Les partis politiques de l’opposition mettent en garde le gouvernement contre ses initiatives qui contribuent à dégrader le climat social et à mettre en danger la paix dont il se fait quotidiennement le chantre.

On ne saurait répondre aux revendications des Burkinabè par la violence et la répression aveugle.

Par ailleurs, l’opposition en appelle à la générosité et à la solidarité agissante de toutes les bonnes volontés pour apporter leurs soutiens et soulager la misère de nos enfants dans cette situation pénible et humiliante. Les actes de solidarité citoyenneté doivent se généraliser pour soutenir ces étudiants en errance dans la ville parce que cela ne fait pas honneur au Burkina Faso.

Pour l’opposition politique, l’attitude du gouvernement, les déclarations faites par les différents responsables de notre pays et l’usage disproportionné des forces révèlent une certaine fébrilité du Pouvoir de la IVème République.

La lutte continue et l’opposition politique demande aux Burkinabè de rester mobilisés et à l’écoute des prochains mots d’ordre.

Ouagadougou, le 02 août 2013

Pour les partis politiques de l’opposition,
Le Chef de file de l’opposition politique

Zéphirin DIABRE
Président de l’UPC

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