Deux personnes auraient perdu la vie lors des émeutes ayant suivi la découverte du corps sans vie d’un enfant dans la ville de Gaoua, chef lieu de la région du sud ouest. Mais des membres d’une communauté allochtone, en partie ciblée lors de la manifestation, déclarent trois morts et des disparitions. Ce jeudi, ils ont marché sur le gouvernorat de la région pour réclamer plus de sécurité.
Le correspondant de l’Agence d’information du Burkina (AIB) explique que la première victime est un commerçant. L’homme a été égorgé par des manifestants dans le centre de la ville de Gaoua. La seconde victime, elle, a succombé à ses blessures au Centre hospitalier régional de Gaoua, selon le correspondant de l’agence qui cite des sources proches du gouvernorat la région du Sud Ouest.
C’est la découverte, le 14 août dernier, du corps d’un enfant de 12 ans, porté disparu depuis le dimanche 12 août, qui met le feu aux foudres. Pour exiger que le ou les coupables soient punis, des manifestants érigent des barricades dans la ville et incendient des kiosques, avant de s’en prendre au domicile de l’imam de la communauté sunnite, soupçonné d’être à la base du drame, sans doute parce que le corps de l’enfant a été découvert non loin de son domicile. Deux communautés originaires du Burkina Faso, soupçonnées d’être à l’origine de la disparition du garçonnet, étaient dans le collimateur des manifestants. Des familles de l’une de ces communautés ont d’ailleurs été évacuées à l’Ecole nationale des enseignants du primaire de Gaoua, affirme l’AIB.
Mais le calme précaire qui était revenu dans la citée après les différentes médiations des autorités a failli encore être troublé. D’après la Radio nationale du Burkina en effet, aux environs de 10h ce jeudi 16 août 2012, des membres de l’une des communautés mises à l’index ont marché sur le gouvernorat de la région pour réclamer que leur sécurité soit garantie par les autorités. Les manifestants affirment avoir perdu trois membres de leur communauté et signalent des enlèvements. La marche se voulait pacifique dès le départ, mais les esprits se sont un peu échauffés. Résultats, les vitres du bâtiment ont volé en éclat. Le calme est revenu après une intervention des forces de l’ordre, selon la radio.
