Le procès de 84 accusés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, soupçonnés d'être les cerveaux du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, reprendra lundi 26 mars. Jeudi matin, c'était encore les questions de procédures et de préliminaires qui étaient discutées, notamment la demande de récusation du président du cour militaire.
Les avocats de la défense ne lâchent rien. Dénonçant le fait que le ministre de la Justice, qui est partie civile au procès, ait pu contribuer à la nomination des juges, ils demandent leur récusation pure et simple. A commencer par celle du président de la Cour, Seydou Ouédraogo.
« Ils ont tous été désignés par une partie au procès. On nous dit "ce n'est pas parce qu'il est ministre qu'il ne peut pas être partie civile". Oui, un ministre peut être partie civile. Mais dès lors que vous devez contribuer à choisir des juges, vous choisissez vos propres juges. Et ceux qui ont été choisis par lui doivent être récusés parce que l'on doute de leur impartialité », argumente Maître Mathieu Somé, l'un des avocats du général Gilbert Diendéré.
Pour les parties civiles au contraire, cette demande n'a pas lieu d'être et le président du tribunal militaire n'a pas à se récuser. « Ce n'est pas toute suspicion qui est cause de récusation. Et cette suspicion-là, nous la comprenons mais elle ne peut pas être au compte de l'accusation parce que le ministre ayant agi dans ses fonctions, étant partie civile de par la Constitution, nous ne voyons pas comment cet élément suffit à dire qu'il aurait choisi des juges acquis à sa cause pour juger son affaire », dit maître Prosper Farama. La Cour doit maintenant examiner l'ensemble des requêtes produites par la défense. Lundi prochain, elle promet de statuer, notamment sur cette demande de récusation.... suite de l'article sur RFI