Des autorités politiques, administratives, des chefs de mission diplomatique et consulaire, des responsables de partis politiques, des responsables coutumiers et religieux ont témoigné leur compassion à l’endroit de la famille de Jean Baptiste Natama, décédé le 18 mars dernier. C’était à l’occasion d’une cérémonie d’hommage et de recueillement qui s’est tenue ce mercredi 21 mars 2018 au domicile du défunt sis à Ouagadougou à la cité AN III. Egalement, ont pris part à ce moment de recueillement, les amis, collaborateurs et autres connaissances du regretté.
Ce moment de consternation était du même coup l’occasion pour les uns et les autres de saluer d’une part la mémoire de l’ambassadeur Jean Baptiste Natama et d’autre part, présenter leurs condoléances aux membres de la famille endeuillée en leur apportant soutien et réconfort. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré qui a lui aussi effectué le déplacement de la maison mortuaire s’est incliné devant la dépouille de celui qui fait la fierté du peuple burkinabè. « je tenais à dire que c’est un patriote qui s’est donné pour son pays et qu’à ce niveau-là, la nation lui sera reconnaissante » a dit le président.
Selon le programme des obsèques, après cet acte de recueillement, une veillée de prière est prévue dans la soirée de ce mercredi au domicile mortuaire. Jean Baptiste Natama sera conduit à sa dernière demeure ce jeudi 22 mars 2018 au cimetière de Gounghin, après que soit dite une messe en son honneur à la cathédrale Notre Dame de l'Immaculée Conception.
Ils ont dit :
Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso : « Vous savez Natama Jean Baptiste a été un officier supérieur de l’armée. Il a servi administrativement à plusieurs postes de responsabilités. Ce que nous pouvons retenir, c’est quelqu’un qui a toujours eu beaucoup d’engagements, beaucoup de professionnalisme dans son travail et qui a toujours bénéficié d’une appréciation positive de ses supérieurs. C’est pourquoi je tenais à dire que c’est un patriote, qui s’est donné pour son pays et qu’à ce niveau-là, la nation lui sera reconnaissante. J’exprime à toute sa famille, à tous ses amis et à tous ses proches, mes sincères condoléances pour cette perte. Comme on le dit, l’homme propose et Dieu dispose, alors on souhaite que la terre du Burkina lui soit légère et qu’il repose en paix. Par ailleurs, je dirai que l’homme politique qu’il a été a assumé ses convictions. C’est quelqu’un qui avait ses convictions et qui se battait pour elles. Il avait l’avantage de ne pas être sectaire. Ouvert à la discussion, ouvert aux échanges avec même ceux avec lesquels il n’était pas d’accord. Je trouve que c’est vers ses tendances et ses choix politiques que nous devons aboutir. Je voudrais reconnaître également son action sur le terrain politique au-delà des aspects administratifs et militaires ».
Jean Hubert Bazié, membre de l’opposition politique : « Je retiens du camarade Natama le souvenir d’un homme modeste, humble ayant le souci de se mettre toujours du côté du plus grand nombre. Je retiens de lui aussi un passé de patriote. Quelqu’un qui dès sa jeunesse a compris le sens du sacrifice pour le peuple. C’est pourquoi il a eu cette force de résister à l’écrasement politique et humain. Parce que c’était une valeur morale. C’était une valeur spirituelle. On a voulu l’écraser, il s’est relevé, il s’est battu. Il a investi ce courage dans les études universitaires et il a percé comme on le dit. Il a occupé les plus hautes fonctions administratives et politiques au niveau africain et se rappelant toujours qu’il doit se sacrifier pour le peuple burkinabè, il est revenu pour tenter l’expérience de la présidentielle. Il était une valeur pour la jeunesse et sa disparition constitue une grande perte. Je dirai que toute dimension gardée, c’est un second Sankara qui est parti. Et nous le pleurons. Nous souhaitons que des cendres sortent d’autres personnes avec le même idéal, la même volonté de se sacrifier pour le peuple sans calcul et avec toujours la nécessité de ne céder en rien par rapport aux valeurs morales, spirituelles qui caractérisent la plupart de nos dirigeants au niveau traditionnel et religieux. En tout cas c’est une perte douloureuse, vu sa jeunesse. Il n’a pas eu le temps de donner le meilleur de lui-même, c’est pourquoi je dirai que la terre africaine et la terre burkinabè lui soit légère ».