OUAGADOUGOU (Région du Centre) - Une cinquantaine de personnes, pour la plupart des étudiants, ont été interpellées à Ouagadougou, après des échauffourées jeudi avec les forces de l’ordre, a-t-on appris vendredi de sources sécuritaires concordantes.
"Trente-huit personnes (...) ont été arrêtées par la police", au cours d’une manifestation d’étudiants qui protestaient contre la fermeture des cités et restaurants universitaires pendant les vacances, a déclaré à l’AFP le commandant de la Brigade anticriminalité (BAC), le commissaire Patrice Yéyé.
De son côté, la gendarmerie a annoncé avoir procédé à "une dizaine d’interpellations" au cours de cette manifestation.
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les étudiants qui avaient érigé des barricades. Ces derniers ont riposté en incendiant une quinzaine de véhicules.
Une vingtaine de policiers ont été blessés, dont deux sont dans un "état grave", selon un bilan fourni par les forces de sécurité.
Des sources médicales dans deux hôpitaux publics ont déclaré à l’AFP sous couvert de l’anonymat avoir accueilli au total "23 blessés".
Les universités publiques du Burkina Faso souffrent d’un manque criant d’infrastructures et d’enseignants, et d’un trop grand nombre d’étudiants.
Elles pâtissent d’une grave désorganisation qui conduit à d’énormes retards dans les années académiques.
Le Premier ministre burkinabè Luc Adolphe Tiao a été contraint à la mi-mars d’écourter une visite à l’université de Ouagadougou, face aux protestations d’étudiants en colère qui ont jeté des pierres et de la boue sur son convoi et coupé le courant alors qu’il s’exprimait dans un amphithéâtre.