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19e Semaine nationale de la Culture :La question sécuritaire a été prise avec beaucoup de sérieux , selon le DG SNC

Publié le mercredi 21 mars 2018  |  AIB
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La 19e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) se tient du 24 au 31 mars 2018 à Bobo-Dioulasso. A quelques jours du coup d’envoi de cet événement, son directeur général, Issa Golo Barro a accordé une interview à Sidwaya, le mardi 13 mars 2018. Dans cet entretien, il revient entre autres, sur les derniers réglages avant le coup d’envoi et les précautions prises pour la bonne tenue de la biennale culturelle.



Sidwaya (S.) : Monsieur le directeur général, nous sommes à quelques jours du début de la 19e SNC. Quel est l’état d’avancement des préparatifs ?

Issa Golo Barro (I.G.B.):A ce jour, nous pouvons affirmer que tout se passe bien, parce que depuis la mise en place du comité national d’organisation le 16 février dernier, les commissions travaillent d’arrache-pied afin de rattraper le temps perdu. Il y a certaines commissions qui ont commencé à travailler bien avant. C’est le cas de la commission « Accueil hébergement», qui a déjà fait le tour des sites d’hébergement pour voir dans quelles conditions les artistes vont être logés. Les grandes commissions que sont les commissions « Aménagement, Infrastructures et Matériel », ont commencé à ce jour (Ndlr : le 13 mars 2018), à faire l’état des lieux. Cela, afin que des dispositions puissent être prises pour que la 19e édition puisse commencer dans les meilleures conditions. Je terminerai par la commission « Programmation »qui a fait l’état des lieux de nos artistes musiciens, pour voir ceux qui peuvent nous accompagner pour la cérémonie d’ouverture, et ceux qui peuvent être retenus pour les plateaux off.



S. : Combien d’artistes et d’exposants sont attendus à cette SNC ?

I.G.B : Les artistes attendus cette année sont compris entre 1200 et 1500. Nous attendons exactement 1217 artistes pour le Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL). A ceux-ci, s’ajoute la diaspora, en particulier ivoirienne. Il y a aussi des artistes qui viendront dans le cadre du plateau off. Ce sont des artistes qui seront présents pour des animations hors compétitions. Ils joueront de 22 heures à 2 heures du matin, pour permettre à la population de vivre la fête dans sa diversité culturelle. En ce qui concerne les exposants, compte tenu de certaines difficultés que nous avons connues en 2016, nous avons essayé de les circonscrire. Cette année, les stands ordinaires accueilleront entre 450 et 460 exposants, et les stands-buvettes, une soixantaine de locataires. Sur le site de l’Institut français, il y a une vingtaine de stands qui sont attendus. Au niveau des « Villages des communautés »,une trentaine de stands seront implantés pour permettre aux communautés nationales et étrangères de communier. Sur l’ensemble des stands qui seront installés pour les exposants, ce sont entre 550 et 600 stands, contrairement à l’édition dernière où nous étions autour de 650 stands. Il y a eu quelques plaintes par rapport à cela. Voilà pourquoi nous avons essayé de réduire le nombre, afin de permettre à ceux qui en ont vraiment le courage, de pendre les stands. Aujourd’hui, tous les stands sont pratiquement commercialisés.



S. : La présente édition se tient sous le thème « Sauvegarde des valeurs culturelles : enjeux et défis ». Pourquoi le choix de ce thème ?

I.G.B :Le thème est un thème d’actualité. La SNC, ces dernières éditions, touche d’ailleurs des thèmes d’actualité, des thèmes qui conscientisent, qui permettent aux populations de mener un tant soit peu une réflexion le temps d’une semaine, afin que nous tirions toutes les conséquences de ce que nous posons comme actes. Nous sommes dans un monde à enjeux, où la recherche du gain économique prend souvent le pas sur tout. Les parents n’ont plus vraiment le temps pour les enfants, et cette jeunesse se sent plus ou moins délaissée. Les valeurs sur lesquelles nous devons nous reposer sont les valeurs culturelles, parce que c’est de là que nous pouvons tirer toutes les leçons de notre existence. Ce thème est un thème interpellateur, pour que les gens se sentent responsables de ce qu’ils posent comme actes. Est-ce que chaque parent essaie de transmettre à ses enfants les valeurs dont il a hérités de ses parents ? C’est un thème qui est donc au centre des préoccupations des Burkinabè. Il permettra à la jeunesse de comprendre que les valeurs sur lesquelles elle peut fonder son avenir sont les valeurs culturelles.



S. : Y a-t-il des innovations apportées sur le plan organisationnel ?

I.G.B :La SNC est une manifestation dynamique qui évolue. Depuis sa création en 1983 jusqu’à aujourd’hui, c’est une manifestation populaire. Toute édition de la SNC est une innovation pour nous, parce que nous cherchons la meilleure stratégie possible afin d’atteindre les meilleures performances possibles pour cette manifestation. Car les Burkinabè en attendent beaucoup.



S. :La phase finale de la catégorie des expressions culturelles traditionnelles a été supprimée. Pourquoi ?

I.G.B :Je m’attendais plus ou moins à cette question. Des instructions ont été données par le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, de faire en sorte que ce que nous appelons expressions culturelles traditionnelles, à savoir la danse traditionnelle et la musique traditionnelle, ne soient pas comparées en dehors de leur cadre culturel géographique. Un comité de réflexion mis en place, a proposé des stratégies à mettre en œuvre afin que nos expressions culturelles ne soient pas mises en concurrence. Ce comité s’est réuni à Koudougou, puis à Banfora, et a validé un document. Et c’est sur la base de ce document que la direction générale de la SNC a pris l’option que tout ce qui touche à l’expression de nos différentes communautés à la base, ne soit pas mis en concurrence. En résumé, il s’agit de ne pas comparer les expressions des différentes communautés. La meilleure stratégie que nous avons trouvée, est d’aller vers l’aire culturelle géographique, parce que les populations s’y rejoignent culturellement. Cette disposition a permis la sélection des ambassadeurs des différentes régions culturelles, dans la danse traditionnelle, la musique traditionnelle, le chœur populaire, et la vedette de la chanson traditionnelle. Les autres disciplines transversales telles que l’orchestre, la création chorégraphique, le ballet, ou le slam, ne sont pas concernées.



S. :Quelles sont les dispositions prises pour accueillir et loger convenablement les artistes ?

I.G.B :Les dispositions sont prises afin que durant leur séjour, les artistes puissent se sentir dans un cadre convivial, un bon cadre de partage d’expériences. Car vous le savez bien, ils sont la matière première de la SNC. Cette année, les artistes seront encore logés dans les écoles, mais en améliorant leurs conditions d’hébergement. Voilà pourquoi la commission « Hébergement » a déjà entrepris de faire le tour de toutes les écoles concernées pour s’assurer de la commodité d’accueil. Il ne s’agit pas seulement de regrouper des gens, mais plutôt de faire en sorte qu’ils puissent sympathiser et échanger leurs expériences. Ça été fait de sorte que le système scolaire, qui est en pleine période de rattrapage du temps perdu pendant la récente crise de l’éducation, ne soit pas perturbé. Nous avons préféré les écoles privées qui ont moins subi cette crise.



S. :Parlant d’hébergement des artistes, où en est-on avec la construction de la Cité des arts ?

I.G.B :La Cité des arts est un projet de l’Etat. Il vous souviendra que c’est à la suite d’une interpellation de la confédération nationale de la culture aux plus hautes autorités en son temps, sur la nécessité de doter cette ville d’une cité des artistes, afin que les artistes soient logés dans de bonnes conditions. La commune de Bobo-Dioulasso a bien voulu donner au ministère de la Culture, des Arts, et du Tourisme, un terrain de 20 hectares à Sarfalao (secteur n°17). Les artistes ne pourront pas y être logés en 2018, mais le projet est bien avancé. L’étude de faisabilité a été faite. Peut-être qu’à la prochaine édition, le site sera prêt.



S. :Nous savons que la SNC draine du monde. Quelles sont les mesures de sécurité mise en place, surtout dans un contexte de menace terroriste ?

I.G.B :La question sécuritaire, au-delà de Bobo-Dioulasso et de la SNC, est une préoccupation nationale. Dès que le comité a été mis en place, la commission chargée de la sécurité a été interpellée, afin que toutes les dispositions soient prises pour que la sécurité soit au rendez-vous. Cette commission est aujourd’hui à sa deuxième sortie de reconnaissance des différents sites choisis, pour les différentes manifestations et pour l’hébergement des artistes. Je pense qu’au niveau sécuritaire, il ne devrait pas avoir d’inquiétude. La question sécuritaire a été prise avec beaucoup de sérieux.



S. :A l’édition précédente, un incendie avait été déclenché sur l’aire de la foire. Où en est-on avec le dédommagement des victimes ?

I.G.B :L’incendie de 2016 est un vieux, mais un douloureux souvenir qui est venu gâcher la fête. Malheureusement, jusqu’à présent, nous ignorons la cause. Le dossier a été géré avec beaucoup de sérieux par les plus hautes autorités. Après cet incendie, les sinistrés ont reçu respectivement de la part du chef d’Etat, et du ministère en charge de la culture, un soutien financier. En plus de tout cela, il y a eu l’appui du sponsor officiel de la SNC, la Générale des Assurances (GA). Toute les sommes cumulées sont comprises entre 80 et 90 millions de FCFA. Et cette somme a été totalement redistribuée entre les sinistrés identifiés. Ce dossier ne devrait donc pas impacter négativement l’organisation de la présente édition.



S. :Des mesures sont-elles prises pour éviter un tel drame ?

I.G.B :Des dispositions sont prises pour que de tels drames ne surviennent pas. Nous sommes par exemple en train de travailler à remplacer les stands qui étaient entièrement en pailles, par des matériaux moins vulnérables et moins sensibles au feu. Nous sommes en train de voir avec le SIAO (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou) pour avoir de stands plus sécurisés. Toutes les dispositions sécuritaires sont prises dans l’installation des stands. Cette année, nous avons demandé aux exposants de contribuer financièrement afin que la GA assure leurs marchandises. Ainsi, les occupants des stands de 6 mètres carrés et 12 mètres carrés, paieront respectivement 5 000 FCFA et 10000 FCFA de plus. Quant aux stands buvettes, appâtâmes et autres, les exposants contribueront à 15 000 FCFA de plus. Chose qu’ils ont bien accueillie. Cela y va de la sécurité de leurs marchandises, et de leur propre sécurité.



S. :L’accès à certaines activités de la SNC est devenu payant. Cela ne va-t-il pas jouer sur l’affluence du public ?

I.G.B :La SNC est une manifestation où l’Etat investit de l’argent. Et partout où l’Etat injecte de l’argent, il demande en retour qu’il y ait un effort de la part des organisateurs, c’est-à-dire, un retour financier. C’est pourquoi, il est demandé à la SNC depuis des années, d’atteindre un plafond. Cela n’est pas une condition, mais c’est pour montrer la crédibilité de la manifestation. Une manifestation est encore plus crédible, si elle rapporte sur le plan financier. Aujourd’hui, personne ne veut des structures moribondes qui ne font pas rentrer de l’argent, des structures budgétivores. Fort heureusement que la SNC n’en est pas une.



S. :Que deviennent les artistes après la SNC ?

I.G.B :Les lauréats de la SNC sont nos produits. Ce sont eux qui distillent le label. Nous prenons avec beaucoup de sérieux les lauréats, et nous faisons en sorte qu’ils soient les ambassadeurs de la manifestation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Burkina Faso. Pour ce qui concerne l’édition 2016, tous les lauréats ont eu de la promotion. Par exemple, ceux des arts et spectacles ont bénéficié d’une tournée dans les différentes régions du pays, à l’exception des Cascades et des Hauts-Bassins. Partout où nous sommes passés, la qualité de leurs prestations a émerveillé le public. Les lauréats en littérature ont vu leurs œuvres éditées et ont même fait une dédicace à la Maison de la culture. Une exposition des œuvres en art plastique prévue à la Maison de la culture Monseigneur Anselme Titianma Sanon de Bobo-Dioulasso n’a pas eu lieu pour des raisons de calendrier. Pour ce qui concerne les arts culinaires, une plaquette de toutes les recettes qui ont été primées, a été éditée. Et c’est vraiment un document que s’arrachent les hôtels pour le mettre à la disposition de leurs cordons bleus. Au niveau la lutte traditionnelle, les lauréats sont les mêmes qu’on retrouve à la fédération burkinabè de lutte traditionnelle. Ils ont pris part aux tournois organisés par la fédération et ont participé à des compétitions internationales.



S. :A combien s’élève le budget de la SNC 2018 ?

I.G.B :Le budget de la 19e édition de la SNC tourne autour de 600 millions de F CFA, et c’est ce budget qui est en train d’être exécuté actuellement avec un apport financier de l’Etat de 450 millions environ. Il reste au comité d’organisation de mettre en place toutes les stratégies nécessaires pour boucler ce budget. Cela veut dire que la direction générale de la SNC a été instruite de rechercher 150 millions auprès des partenaires et sponsors.



S : Ce budget est-il bouclé ?

Aujourd’hui, avec le concours de nos différents partenaires, nous n’avons pas encore fait le cumul des chiffres, mais il est évident que nous pourrons boucler ce budget avant le début de la manifestation.



S : Où et à quelle heure aura lieu l’ouverture de la SNC ?

I.G.B :L’ouverture officielle aura lieu au Stade omnisport Sangoulé Lamizana le 24 mars 2018, et débutera à 15 heures, avec ce qu’on appelle les spectacles de maintien. Mais la cérémonie d’ouverture est prévue pour 16 heures. Nous attendons tout le public à ce niveau, afin que nous puissions avoir une grandiose cérémonie d’ouverture. Cette fête est pour les Bobolais, et la population bobolaise est invitée à se joindre aux artistes afin que la 19eédition de la SNC soit véritablement inoubliable parce qu’il s’agit d’un défi et il y a beaucoup d’enjeux.

Interview réalisée par

Boudayinga J-M THIENON &

Alpha Sékou BAR
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