Deux pays liés par l’histoire et la géographie, le Mali et le Burkina Faso entretiennent des relations séculaires. Mais leur coopération bilatérale proprement dite est cinquantenaire, puisqu’elle date de 1960. Ainsi, le premier ambassadeur au Mali fut Daouda Diallo qui y a passé 6 ans. Il fera son retour au pays à la faveur de la chute du premier président de la Haute Volta, Maurice Yaméogo. Pour des raisons que nous ignorons, il a fallu attendre 1970 pour que Dougoukolo Henri Ouattara puisse rejoindre Bamako en vue de continuer l’œuvre de Daouda Diallo. Nous sommes en 1974, un conflit éclate entre les deux pays mettant leur coopération à rude épreuve, mais les relations bilatérales ne sont pas pour autant rompues. Jean-Baptiste Ilboudo est nommé ambassadeur de 1974 à 1983 avec résidence à Abidjan en Côte d’Ivoire. De 1983 à 1986, Frédéric Korsaga prend le relais et va résider toujours à Abidjan en raison de la deuxième guerre (dite guerre de Noël éclatée en décembre 1985) entre les deux pays. La première femme à représenter le Burkina au Mali s’appelle Anne Konaté/Kondé. Elle a exercé cette haute fonction diplomatique de 1986 à 1989 à Bamako avant d’être remplacée par Amadou Koné qui, pendant 4 ans, a dirigé la chancellerie. Deux ans 1993-1995, c’est la durée du séjour malien de Moïse Traoré. Son successeur, Sophie Sow dirigera la représentation diplomatique de 1995 à 2003. Nommé en Conseil des ministres du 7 novembre 2002, Mohamed Sané Topan a pris service comme ambassadeur le 25 avril 2003. Ce dernier est le vice-doyen des ambassadeurs accrédités à Bamako après le diplomate palestinien ambassadeur en poste depuis 1978. En plus du Mali, Sané Mohamed Topan a une compétence juridictionnelle au Niger et en Guinée. Les Burkinabè du Mali vivent en parfaite intelligence avec les habitants de leur terre d’accueil. Evoluant pour la plupart dans le secteur informel, certains Burkinabè par contre se trouvent dans l’administration publique malienne. Contrairement dans d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, les Burkinabè vivant au Mali ne focalisent aucune attention sur les querelles de chefferie. Des rivalités de clocher qui ternissent parfois l’image du pays à l’extérieur. Pour preuve, le président de la communauté décédé dans le mois du carême y est resté pendant plusieurs années sans être contesté. A ce que l’on dit, les présidentiables approchés pour la succession ont jusque-là décliné l’offre.
