Mobilisation contre le terrorisme: Le secteur privé offre plus de 65 millions F CFA aux FDS

Publié le vendredi 16 mars 2018 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Le nouveau ministre de la Sécurité du Burkina, Clément Sawadogo

Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat Harouna Kaboré et son homologue de la Sécurité, Clément Sawadogo ont rassuré les acteurs du secteur privé sur les mesures prises pour garantir un bon climat des affaires au Burkina Faso, au cours d’une rencontre tenue le jeudi 15 mars 2018 à la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina Faso. Les chefs d’entreprises ont pour leur part, témoigné leur solidarité à travers un don d’un montant de plus 65 millions F CFA au ministère de la Sécurité.

Les attaques terroristes mettent en péril la paix, alors que sans elle, il n’y a pas de climat d’affaires propices dans un pays. Les acteurs du monde des affaires, les départements en charge du commerce, ainsi que celui de la sécurité en sont convaincus. Aussi, deux semaines après les attaques du 2 mars 2018, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), vitrine du secteur privé, a organisé une rencontre d’échanges entre ses membres et les ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, et celui de la sécurité, Clément Sawadogo. D’entrée de jeu, le président de la délégation consulaire régionale de l’Ouest, Lassiné Diawara, a demandé d’observer une minute de silence à la mémoire des soldats tombés au cours des dernières attaques. « La CCI-BF est solidaire du peuple burkinabè et du gouvernement qui mène un combat contre l’insécurité. C’est pourquoi elle a initié avec le soutien des opérateurs économiques et de bonne volonté, une collecte de fonds pour apporter un accompagnement aux forces de défense et de sécurité », a-t-il poursuivi. Un chèque de 62 millions 100 mille francs FCFA, une enveloppe de 3 millions FCFA soit au total 65 millions 100mille FCFA, 20 cartons de savon de ménage et 160 bidons de 5 l d’huile ont, à cet effet, été remis au ministre de la Sécurité, pour soutenir les forces de défense et de sécurité. Un élan de solidarité salué par les deux ministres présents à la rencontre. « Je saisis l’occasion pour féliciter et encourager les organisations du secteur privé pour leur leadership et leurs efforts d’information aussi bien de leurs membres que des partenaires extérieurs », a déclaré le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré. Pour lui, malgré la volonté des forces obscurantistes de désunir et de plomber l’économie nationale, les Burkinabè restent debout avec comme exemple, le secteur privé qui continue d’investir.

Les assurances du ministre de la sécurité

En effet, a-t-il ajouté, «le meilleur remède au terrorisme est de savoir qu’à côté des capitaines et des généraux de l’armée, se tiennent des capitaines et des généraux dans le monde économique qui restent debout et qui réaffirment que le Burkina Faso reste la destination pour le développement de l’UEMOA de la CEDEAO et de l’Afrique ». Le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo a, à son tour, remercié le secteur privé pour son soutien à l’endroit du secteur de la sécurité. « Vous avez compris que la sécurité est l’affaire de tous. Si des gens menacent la sécurité nationale, c’est qu’ils nous menacent tous. A partir de votre geste, toutes les composantes de la société vont se sentir concernées », a-t-il dit. Le ministre a par la suite fait un exposé sur le défi sécuritaire auquel le Burkina Faso doit faire face. Pour lui, si les terroristes mènent des attaques puis se replient, cela traduit le fait que les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont présentes et que les terroristes n’ont pas d’assises au Burkina Faso. «La 1ère défense, c’est le renseignement et je vous rassure que nos renseignements fonctionnent bien. Tout en ne niant pas l’ampleur du défi sécuritaire et nos faiblesses, la situation est prise en main par les FDS. Ce qu’il nous faut, c’est une mobilisation générale et le partage de la moindre petite information », a commenté le ministre Clément Sawadogo. La seule attitude qui vaille, à l’en croire, est de rester dignes et surtout ne pas penser que nouer des alliances avec les terroristes vont les amener à épargner le Burkina Faso. «Au contraire, ils vont utiliser les facilités qu’on leur offre pour se réorganiser et nous frapper plus tard, quand il y aura une faille dans cette entente », a affirmé le ministre de la sécurité. Pour lui, l’adhésion au G5 Sahel n’expose pas le pays, « mais nous permet de mutualiser les efforts pour venir à bout d’un phénomène transnational. Il faut tout simplement anéantir le terrorisme ».
Les opérateurs économiques ont, pour leur part, tous réaffirmé leur disponibilité à soutenir le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. Ils ont également fait part de quelques inquiétudes. A l’instar du représentant du Club des hommes d’affaires franco burkinabè, Philippe Prudent, qui a voulu savoir si des mesures précises sont envisagées pour sécuriser les intérêts étrangers, notamment français ou du propriétaire du restaurant «La Perle» qui s’est alarmé de l’absence d’un dispositif de sécurité devant son établissement alors que les rumeurs d’attaques sont fréquentes. En réponse à ces préoccupations, le ministre de la Sécurité et son homologue en charge du commerce ont soutenu que le pays est mobilisé pour assurer la sécurité de tous, partout au Burkina Faso. « Toutefois, ceux qui ont des installations sensibles peuvent solliciter le ministère de la Sécurité », a confié Clément Sawadogo.

Nadège YE

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