Cette année encore, les Burkinabè devront vivre la période de canicule avec les coupures d’électricité. La Société nationale burkinabè d’électricité (Sonabel) a annoncé le vendredi 9 mars dernier qu’elle faisait face à un déficit de 50 Mégawatts sur l’ensemble du réseau, ce qui va l’amener à contingenter le courant durant la période de pointe.
Le directoire de la Nationale de l’Electricité a indiqué que les habitants de la ville de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso seront les plus concernés par ces coupures, elle a même élaboré et diffusé à cet effet, un programme indicatif de délestages. Le hic, c’est que les coupures se font sans respecter les horaires indiqués. Le pire est que les coupures se font d’une manière intermittente de sorte qu’on croirait que c’est un enfant qui s’amuse avec l’interrupteur d’une ampoule.
L’électricité étant le moteur du développement, il urge que les autorités burkinabè puissent trouver une solution définitive à cette situation de coupure qui plombe à n’en point douté les activités de plusieurs personnes. Au cours du point de presse tenu le 9 mars dernier, le directeur général de la Sonabel a demandé à ceux qui disposeraient de groupes électrogènes et de dispositifs solaires à les utiliser de sortes à réduire sensiblement le déficit. Aux usagers, il a demandé d’avoir le reflexe d’économie d’énergie.
Si ces mesures peuvent réduire le déficit, il n’en demeure pas moins que la solution définitive reste l’augmentation de la production en optant pour les énergies renouvelables. Cela a l’avantage d’éviter « les délestages » à ceux sont déjà raccordés au réseau et à concrétiser le rêve de plusieurs Burkinabè qui n’ont pas encore accès à l’électricité. Combien sont-ils de coiffeurs, de menuisiers, de soudeurs, de petites entreprises qui sont obligés de suspendre leurs activités dans l’attente du précieux jus ? Quel est l’impact économique de ces coupures de courant intempestives ? Autant de questions qui mériteraient des réponses conséquentes…
En dehors de l’activité économique, combien de centres de santés ne disposent pas de solutions alternatives en cas de coupure électrique ? L’on se rappelle qu’un infirmier avait indiqué, sur sa page Facebook, qu’une césarienne avait pu se terminer à Pama grâce à l’éclairage de leurs téléphones portables, la faute à une coupure d’électricité. Beaucoup d’exemples sont certainement légions. Cette précarité énergétique a des donc des conséquences désastreuses sur la vie quotidienne de plusieurs Burkinabè.
Il revient donc aux autorités de prendre la mesure de la chose afin que « les délestages » s’estompent dans les années à venir et que plus de Burkinabè arrivent à se raccorder au réseau électrique national.
« Au regard de l’énorme potentiel de son gisement solaire, mon pays a fait l’option claire d’une transition vers les énergies vertes et renouvelables en s’appuyant sur la ressource solaire pour opérer des transformations socioéconomiques durables», a fait remarquer le Président Roch Marc Christian Kaboré au cours du sommet de l’alliance solaire international tenu le dimanche dernier en Inde. Le problème est donc connu, espérons que les actes vont se joindre à la parole pour le bonheur des Burkinabè.