Le palais des sports de Ouaga 2000 a abrité du 24 au 26 juillet les éliminatoires du championnat du monde zone Afrique (Groupe D). Après des matches âprement disputés, le Burkina Faso et le Ghana ont pris les deux tickets qui les autorisent à affronter en novembre les héros du groupe E.
les Etalons ont des efforts à faire avant novembre«Un match gagné 3sets à zéro et 3sets à 1 donne 3 points ; 3sets à 2 offre un point au vainqueur et un au perdant». Tel est le règlement de la Fédération internationale de Volleyball lu par l’expert égyptien, Icham Mohamed SAED venu superviser la compétition. A la fin du match Burkina-Côte d’Ivoire, les fans des Etalons ont eu beaucoup de frayeur parce qu’il a fallu de peu pour que leurs protégés quittent la compétition comme les filles.
En match d’ouverture le 24 juillet, les Burkinabè ont difficilement battu les Ghanéens par trois sets à 2 ((25-15 ; 17-25 ; 25-20 ; 19-25 ; 16-14). Une sortie au cours de laquelle le public en eut pour son grade. Wilfried KINI considéré par certains comme le meilleur joueur de la sous-région et ses camarades ont eu du fil à retordre face aux Black Stars qui maîtrisent bien les fondamentaux de la balle : bon service, défense haute impeccable et smashe puissant. A l’opposé, les Etalons avaient la détermination eux qui étaient soutenus et par le public et par le Général Gilbert DIENDERE, le parrain de la zone 3, et le ministre des Sports, Yacouba OUEDRAOGO. La victoire (15-11) au tie-break est la preuve de la difficulté du match. Pour saluer ce succès venu des tripes des joueurs, le premier responsable du sport national leur a offert un million de FCFA. Ce match a été entaché par une grave erreur d’arbitrage. En effet au 3e set, le Ghana a inscrit Isaac Paul BARNES (9) et fait jouer Mustapha MARFO (7) dans le six de départ. C’est à 10-11 pour Black Stars que les directeurs de jeu ont découvert la supercherie. Le Ghana aurait dû être sanctionné par annulation des points obtenus. Mais il n’en a rien été. Le Burkina non plus n’a pas demandé une protestation.
Face à la Côte d’Ivoire le 25 juillet, Edward SEIDU et ses camarades savaient qu’ils jouaient leur avenir dans la compétition. Car une défaite les ramènerait bredouille à Accra. «Nous avons commis beaucoup d’erreurs face au Burkina. Nous allons nous corriger contre la Côte d’Ivoire que nous connaissons de toute façon», a dit Alfred Awuku AKUFFO, l’entraîneur ghanéen à la conférence de presse d’après match contre le Burkina.
On n’imaginait pas que les Black Stars allaient sortir un volleyball de si haut niveau ne laissant aucune chance à une équipe ivoirienne pourtant sans complexe. Trois sets à zéro (25 -22 ; 25 - 18 ; 25 -21), c’est le pire score qu’une équipe puisse encaisser en volleyball
Le dernier ticket à prendre
«Nous avons eu des problèmes de défense. Nous n’avons pas été au contre et il y a eu de la déconcentration pendant le premier set» gagné par la Côte d’Ivoire (25-23). C’est l’explication qu’a donnée le technicien des Etalons, Maurice NANA, après la défaite face aux Eléphants en match de qualification, le 26 juillet. Les Ivoiriens conscients de leur retard dans la course vont jeter toutes leurs forces sur le plateau, histoire de prendre un bon départ. Le capitaine Marcel YOBOUE par ses services smashés a fait beaucoup de mal à l’équipe burkinabè. Le deuxième set était déterminant pour la qualification. Si les Eléphants l’emportaient, il serait sûr que les Etalons seraient atteints moralement et le troisième set allait être un jeu d’enfant. Conséquence, ils contrôlent le match jusqu’à un point de la balle de set (23-22), mais commettent l’erreur de perdre leur service. Une aubaine que les Burkinabè vont exploiter à bon escient et remporte le set par 25 points à 23. «C’est le tournant du match. Ce match devait être trois sets à zéro. Mais nous avons eu des problèmes de transmissions et de réception de service», a reconnu l’entraîneur ivoirien, Moussa SY.
Les Eléphants repartent de l’avant, sortent victorieux du match par trois sets à deux (25-15 ; 17-25 ; 25-20 ; 19-25 ; 16-14).
Au regard du règlement de la FIVB, ce résultat est favorable au Burkina qui va accompagner le Ghana dans le tournoi qui va les opposer aux qualifiés du groupe E
Malgré le succès, les techniciens du volleyball reconnaissent que les Etalons ont beaucoup de progrès à faire s’ils ne veulent pas faire de la figuration à la prochaine étape.
Mais c’est le véritable niveau de notre balle au filet caractérisée par le manque de moyen et la crise des vocations. Malgré les efforts pour ouvrir des écoles, les enfants ne s’intéressent pas toujours à ce sport. Pire, les clubs disparaissent progressivement. La ville de Ouagadougou ne compte que deux équipes (ASA et AS SONABEL). Des grands clubs omnisports ont simplement supprimé leur section volleyball. Dans ces conditions, les choix sont très limités pour les entraîneurs et il est difficile de s’attendre à de meilleurs résultats.