Comment insuffler le développement économique dans les collectivités. C’est autour de cette problématique que se tient le forum économique sur le développement économique local, du 24 au 28 septembre 2012 à Bobo-Dioulasso. Il est organisé par l’Association des municipalités du Burkina, en collaboration avec celle du Canada.
Ce forum regroupe les pays africains qui participent au Programme des partenaires municipaux pour le développement économique (PMDE). Ce sont des maires et des membres d’associations de municipalité venus du Mali, de la Tanzanie, du Bénin, du Burkina Faso et qui, avec le Canada, vont se pencher sur l’enjeu du développement économique des communes. En effet, le PMDE est une politique dont l’objectif est de booster le développement des économies locales. Ce programme quinquennal (2010-2015) est financé par l’Agence canadienne de développement international à hauteur de dix milliards soixante et un millions cent cinquante-quatre mille F CFA, (10 061 154 000 de FCFA soit 24.600 000 de dollars). Pour ce faire, le PMDE va mettre l’accent sur le renforcement des administrations locales et sur la croissance économique durable, afin de faire d’elles des intervenants plus proches et efficaces. Ce faisant, elles vont devenir des moteurs économiques dans l’économie régionale, a expliqué la gestionnaire dudit programme, Edith Gingras. Pendant quatre jours donc, les participants vont réfléchir et dégager des stratégies globales, promotrices du développement économique local, pierre angulaire pour appuyer la réduction de la pauvreté et faciliter de facto l’accessibilité aux emplois. Ce qui va encore contribuer à augmenter les investissements dans les infrastructures sociales de base, à savoir l’éducation, la santé, la sécurité, a poursuivi Edith Gingras. Selon les explications de la gestionnaire Afrique du PMDE, d’ici à 25 ans, 70% de la population vivra en ville, mais le taux d’urbanisation sera très élevé en Afrique et en Asie, soit 95%. D’où la nécessité pour les villes des pays en voie de développement, de posséder des outils législatifs et administratifs afin de pouvoir prendre en main leur développement pour assurer leur économie urbaine. « Ainsi, l’objectif du programme est d’unir nos efforts pour répondre au contexte économique actuel. Le développement économique local peut, en particulier au niveau des administrations locales, stimuler et dynamiser leur potentiel en créant des opportunités pour leurs opérateurs économiques, mais également créer des réseaux permettant d’échanger et de capitaliser les expériences », a-t-elle dit. De fait, deux couloirs économiques seront mis en place dont un au Burkina Faso et l’autre au Mali. Le maire de Sikasso, deuxième ville du Mali, Mamadou Tangara a apprécié la rencontre. Pour lui, elle est une tribune pour poser des problèmes qui sont similaires d’un pays à un autre, mais surtout trouver des solutions pour les pallier « Le problème du recouvrement des recettes se pose aussi au Mali. Surtout que nous sommes dans un élan de développement local, il faudrait que les populations puissent comprendre que notre propre développement ne dépend que de nous mêmes. Et pour cela, chacun doit jouer sa partition », a-t-il affirmé. Faisant foi au développement endogène, M. Tangara pense qu’il ne faut pas trop compter sur les aides extérieures.
C’est pour cette raison que la gestionnaire Afrique du PMDE, Edith Gingras a appelé les élus à créer une synergie entre la participation citoyenne et le dialogue local, le réseautage entrepreneurial dans la mobilisation des ressources disponibles, afin de promouvoir l’économie locale. Cela va favoriser ainsi l’assiette fiscale et améliorer la qualité de vie des hommes et des femmes des villes, suppose-t-elle. « Un leadership est également nécessaire pour sensibiliser et aider à dévelppper et communiquer une vision commune, et inciter les parties prenantes à l’action », a-t-elle déclaré. Cette vision est partagée par le premier vice-président de l’Association des municipalités du Burkina Faso, Salia Sanou, par ailleurs maire de Bobo-Dioulasso. Selon lui, avec la décentralisation, les populations ont le regard tourné vers les élus locaux pour la satisfaction de leurs besoins. Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Nébilma Joseph Bakouan qui a présidé l’ouverture du forum a indiqué que le développement économique est aussi une préoccupation de l’Etat burkinabè.