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Sidwaya N° 7472 du 1/8/2013

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Délinquance : Faux médecins-pharmaciens sous les verrous à Banfora
Publié le vendredi 2 aout 2013   |  Sidwaya




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La police de Niangoloko a interpellé, les 23 et 24 juillet 2013, un groupe de personnes exerçant sans qualification et illégalement la médecine traditionnelle chinoise, dans une clinique. Pratiquant sous le couvert d’une association burkinabè dénommée « Planète-santé-Afrique-Asie », les concernés ont été entendus par le procureur du Faso à Banfora et déférés à la Maison d’arrêt et de correction, en attendant leur jugement, prévu pour le 3 septembre prochain.

La police de Niangoloko, dans la province de la Comoé, a mis fin, le 23 juillet 2013, à l’exercice illégal de la médecine par un groupe de personnes, au secteur n°5 de la ville. Cela fait suite à une dénonciation d’un habitant qui doutait de la qualification des praticiens et des produits qu’ils vendaient directement aux patients. Ce jour-là, le faux médecin, Naby Bangoura, était en déplacement à Bobo-Dioulasso et son assistant, Chintoua Y. Aoudou était chargé des consultations et prescriptions. Le bâtiment est perquisitionné et les agents de police, accompagnés du médecin-chef du centre médical, ont fait des saisis de médicaments dont certains sont prohibés et n’auraient rien à voir avec la pharmacopée traditionnelle chinoise que l’équipe est censée pratiquer. Cinq autres personnes ont été aussi interpellées par la police. Deux d’entre elles, des hôtes de passage, ont été relaxées. Le lendemain, le « docteur » Naby Bangoura est cueilli à froid, à son retour de Bobo-Dioulasso. Interrogé sur son profil, il brandit une attestation de formation en médecine traditionnelle chinoise datée du 13 avril 2005, obtenue à Abidjan, après deux années de stage chez un chinois. La présidente de l’association « Planète-santé-Afrique-Asie », Mamounata Kaboré, une étudiante en géographie, également interpellée, a exhibé une convention de collaboration entre son association et le ministère de la Santé, les statuts et un récépissé de reconnaissance daté du 4 février 2013. Les enquêtes ont révélé qu’à l’état civil guinéen, Naby Bangoura est commerçant de profession mais son cachet à la clinique est bel et bien estampillé « Docteur ».

Ni qualification, encore moins l’autorisation

Son assistant, Chintoua Y. Aoudou un Camerounais, est vendeur d’habits. Aucun d’eux n’a ni la qualification, encore moins l’autorisation de pratiquer la médecine. Pourtant, depuis des mois, l’équipe a fait le tour de plusieurs villes du Burkina Faso, selon un calendrier découvert par la police. Après deux ou trois mois dans une ville, elle plie bagages pour une nouvelle destination. Ce fut le cas de la région des Cascades où elle a séjourné du 6 mai au 9 juin à Tiéfora, du 18 mars au 18 juillet à Banfora et initialement, elle devrait quitter Niangoloko le 18 novembre. Elle se faisait renforcer par un personnel local constitué d’infirmières et d’une secrétaire. Et en l’absence du « docteur », c’est son assistant qui faisait le travail à sa place. « Après un an de pratique, Bangoura m’a confirmé qu’à son absence, je peux faire le travail à sa place », a avoué Chintoua à la police. Pourtant, selon les statuts, l’association se fixe comme objectifs de mener « des actions de promotion de la santé et d’ouverture d’un cabinet de soins traditionnels, dans un but non lucratif ». Rien que dans la période du 10 au 23 juillet, le faux médecin-pharmacien et son acolyte ont consulté 270 personnes à Niangoloko et vendu chaque carnet de santé à 500 FCFA. Cela, sans compter les examens médicaux et la vente de médicaments qui auraient généré une fortune. En effet, de faux diagnostics et les résultats fictifs de laboratoire poussaient le malade à l’achat de leurs produits dont la plupart seraient prohibés et n’auraient rien à voir avec la médecine traditionnelle chinoise, a indiqué la police. Selon des témoins, la clinique refusait chaque jour du monde et même des autorités ont été victimes de leur supercherie. La présidente de l’association, bien que libérée, reste toujours inculpée pour complicité, selon le procureur du Faso, Mamadou Traoré. Quant à Naby Bangoura, il est inculpé pour pratique illégale de la profession de médecin et de pharmacien et d’usurpation de titre de docteur pharmacien. Son assistant est poursuivi pour pratique illégale de la profession de médecin et de pharmacien.

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