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L’Observateur Paalga N° 8429 du 1/8/2013

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Fermeture des cités et restaurants universitaires : «Nous pas bouger !»
Publié le jeudi 1 aout 2013   |  L’Observateur Paalga


Les
© Autre presse par DR
Les étudiants de l’Université de Ouagadougou


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Chaude journée hier mercredi 31 juillet 2013 sur les artères jouxtant les cités universitaires de Kossodo, de la Patte-d’Oie et de Gounghin ainsi que de l’université de Ouagadougou. Pour protester contre la fermeture de leurs cités et restaurants, des étudiants ont, en effet, pris d’assaut ces rues arraisonnant tous les véhicules «fond rouge» et «fond bleu» (Ndlr : des voitures de l’Etat) qui passaient par là. «Nous pas bouger !», c’est le message livré par les frondeurs qui ont ainsi «saisi» une cinquantaine de voitures.

«On partait en mission, on est obligé maintenant de la reporter et d’être solidaire de nos petits frères», nous a confié cet agent du ministère de la Communication dont le véhicule a été immobilisé par des étudiants dans la cour de la cité universitaire de la Patte-d’Oie hier mercredi 31 juillet 2013 aux environs de 10h. Si lui, semble ainsi faire bon cœur contre mauvaise fortune, ce n’est pas le cas de tous les occupants de la dizaine de voitures arraisonnées qui ont dû se plier à contrecœur aux injonctions des jeunes dont certains tenaient des pierres.

Ces scènes de «piraterie» de véhicules se sont multipliées sur les artères longeant les cités de Kossodo, de la Patte-d’Oie et de Gounghin ainsi que de l’université de Ouagadougou. C’est là le moyen que les étudiants ont trouvé pour protester contre la décision du gouvernement de fermer les cités et restaurants universitaires à compter du 1er août.

«Comme d’habitude, on taxe l’étudiant de vouloir casser, nous avons voulu montrer aux autorités que nous avons dépassé cela, on a compris leur jeu, on fera des marches pacifiques. En plus de cela, pour pouvoir se faire entendre rapidement, ce sont les véhicules "fond rouge" et "fond bleu" que nous avons visés parce qu’on se dit que tout est gouvernemental. On va continuer de les arrêter jusqu’à ce qu’ils se prononcent. Nous ne cherchons pas de discussions avec les autorités, on les observe. Ils disent que le Sénat fait 36 milliards, nous on n’est pas dans ça, on a faim. Ils n’ont qu’à restituer notre RU (Ndlr : Restaurant universitaire) et essayer de voir nos conditions de vie parce que c’est l’étudiant qui devient l’élite de demain», nous explique le délégué général de la cité de la Patte-d’Oie, Joseph Kinda, étudiant en licence de sociologie à l’UO.

Pour lui, le problème date «C’est comme un éternel retour, chaque année, le CENOU ferme les RU, les cités universitaires et nous étant les responsables de la cité, nous avons toujours dit que c’est injuste. On a nos frères qui viennent de partout, les conditions de vie de l’étudiant à Ouagadougou sont difficiles, tout est cher. On ferme les restaurants universitaires, et si on doit fermer les cités, encore également, c’est grave !», a-t-il lâchée.

Plus que le fond, c’est la forme qui dérange selon le délégué adjoint de la cité chinoise (surnom de la cité située non loin du stade du 4-Août), Malick Ouédraogo, que nous avons retrouvé avec ses camarades hier à midi au marché de Gounghin, où seuls les «fond rouge» des sapeurs-pompiers avait le droit de passer.

«Les années antérieures avant de fermer on nous prévenait au moins deux mois à l’avance mais cette année, nous avons été surpris. Ce n’est qu’hier qu’on a appris qu’ils ont remis des lettres aux prestataires de ne plus préparer à partir de ce soir. Nous-mêmes nous n’avons pas été avisés, seuls les prestataires l’ont été. En tant que délégué nous n’avons même pas été avisés ; cela veut dire qu’ils ne se soucient même pas de nous.»

Même le véhicule du président de l’Université de Ouagadougou n’a pas échappé à la sortie des étudiants, parqué qu’il était encore hier dans l’après-midi à l’entrée de ce temple du savoir. C’est la preuve de leur motivation à «résister jusqu’à la victoire finale», au dire du secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire pour l’intégrité au Burkina Faso (FESCI-BF), Bruno Yaméogo. Jusqu’au moment où nous bouclions notre édition, la circulation était perturbée sur les voies occupées par les étudiants.

Hyacinthe Sanou



Encadré

Prolongation jusqu’au dimanche 4 août


Reçu sur la question au journal de 20h de la RTB Télé, le directeur général du CENOU, André Batiana, a déploré qu’à aucun moment les étudiants n’aient approché ni sa direction générale ni les autorités administratives ou pédégogiques pour poser leurs problèmes : «On n’a rien vu venir, il a fallu que ce soit moi qui cherche à les rencontrer pour savoir ce qui se passait et quelles aient les raisons de ce comportement.»

C’est ainsi qu’il aurait compris que les étudiants souhaitent que les œuvres universitaires, notamment la restauration et l’hébergement, soient maintenues pendant la durée des vacances, qui vont du 1er août au 30 septembre. Comme solution d’urgence, le DG du CENOU annonce que «comme les étudiants n’ont pas été prévenus, la restauration et l’hébergement vont continuer normalement jusqu’au 4 août, le temps qu’ils puissent s’organiser.»

Cette proposition ne sera suivie d’effet que si les étudiants montrent leur bonne foi en libérant la cinquantaine de véhicules qu’ils ont arraisonnés.



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