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Festival « Garba »1 : Ça s’est terminé en queue de poisson

Publié le mardi 6 mars 2018  |  L`Observateur Paalga
SIAO:
© aOuaga.com par DR
SIAO: Le festival Garga
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Tout se déroulait bien à cette fête de l’attiéké poisson, jusqu’à ce dernier soir où les activités du festival ont connu une interruption brusque. Selon les explications des organisateurs, tout serait parti d’une poêle surchauffée qui a pris feu, créant le tumulte. Le sauve-qui-peut général a été accentué en réalité par un festivalier qui a crié : « Aux djihadistes. » Cet incident est survenu quelques jours après le double attentat terroriste qui a secoué Ouagadougou.


Le 5 mars, au lendemain de la fermeture de la 5e édition du festival « Garba » qui s’est terminé dans la débandade, une de nos équipes s’est rendue au SIAO afin de savoir ce qui s’est passé en réalité ce soir vers 21h. Munis de nos cartes de presse nous montrons patte blanche aux policiers postés à l’entrée. Ces derniers ne semblent pas avoir fini puisqu’ils procédaient encore à des vérifications afin de permettre aux différents festivaliers qui ont décampé brusquement le 4 mars de rentrer en possession de leurs biens (sacs, téléphones, chaussures…).

La plupart des propriétaires des quelque 68 stands s’attelaient tristement à la désorganisation en ramassant, certains des caisses de boissons, d’autres des morceaux de chaises, de tables qui avaient survécu à la bousculade monstre. Au sol, le décor initial a fait place à des tessons de bouteilles éparpillés, des restes de mets, des perruques, etc. Chacun des tenanciers de stand tentait à sa façon de sauver ce qui pouvait l’être pendant que des filles lavaient les ustensiles de cuisine ayant servi à faire la friture.

Plus loin, ce sont les différents gérants de maquis, à l’aide de grues, qui s’activaient à recharger les palettes pleines de boissons. Preuve que la moisson n’a pas été bonne le dernier jour, où chacun espérait faire de bonnes affaires.

Après avoir fait le tour, nous arrivons à entrer en contact avec l’assistant du promoteur, Urbain Toé. « C’est involontairement que tout ce sinistre est survenu. En effet, un feu s’est déclaré sur une poêle surchauffée (avec de l’huile). Dans la foulée, un monsieur est venu au secours de l’exposante pour circonscrire le brasier. Mais près de là, un monsieur a lancé simultanément une fausse alerte au motif qu’il y aurait une invasion terroriste. Les gens ont commencé donc à se bousculer et la peur a envahi tout le monde », a-t-il confié. Pour lui, la préoccupation majeure est le rétablissement des clients qui ont été évacués au CHU Yalgado, à l’hôpital Blaise Compaoré… « Nous leur avons rendu visite hier. Ils sont une dizaine. Nous les avons soutenus moralement et financièrement. »

A en croire le promoteur, Olivier Bamouni, ils ont décidé de poursuivre cette manifestation étant donné qu’un communiqué des autorités les invitait à vaquer à leurs occupations. « Le dispositif sécuritaire a même été renforcé sur les lieux du festival, « facteur d’intégration de peuples », a-t-il assuré.

Abibou Kabré, qui nous a rejoints, en boitillant et les larmes aux yeux, pour l’interview nous a expliqué qu’actuellement elle avait le dos et la poitrine endoloris. Selon cette vendeuse d’attiéké, de merguez, elle a entendu un tonnerre et des clients courir dans tous les sens afin de trouver refuge. Le pire, c’est que son hangar a été confondu à une issue de secours sur laquelle tous se sont rués. « C’est à ce moment que mes servantes, mes marchandises et moi-même avons été piétinées. Mon sac à main et celui attaché à ma taille ont été dérobés. J’ai tout perdu. Mes 5 employés ont été blessés et se trouvent à l’hôpital en ce moment. »

Pour Ibrahim Yaméogo, vendeur de poulets et d’aloco, la thèse d’une attaque terroriste n’est pas à écarter. « Je jure que j’ai entendu des bruits assimilables à des tirs de sommation. C’est ma dernière participation à cette manifestation, car j’ai tout misé inutilement sur la location de mon stand, ce qui m’a coûté 150 000 F CFA. »



W. Harold Alex Kaboré

Félicité Zongo

1.Garba signifie attiéké en langue nationale ivoirienne (nouchi)
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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