La Fondation Konrad Adenauer (FKA) organise, les 5 et 6 mars 2018 à Ouagadougou, un atelier de formation sur : « Les droits fonciers des femmes en milieu rural au Burkina Faso ». Il s’agira pour les acteurs, de faire une analyse critique de la loi 034, sur la Politique nationale de sécurisation du foncier rural et de maîtriser les rapports de la femme au foncier.
La problématique de l’accès des femmes à la terre au Burkina Faso laisse apparaître qu’elles peuvent l’utiliser, du fait qu’elle soit le pilier du développement agricole, mais que ces dernières n’ont pas un accès égal à cette ressource avec les hommes. Quand bien même les textes juridiques font la promotion de l’accès équitable aux terres rurales, sans distinction d’origine ethnique, de sexe, de religion, de nationalité et d’appartenance politique, ce problème demeure toujours avec acuité. C’est pour permettre aux parlementaires, aux conseillers municipaux, aux leaders et aux religieux, de jouer pleinement leur partition dans la mise en œuvre effective de la loi 034, portant régime foncier et la promotion des droits fonciers de la femme en milieu rural, que l’atelier de formation a été initié, les 5 et 6 mars 2018 à Ouagadougou par la Fondation Konrad Adenauer (FKA). Selon le coordonnateur national du projet d’accès des femmes à la terre en milieu rural « EWOH2 », dans les régions du Sahel et de l’Est du Burkina Faso, Dramani Ouédraogo, les femmes sont négligées en matière de foncier, alors qu’elles participent à plus de 60% à la production agricole. C’est par rapport à cette préoccupation, comme il l’a signifié, que la fondation a mis en œuvre depuis 2016, ce projet « EWOH2 », dénommé : «Un seul monde sans faim 2- les droits fonciers des femmes en Afrique de l’Ouest», en vue d’apporter sa contribution au renforcement du droit d’accès à la terre et aux ressources, au profit des femmes. «Il n’est pas question que la femme soit seulement propriétaire de la terre, nous voulons qu’au-delà, qu’elle puisse être accompagnée, afin qu’elle valorise la propriété foncière qui lui a été attribuée. C’est en ce sens qu’elle pourrait être une vraie actrice de développement», a soutenu M. Ouédraogo.
L’Assemblée nationale va jouer sa partition
Le maire de la commune de Laye, dans la région du Plateau central, Boniface Zango a précisé que dans les communes, au regard des pesanteurs historiques, sociales et économiques, les femmes sont toujours confrontées à ces problèmes cruciaux d’accès à la terre. «Mais lorsqu’une mésentente survient, nous essayons de sensibiliser les protagonistes au contenu de la loi 034 portant régime foncier rural», a-t-il ajouté. M. Zango a poursuivi qu’après cette formation, chaque maire va mener des activités de formation et des campagnes de sensibilisation dans sa commune, parce qu’à son avis, beaucoup de personnes ignorent les textes. «Nous sommes dans un Etat de Droit et il faut promouvoir le droit», a-t-il affirmé. La député Assétou Fofana à l’Assemblée nationale, a, pour sa part, mentionné que les femmes contribuent plus à la production agricole, mais malheureusement a-t-elle déploré, moins de 10% des femmes ont accès à la terre. «Au-delà de notre rôle régalien de voter les lois et de consentir les impôts, nous sommes aussi des relais au niveau de la communauté et il faut que nous puissions porter la réflexion au niveau des populations et contribuer à apporter un changement qualitatif au niveau des mentalités», a-t-elle fait savoir. Mme Fofana a rassuré que son institution va jouer aussi sa partition, en travaillant à améliorer l’existence juridique et à élaborer de nouvelles lois, qui puissent être porteuses de changement positif pour les droits fonciers des femmes.