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Le Quotidien N° 830 du 30/7/2013

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Election senatorriales : la crainte d’un Sénat monocolore se confirme
Publié le mercredi 31 juillet 2013   |  Le Quotidien


Elections
© Le Quotidien par DR
Elections sénatoriales
Dimanche 28 juillet 2013. Ouagadougou. Des élections ont été organisées pour élire les représentants des collectivités territoriales au futur Sénat


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Les premiers sénateurs du Burkina sont connus. Les collectivités territoriales ont livré leur quota de 39 sénateurs. Le CDP prend la part du lion avec 36 sièges, laissant 2 à la CFD/B, 1 au RDB et 0 à l’UPR, à l’AND/PJS et à l’UNDD. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le CDP n’a pas fait de cadeau à ses alliés de la majorité présidentielle. Alors qu’on s’attendait à des jeux d’alliance ou à des consignes de vote (en tout cas, à des arrangements) pour permettre aux autres partis de s’en sortir, ne serait-ce qu’avec un élu, on constate qu’il n’en est rien. Le CDP a ressorti sa machine électorale du tuk-guilli. Il a appliqué sans état d’âme une logique : celle d’avoir le plus grand nombre de conseillers et donc d’être de loin le meilleur de tous les partis en lice. Après les errements constatés à l’issue des municipales où certaines de ses consignes n’ont pas été respectées- cas du maire de l’arrondissement 4- ce résultat permet au CDP de souffler. Il a réussi à contrôler ses troupes. Cette sérénité et cette discipline retrouvées font la marque des grands partis. Par le passé, ces deux éléments, en plus du sens de l’organisation mais aussi des moyens colossaux, sans oublier les fraudes attribuées à tort ou à raison à certains de ses cadres, ont fait du CDP une machine à gagner. Cela est incontestable. Avec ces sénatoriales, le parti, chahuté de l’intérieur comme de l’extérieur, a voulu se redonner confiance. La mission est accomplie. Cette victoire « propre » va cependant faire des dégâts collatéraux.
En effet, dans sa quête d’une victoire sans ambages, le CDP risque de froisser ses relations avec ses alliés de la mouvance présidentielle. Et c’est sûr, ces élections laisseront des traces. Le CDP n’a fait aucune concession à ceux qui ont pris le risque de l’accompagner dans cette aventure très risquée. Au regard en effet de l’impopularité du Sénat, tout parti ayant pris part à sa mise en place peut le payer cher. Il peut ainsi voir sa cote de popularité prendre un coup. Malgré donc ce risque, des partis sont allés à la pêche aux sénateurs aux côtés du CDP, renforçant un tout petit peu la crédibilité du scrutin. Imaginons que le CDP soit parti seul à ces élections ; quelle crédibilité auraient-elles eu ? C’est donc une double défaite pour les partis sortis sans un seul sénateur, en particulier pour l’UPR et l’UNDD, deux formations ayant des ministres au gouvernement. Ils ne manqueront certainement pas de dénoncer (peut-être en sourdine) la gourmandise (voire la trahison) du CDP. Mais en définitive, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Car tout dépend du marché qui a été conclu entre eux et le CDP. Quels gages ont-ils reçus du pouvoir pour jouer les accompagnateurs du CDP ? La présence au gouvernement seule suffit-elle pour aller s’humilier ainsi ? La seule opportunité qui leur reste, ce sera d’espérer un éventuel lot de consolation venant du chef de l’Etat qui dispose d’une cagnotte de sénateurs. Mais faire partie de cette cohorte ne donne pas la même légitimité que d’être élu. L’attitude du CDP risque donc de mettre à mal la cohésion au sein de l’AMP. Mais, ces scènes de ménage, pourrait-on dire, ne nous regardent pas.

Ce qui est par contre important à souligner, c’est la couleur annoncée de ce Sénat. Avec cette première fournée, on perçoit déjà ce que les pourfendeurs du Sénat craignaient : son caractère monocolore. Qu’on le veuille ou pas, ce Sénat sera aux couleurs du CDP.  Une uniformité encore plus marquée qu’à l’Assemblée nationale où il y a quand même quelques teintes de l’opposition. En attendant de connaitre le profil des autres locataires du Sénat, le fort contingent du CDP est déjà très évocateur. Il préfigure une seconde chambre qui sera la continuité de la première. Dès lors, on pourrait douter de la capacité d’une telle institution à jouer le rôle officiel qui lui est dévolu, à savoir renforcer le travail parlementaire. Alors, le Sénat, une autre caisse de résonance du pouvoir ? Les détracteurs de l’institution ont en tout cas du grain à moudre. Ce, d’autant qu’il n’y aura pas de grandes surprises sur la sensibilité politique des membres appelés à être désignés par le président du Faso et par les différentes couches socioprofessionnelles .

La Rédaction

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