Le Comité mixte de dialogue interreligieux (CMDIR) a organisé une conférence publique aujourd’hui à l’université Ouaga I Professeur Joseph Ki-Zerbo sur le thème: «Prévention de l’extrémisme religieux et lutte contre le terrorisme en Afrique: rôle de la jeunesse».
Au cours de cette rencontre, le conférencier, enseignant de sociologie Jacob Yarabatioula, a appelé la jeunesse à exploiter sa créativité et sa compétence pour bâtir un monde de paix et de cohésion sociale. Selon lui, ces deux atouts dont dispose la jeunesse sont essentiels, quand ils sont bien utilisés, pour construire un monde de paix.
La prévention est capitale dans la lutte contre l’extrémisme et dans la lutte contre le terrorisme et, c’est «en cela qu’il faut féliciter le Comité mixte de dialogue interreligieux dans son rôle de cette forme de prévention», a soutenu le conférencier.
Aujourd’hui, selon lui, la jeune africaine est caractérisée par sa propre vision de l’avenir, par sa vulnérabilité, par certains fléaux tels que les stupéfiants, des caractéristiques qui peuvent nourrir son envie de brûler des étapes, de défier l’autorité, de commettre des actes antisociaux.
Cependant, précise M. Yarabatioula, la jeunesse doit jouer trois rôles principaux dans le monde d’aujourd’hui. Ce sont le rôle de Peace building (consolider la paix), celui de Peace making (c’est-à-dire faire la paix quand le conflit est déjà là) et le rôle de Peace keeping (garder la paix).
«Soyons des leaders, ne soyons des mercenaires», a-t-il lancé aux participants que sont les membres de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB), de la Jeunesse étudiante catholique (JEC) et de l’Union des groupes bibliques du Burkina (UGBB).
Cette conférence sonne comme un appel à l’ensemble des couches de la société, y compris la jeunesse dans ses composantes, à la construction de la paix et de la cohésion au sein de la société en amont comme en aval.
C’est une pure coïncidence que cette conférence se tienne moins de 24 heures après les attaques armées contre l’Etat-major général des armées et l’ambassade de France au Burkina Faso, a dit le secrétaire général du CMDIR, Ruffin Sam.
Le comité a été créé depuis 2002 à l’initiative de la JEC, et regroupe différentes sensibilités religieuses du Burkina Faso, en l’occurrence les musulmans, les catholiques et les protestants. «Nous avons décidé ensemble de promouvoir cette cohésion sociale», a affirmé M. Sam, parlant du CMDIR.