Le Sommet G5 Sahel, qui s'est tenu vendredi à Bruxelles, était très attendu par les cinq Etats du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), mais aussi par les partenaires bilatéraux et multilatéraux engagés à soutenir la sécurité et le développement de la région.
Le sommet a réuni 32 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) et du G5 Sahel, mais aussi des représentants de l'ONU, de l'Union africaine (UA) et d'autres partenaires internationaux (Canada, France Emirats arabes unis, Japon, Etats-Unis, pays du Golfe) venus discuter du besoin urgent de soutenir les forces militaires chargées de lutter contre le terrorisme transfrontalier, la drogue et les trafiquants de tout genre qui opèrent actuellement dans le nord du Mali.
Dès lors, l'urgence est d'agir et de créer de meilleures conditions opérationnelles pour les forces militaires locales du G5 Sahel à l'aide d'un appui financier, garantissant plus de stabilité et de sécurité. Tel était tout l'enjeu de cette rencontre.
L'élan de solidarité des partenaires a été au delà des attentes : 414 millions d'euros ont été mobilisés, dont 50 millions de l'UE, pour soutenir la force conjointe du G5, notamment l'aspect sécuritaire, mais aussi le développement socio-économique.
"La paix n'a jamais de prix. La paix se fait avec un soutien financier, surtout dans des projets de création d'emplois, le soutien aux écoles, le soutien au service fondamental, l'accès à l'eau, le soutien à la formation et à la création d'emplois. La paix se fait aussi avec le contrôle du territoire par l'Etat. Si l'Etat n'est pas présent, c'est quelqu'un d'autre qui le devient, et c'est ça qu'il faut garantir, c'est ça que nos amis du G5 Sahel sont en train de faire avec une coopération régionale", a déclaré Federica Mogherini, haut représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne.
Saluant la tenue de cette conférence organisée par l'UE en collaboration avec l'UA et l'ONU, le président du Niger, Issoufou Mahamadou, président en exercice du G5 Sahel, a fait état des avancées notables de la force G5 Sahel, notamment l'élaboration de son concept d'opération, la mise en place des différents états-majors, la mise à disposition des bataillons, la mise en place d'un centre fusion des renseignements et l'adoption des résolutions 2359 et 2391 du Conseil de sécurité.
Malgré les engagements des partenaires aux côtés de la force G5 Sahel, l'efficacité et la cohérence des actions en cours ou envisagées restent limitées sur le terrain, d'où l'importance de débloquer des fonds pour rendre cette force opérationnelle et efficace. C'est donc une course contre la montre pour ne pas donner le temps à l'ennemi de planifier sa stratégie de destruction.
Pour que la force G5 Sahel soit efficace sur le long terme, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA, propose d'inscrire les politiques et décisions portant sur le Sahel dans la lutte mondiale contre le terrorisme et d'alimenter suffisamment le fonds fiduciaire créé par les pays du G5 Sahel, en attendant que le Conseil de sécurité des Nations Unies assume pleinement la responsabilité qui est la sienne en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationale, ou encore de faire de la force G5 Sahel, une structure intégrée au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), avec un mandat adapté au défis à relever.
Le G5 Sahel est une initiative agrégée dans la stratégie de sécurité et de développement durable visant à lutter contre le terrorisme et le crime organisé, à consolider la gouvernance, à bâtir des infrastructures et à renforcer la résilience des populations et le développement humain. Pour mettre en oeuvre de manière efficiente cette stratégie, il fallait un cadre organisationnel couvrant toutes les dimensions sécuritaires, politiques économiques et sociales. Ce cadre, c'est le G5 Sahel. Cinq pays ont donc décidé de mettre en place cette force conjointe qui combat Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad et de concevoir un plan d'investissement sécuritaire.