La coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire de la ville de Ouagadougou (CDAIP) a organisé une conférence de presse, le 28 février 2018 à Ouagadougou. Etaient présents à cette rencontre avec les journalistes, les membres de la coordination des CDAIP de l’ex-arrondissement de Sig-Nonghin, pour dénoncer des « manigances » entre un promoteur immobilier et le chef de Silmiougou dans le but d’« exproprier » les habitants de la localité de leurs champs.
Des dizaines d’habitants de Silmiougou composés de jeunes et de personnes âgées ont fait le déplacement du Centre national de presse Norbert Zongo, aux côtés de la coordination des CDAIP de l’ex-arrondissement de Sig-Nonghin, afin de lancer leur « cri du cœur » aux autorités et prendre l’opinion publique à témoin de ce qui se passe dans leur localité. En effet, a fait savoir le coordonnateur des CDAIP de ladite localité, Ernest Zemba, depuis peu, dans ce village situé à l’ouest de la ville de Ouagadougou, des sociétés immobilières, de « connivence » avec le chef, auraient entrepris des opérations de lotissements sans associer les populations dans le processus. « Seule l’intention de lotir la localité a été portée aux populations par le chef », a déploré Ernest Zemba. Ces dernières, tirant leçon des expériences amères en ce qui concerne le lotissement, ont dès lors cherché à rencontrer les promoteurs immobiliers afin de discuter du traitement qui leur sera réservé. Mais, ces tentatives sont restées vaines. « Au lieu de créer le cadre afin que les populations discutent directement avec les sociétés immobilières, le chef a d’abord convoqué individuellement certains notables et tenté de les intimider. Ensuite, au cours d’une rencontre qui a rassemblé tous les notables, il a tenté de négocier afin qu’ils accueillent à bras ouverts l’un des promoteurs », a indiqué le coordonnateur des CDAIP de Sig-Nonghin. Et d’ajouter que ce rétropédalage du chef a été sans succès, étant donné que les préoccupations qu’ont soulevées les populations, n’ont pas été prises en compte. C’est pourquoi, voyant venir un passage en force, elles ont décidé de prendre les autorités et l’opinion publique à témoin et d’appeler à l’arrêt des « velléités » d’expropriation de leurs champs. « L’ensemble des populations de Silmiougou exige de la mairie de l’arrondissement 8 et des autorités compétentes, l’arrêt de toute attribution de parcelles dans le village, le recensement complet de tous les résidents et ressortissants du village et l’organisation de concertations avec les populations afin de définir des modalités consensuelles d’attribution des parcelles », a déclaré Ernest Zemba. Sinon, prévient-il, la coordination des CDAIP de l’ex-arrondissement de Sig-Nonghin se réserve le droit d’engager toute action nécessaire afin de faire barrage à cette action d’expropriation digne d’une époque révolue. Elle a également appelé les populations à sortir massivement pour prendre part à la marche-meeting du jeudi 15 mars prochain, pour exiger des autorités des audits sérieux de lotissements passés, l’arrêt des actions des sociétés immobilières et la construction par l’Etat de logements sociaux au profit des populations des zones non-loties.
Adama SIGUE