Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la femme le 8 mars prochain, le ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille a tenu un point de presse le 26 février 2018 au siège du ministère à Ouagadougou. Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchall a, au cours de cet échange avec les journalistes, donné le calendrier des différentes activités entrant dans le cadre de cette fête.
« La parade des femmes ne sera pas au rendez-vous, à la célébration du 8 mars 2018. Rien que pour cette parade, nous dépensions entre 3 et 4 millions de F CFA. Mais cela ne veut pas dire que nous n’allons pas danser. Si ! Car il faut que l’on montre que nous sommes vainqueurs. Rassurez-vous, on va danser ! Car il y a un concert qui est prévu après le dialogue direct avec le chef de l’Etat ». Ces propos sont de la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille (MFSNF), Hélène Marie Laurence Ilboudo, lors de la conférence de presse tenue le 26 février 2018 à Ouagadougou. Avant de dévoiler à la presse le programme d’activité de la célébration, la ministre a indiqué que cette édition 2018 qui sera célébrée conjointement avec le 5e forum national des femmes sous le thème « la participation de la femme à la gouvernance : état des lieux, défis et perspectives », connaîtra une sobriété sur le plan festif, mais sera riche en engagements. Du 1er au 8 mars, selon la ministre, des rencontres de plaidoyers auprès des leaders politiques, religieux et coutumiers ainsi que des panels et le dialogue direct entre le président Roch Marc Christian Kaboré et les femmes au palais des sports de Ouaga 2000, seront tenus. De l’avis de Hélène Marie Laurence Ilboudo/ Marchall, les modifications apportées à l’organisation de cette édition du 8 mars 2018 ainsi que le forum des femmes, concernent la suspension de la parade, l’organisation du panel avec les organisations des femmes dans toutes les régions, ainsi que l’organisation du dialogue direct avec le chef de l’Etat et l’identification d’un parrain par région pour toute l’année 2018. « La célébration conjointe de la fête du 8 mars et du forum national des femmes est une manière de faire des économies, car cela va permettre de réduire le budget des deux organisations en une seule », a déclaré la ministre Laurence Ilboudo. A son avis, cette célébration est une manière d’interpeller et d’inviter toutes les femmes quant à leur participation massive à la vie politique et économique du Burkina. Car, selon toujours la ministre, s’agissant de la gouvernance politique, administrative, les données témoignent de la faible participation des femmes. Depuis 2000, a-t-elle indiqué, la proportion des femmes au parlement est restée en dessous de la cible du troisième objectif du millénaire pour le développement (OMD) qui était fixé à 30% pour 2015. Ensuite, aux dires de la ministre, la proportion des femmes membres du parlement de la législature 2015-2020 est de 11, 02% soit 14 députés sur 127. Et le gouvernement actuel compte 6 femmes ministres sur 33, soit un taux de 18, 18%. On note aussi une faible présence des femmes aux hautes fonctions de l’Administration, ainsi qu’au niveau du pouvoir local. Chose qui se justifie, à en croire la ministre, par la persistance des préjugés socioculturels et des stéréotypes sexistes, le mauvais positionnement des femmes sur les listes électorales et le faible niveau d’éducation et d’instruction de ces dernières. Mais, a-t-elle promis, nous sommes animées par une détermination de fer et surtout avec le soutien de nos autorités, nous arriverons à changer la donne. Quant à la problématique des pagnes importés qui faisait grand bruit, car les associations de tisseuses avaient exprimé leur mécontentement, la ministre Laurence Ilboudo dit avoir trouvé un terrain d’entente avec ces dernières et assure que pour les célébrations à venir, il n’y aura plus de pagne importé du 8 mars, mais plutôt le faso Danfani uniquement.
Valérie TIANHOUN