L’homme se tient à l’écart de la scène politique burkinabè bien qu’il ait occupé de nombreux postes de responsabilités dans son pays. Mais Adama Fofana, puisque c’est de lui que nous parlons, sort de temps en temps de son silence pour dire ce qu’il pense des sujets politiques brulants de son pays. Dans cette interview qu’il nous a accordée, Adama Fofana se prononce sur plusieurs questions dont la mise en place du Sénat, la qualité de l’opposition politique burkinabè d’aujourd’hui, la séparation des pouvoirs. Lisez plutôt.
« Le Pays » : La mise en place du Sénat fait couler beaucoup d’encre et de salive. Qu’en pensez-vous ?
Adama Fofana : Au plan des idées relatives à la construction de l’édifice institutionnel à même d’animer la vie démocratique dans un Etat démocratique, je conçois qu’un Sénat vienne renforcer le pouvoir législatif avec un système bicaméral (donc avec une chambre haute et une chambre basse). L’Assemblée nationale et le Sénat, dans des rôles convergents dans la production des lois, oeuvrent ainsi à l’accomplissement des objectifs de la loi fondamentale, notamment en rendant harmonieuses, autant que possible, les règles à dicter pour permettre aux citoyens d’aller ensemble vers leur destin commun. Donc, la création et la mise en place d’un Sénat chez nous au Burkina intéressent profondément le peuple burkinabè qui entend bien attacher aux institutions qui conduisent le destin national, le sceau de la légitimité. On peut donc comprendre que les avis soient partagés et que des courants d’idées s’opposent et s’entrechoquent.
La question est bien campée théoriquement, mais quels arguments suscitent tant d’antagonismes, notamment entre les divers acteurs politiques ?
En fait, tous les ingrédients ayant concouru à dessiner l’objet de la discorde entre les acteurs politiques et aussi la société civile et les citoyens, occupent la place publique depuis 2009 et particulièrement après la réélection du président du Faso, Blaise Compaoré, en 2010. Il convient de signaler que le point de départ des mutations institutionnelles à venir tire sa source d’une déclaration publique du président du Faso insinuant en 2009 la nécessité d’un approfondissement de la démocratie qui doit, à l’avenir, s’imprégner de nos valeurs culturelles. D’où la mise en place d’un gouvernement chargé, à travers un ministère, de faire introduire dans notre ordonnancement normatif des réformes politiques dites porteuses de plus de démocratie. A travers des séminaires, des consultations et des concertations avec des composantes diverses, à savoir délégués issus de l’administration publique, de partis politiques de la majorité et partis alliés, intellectuels et personnalités des structures traditionnelles et religieuses, le ministre en charge des Réformes politiques a fait adopter par l’Assemblée nationale la Loi n°033-2012 AN du 11 juin 2012 qui a amené, entre autres, les « nouveautés » suivantes :
- la « constitutionnalisation » de la chefferie traditionnelle et du genre ;
- le bicaméralisme avec la création d’un Sénat ;
- la « constitutionnalisation du Médiateur du Faso et du Conseil supérieur de la communication.
Ce sont donc, entre autres, les reproches faits aux mutations générées par le CCRP, disons par le président du Faso, la création du Sénat qui cristallise autour d’elle les réticences, voire les oppositions très fortes de la classe politique de l’opposition et de la société civile en leurs parties non engagées, disons restées délibérément à distance dans les travaux des « Assisses nationales » du CCRP de Blaise Compaoré.
Nous voici donc devant un futur Sénat, créé par le président Compaoré, avec d’un côté le gouvernement, le CDP et l’association coalisée autour de la personne du président Compaoré, la FEDAP-BC, et de l’autre, les partis politiques de l’opposition et des citoyens oeuvrant tant à titre individuel qu’à titre d’adhérents de structures diverses de la société civile.
Les arguments du côté du CDP sont :
- le Sénat apportera « beaucoup d’avantages à notre démocratie » car, il reflètera toutes les composantes de la société ;
- la décision de créer le Sénat est une décision légitime provenant des « Assises nationales » ;
- le Sénat, malgré son poids sur le budget national, mérite bien qu’un sacrifice soit supporté par le peuple en tant que coût de la démocratie.
Du côté des opposants politiques et des individus citoyens :
- le Sénat est inopportun, au regard des autres priorités, et budgétivore ;
- il sera une structure acquise au parti du CDP et au président Blaise Compaoré qui dispose d’un pouvoir de nomination de certains membres tandis que d’autres proviendront d’une élection au suffrage indirect à partir des Conseils régionaux eux-mêmes largement reflets du CDP ;
- le Sénat ne pourra, en aucun cas, contrebalancer le pouvoir législatif de l’Assemblée nationale et pourrait actionner et faciliter la prise de lois partisanes du président Compaoré ;
- enfin, le Sénat serait un refuge pour des anciens camarades politiques du président et du CDP.
C’est ce choc des arguments qui constitue aujourd’hui les raisons des confrontations vives et préoccupantes dans le discours politique national et rien n’annonce un quelconque compromis qui puisse rallier les positions des deux camps.
En effet, les positions sont très tranchées de part et d’autre et cela, pour l’instant, n’offre aucune prise sereine pour un arbitrage du président du Faso s’il se décidait à vouloir le faire.
Les conflits, apparemment aigus, et aux issues compromises, réservent parfois des dénouements heureux, notamment par l’intervention de circonstances inattendues ou d’intermédiaires particulièrement bien avisés.
Oui, l’on peut et l’on doit agir pour que surviennent des solutions apaisantes malgré l’épaisse fumée qui obstrue l’horizon actuellement. Pour ma part, je brusque mon attention sur le président Compaoré qui doit mesurer, plus que tout autre personne, ce qu’il peut gagner ou perdre en tant que lui-même et par rapport à son passage dans l’histoire ! En parlant pour mon propre compte sans prétention de le sensibiliser aucunement, je sais combien il nourrissait des regrets pour quelques fins de règne comme celles de Mobutu, Houphouët Boigny, Eyadema, Tandja et quels efforts salvateurs et louables il a pu mettre au service des peuples plongés dans des crises politiques toujours liées aux successions. Tous ceux qui l’observent aujourd’hui, au Burkina, en Afrique, en Europe et dans le monde, attendent de lui qu’il sache bonifier les acquis indéniables liés à son leadership de trois décennies au service du Burkina et de l’Afrique. C’est en cela que j’affirme qu’il est l’alpha et l’oméga de notre vie nationale et qu’il se doit de réussir à taire « les tambours de guerre » et les « cliquetis des ambitions » qui occupent la cité et qui troublent notre tranquillité collective. Les solutions ne manquent pas, les énergies et les compétences ne manquent pas, le temps non plus ne fait pas défaut.
Ne pensez-vous pas que votre argument pourrait gêner le président Compaoré, lui, sa propre famille et sa famille politique ?
Les marches de l’opposition du 29 juin et celles du CDP le 6 juillet 2013 laissent peu de choix pour le président !
Bien au contraire, je pense que c’est une occasion à saisir pour rappeler à l’ordre les auteurs de propos peu politiques au niveau du CDP ou de la FEDAP-BC.
Dire qu’« un texte de loi ou un article ne peut bloquer une personne » en matière électorale est un message anti-républicain pour écarter et effacer des balises et des signaux que le peuple lui-même a élaborés par nécessité politique. Il faut effacer cette phrase dans l’esprit des citoyens ;
- Tenir des propos d’invectives à un adversaire politique en le traitant d’affabulateur ou en stigmatisant certaines personnalités burkinabè comme des « étrangers », c’est véritablement ouvrir la porte à toutes sortes de dérives qui menacent la cohésion nationale burkinabè ;
- Adouber la fusion de la FEDAP-BC et du parti politique CDP et coupler les rouages de l’Etat aux différents postes administratifs avec le CDP, constituent des actes de dévoiement de l’éthique démocratique et faussent les règles du pluralisme et de la concurrence multi-partisane.
Dans toute négociation, il y a du donnant–donnant. Que doit céder la partie adverse, c’est-à-dire l’opposition ?
J’aurai tendance à vous renvoyer la question car, les revendications de l’opposition ne sont excessives en aucun point, quand bien même elles demeurent pressantes. Elles me paraissent bien campées dans l’esprit de la République, de la démocratie et de la citoyenneté. On peut bien comprendre qu’elle s’oppose à l’instauration d’un pouvoir à vie dans notre système politique. On peut comprendre aussi qu’elle ne puisse pas ou qu’elle ne veuille pas se plier aux « décisions » de quelque « Assises nationales » du CCRP, car elle ne sont pas habillées d’un sceau de légitimité démocratique et n’ont pas une vocation de souveraineté absolue. Enfin, je note que l’opposition ne constitue pas une « sous-représentation » nationale et que l’ironie et les quolibets à son égard, attachés aux crédits des plus forts restes issus du quotient électoral dénotent un manque d’élégance et de fair-play de la part des élus de la majorité. Enfin, les revendications de l’opposition sont focalisées autour du Sénat, mais bien d’autres sujets doivent mobiliser l’attention du gouvernement.
Vous ne dites rien, ni de la présence des chefs coutumiers et des religieux dans le Sénat ni de l’indépendance même du Sénat ?
Le respect à nourrir pour les chefs coutumiers et les religieux, entouré des considérations tirées du principe de la laïcité, devrait les destiner à évoluer dans une structure à créer, comme un Haut conseil des sages à statut consultatif où seraient intégrées, en plus, d’autres personnalités reconnues sages et répondant à des critères de moralité et d’âge. La fonction sénatoriale à une implication politique qui n’autorise pas que la République s’affuble de forces occultes issues des religions et des coutumiers érigées en acteurs politiques pour voter des lois. En plus, nulle indication n’informe le citoyen sur le statut fiscal des chefs coutumiers et des religieux et cela compromet, à mon sens, la vocation qui leur est offerte en tant que sénateurs pour intervenir dans la procédure législative, notamment en ce qui concerne le vote de la loi de finances et le contrôle du gouvernement. Quant à l’indépendance du Sénat, cette chambre législative, comme son aînée, restera fortement subordonnée au pouvoir exécutif et au président du Faso. Une analyse juridique montrera que les rapports organiques et fonctionnels fixant les relations entre le parlement et le gouvernement sont à l’avantage du gouvernement dans :
- la fixation des sessions parlementaires, notamment celles extraordinaires ;
- la fixation de l’ordre du jour des sessions et même dans la sélection des questions à retenir ;
- l’organisation des questions orales et des questions d’actualité.
Quelles issues peut-on attendre de la situation politique nationale actuelle ? Que pensez-vous de l’opposition politique actuelle ?
Il y a là beaucoup de questions à la fois, mais au regard de la tension qui prévaut, il revient à analyser la nature et les modalités de la politique chez nous, et d’observer conséquemment les acteurs politiques comme les formations politiques, société civile, intellectuels, élites. La politique en Haute-Volta et au Burkina a été fort malencontreusement conçue comme voie principale d’accès au pouvoir au bénéfice de groupes d’intérêts tribaux, claniques ou ethniques. L’administration coloniale de la France n’a pas incité les peuples colonisés à « maturer » un sentiment national et un esprit de citoyenneté pour aider à asseoir les édifices républicains qui conduiraient la marche des futurs Etats indépendants. La seule idée politique prépondérante qui honorait l’élite africaine demeurait celle du RDA, du PESEMA, du MDV, du MPA, du PRA et d’autres groupes politiques pour la lutte de la décolonisation en vue de l’indépendance. L’élite politique voltaïque et burkinabè a pris part à la gestion de l’Etat, non à partir d’un choix politique orienté à gauche ou à droite, mais à partir d’une adhésion à un pacte tribal et ethnique. Depuis 1958, les projets politiques animés par des idéaux objectifs et venant d’intellectuels ambitionnant de fédérer autour d’une ambition nationale les Voltaïques et les Burkinabè, ont dû, à la pratique et à l’expérience, taire leurs prétentions pour s’appuyer sur des fiefs hélas localisés à la région, au village, au groupe social.
De même, il est notable que nulle valeur politique n’a réellement prévalu dans les successions intervenues dans les différents gouvernements instaurés depuis l’indépendance. A titre d’exemples :
- Ouezzin était vu comme le Bobo de Pouyi ;
- Maurice, l’homme de Koudougou ;
- Gérard Kango, le Duc du Yatenga ;
- Lamizana ; l’homme de Tougan ;
- Saye Zerbo l’homme de Tougan ;
- Jean-Baptiste Ouédraogo, l’homme de Kongoussi et de l’Eglise ;
- Sankara, le silmi-moaga de Tèma ;
- Blaise, le vrai Moaga, l’Enfant terrible de Ziniaré.
Tous les régimes politiques ont eu chacun leurs supporteurs, leurs « militants » et, tous, ont cultivé un clientélisme autour des intérêts les plus accessibles au mental des populations, c’est-à-dire l’ethnie, le clan, la famille, le village, la région.
Au résultat, le discours politique s’est vidé de la pensée critique et contradictoire pour laisser la place à la culture du chef et de l’unanimisme. La force et la puissance des tenants du pouvoir ont, de tout temps, dénaturé, dans la pratique de la démocratie, le sens des dispositions de textes qui prônent les libertés et les droits des citoyens. Finalement, l’élite, dans sa grande majorité, « s’est mise à table » avec les tenants du pouvoir du moment. Chacun peut se retrouver honnêtement dans ces analyses et, parce que l’heure appelle à une prise de conscience collective, il est bon de bien aligner les priorités des actions devant la gravité des menaces réelles. Présentement, c’est la cohésion nationale qui me semble menacée et, la majorité et l’opposition devraient, à travers les problèmes querellés, retenir que :
- le Burkina doit d’abord et surtout nourrir, éduquer et soigner les Burkinabè. On devrait parler plutôt d’économie, de production, d’emplois, d’éducation et de santé ;
- les Burkinabè doivent évoluer dans l’urgence, dans un cadre plus large et plus grand que l’espace géographique qui nous a été « affecté » par la France et où tout le monde aspire à la citoyenneté républicaine, à la justice et à l’égalité de tous. Il est urgent de savoir être Burkinabè dans le monde de demain, plutôt que de se réclamer de telle ou telle veine socio-ethnique. En gros, il faut réellement et se « fédérer ».
Dans le domaine de la Justice, le barreau des avocats ainsi que les syndicats de la magistrature semblent bien remontés contre leur hiérarchie…
L’opinion publique a suivi, avec intérêt et appréhension, le développement des dissensions entre le gouvernement et les juges, consécutife à une affaire d’or saisi dont le traitement contentieux a été apprécié de façon divergente de part et d’autre. Effectivement, un jugement rendu par un tribunal ne peut être remis en cause par le gouvernement en aucun cas, sauf à saisir une juridiction supérieure en appel ou en cassation en vue d’une « rectification » du verdict initial querellé. C’est pour faire observer de manière stricte ce principe par tous les justiciables (y compris le gouvernement) que les magistrats ont réclamé la démission du ministre de la Justice qui avait entrepris d’ignorer le verdict de base en ses prescriptions favorables à la partie mise en cause. C’est vrai que la demande des magistrats pouvait paraître maximaliste mais on pouvait comprendre que l’objectif et la nécessité d’un respect intangible de l’indépendance de la Justice « erga omnes », c’est-à-dire à l’égard de tous, autorisent de leur part de telles prétentions. Il faut louer le sens de responsabilité de tous les acteurs dans ce conflit, puisque tout le monde est arrivé à se comprendre à l’issue de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature. Le verdict ordonnant la remise de l’or saisi a été exécuté et le justiciable lavé de toute incrimination. Les demandes de démission du ministre de la Justice sont abandonnées. La lutte contre la corruption a été classée en bon ordre dans les résolutions du Conseil supérieur de la magistrature. Il convient cependant de noter que notre système d’organisation de la justice, suivant la théorie de la séparation des pouvoirs, pourrait, à l’avenir, garantir davantage l’indépendance de la Justice avec un profond réaménagement des rapports de ce grand pouvoir avec le pouvoir exécutif. Pour ma part, et sans être péremptoire, le système d’une Cour suprême coiffant les ordres juridictionnels divers et avec un décrochage de la présidence du Faso, du Conseil supérieur de la magistrature, au profit d’une autorité à créer, aurait l’avantage de « libérer » la Justice du carcan « Politique ». Une réglementation nouvelle qui introduirait, au sein de l’appareil judiciaire, un système « d’élection » intra-muros permettra aux juges de promouvoir chez les uns et chez les autres, les valeurs d’intégrité et de serviabilité. Mes idées ici peuvent faire sourire du fait de leur apparente simplicité mais, je crois que l’objectif d’une lutte opiniâtre contre la corruption, avec une Justice indépendante, commande véritablement une approche audacieuse et innovante.
Quelle appréciation faites-vous de la position de l’ADF-RDA qui a affirmé son opposition au Sénat mais qui n’a pas marché avec l’opposition le 29 juin dernier ?
J’ignore les motivations profondes de l’ADF-RDA dans sa volontaire mise en retrait des marches du 29 juin et du 6 juillet, mais je n’ai aucun doute à son égard quant à sa détermination à se battre pour le maintien en l’état de l’article 37. Mais au-delà de sa position « en cavalier seul » par rapport au chef de file de l’opposition, j’aimerais faire remarquer que la loi qui a amené la bipolarisation du paysage politique (majorité/chef de file de l’opposition) est inadaptée à notre culture politique. A défaut de mieux, je pense qu’elle devrait être plus contraignante et créer véritablement une fédération de partis de part et d’autre entre l’opposition et la majorité. Sinon, la situation actuelle consacre l’émiettement des formations politiques du fait d’une trop grande permissivité laissée à chacun d’appliquer ou pas la règle de la bipolarisation. C’est le problème que l’on doit résoudre si l’on vise à terme l’assainissement de la politique à travers ses acteurs premiers que sont les partis politiques. Aujourd’hui, on peut complimenter l’opposition pour la marche réussie du 29 juin, mais dans quelles conditions pourrait être garanti le succès dans les luttes à venir où il faudra apprendre à « shunter » les énergies individuelles au profit d’une tête de proue ?
Les journalistes ont battu le pavé, le 16 juillet dernier, pour dénoncer l’immixtion de l’autorité dans le traitement de l’information dans les médias publics ; ils ont aussi réclamé de meilleurs conditions de vie et de travail. Comment avez-vous apprécié cette sortie ?
En ce qui concerne les problèmes de la communication, subséquemment les problèmes des journalistes, je constate que tout revient à revoir les missions et les attributions conférées au Conseil supérieur de la communication. Sa « constitutionnalisation » apparaîtra maintenant comme un véritable non-sens sur le plan juridique car, il n’a aucun pouvoir sur le monde des médias publics ni sur les agents officiant sous les ordres du gouvernement à travers les attributions du ministre en charge de l’Information et des ministères en charge des Finances et aussi celui en charge de la Fonction publique. Tout ceci explique que le gouvernement n’a jamais subi l’obligation de suivre un cahier de charges et de missions dans la gestion des médias publics et sous les directives du CSC. Disons que les réclamations des journalistes, à travers leurs syndicats, procèdent d’une aspiration légitime à libérer l’information tout simplement dans les médias publics.
Avez-vous quelque chose pour conclure ?
Je souhaite que l’opinion publique, dans toutes ses composantes, embrasse ces questions qui se résument en une seule interrogation : comment unir ou réunir les Burkinabè autour des valeurs républicaines de l’égalité, de la justice et de la liberté ?
J’aimerais aussi dire qu’un exemple réside près de nous en France où, en 2005, une loi a été retirée et annulée par Jacques Chirac notamment la loi sur le C.P.E malgré une majorité politique qui l’appuyait. Cela ne peut que grandir un homme politique quand il comprend que la mathématique politique dite majoritaire, s’éloigne de la mathématique sociale qui est plus proche de la réalité.