Le Burkina Faso a commémoré, le 29 juillet 2013 à Ouagadougou, la 26e journée de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), sous le thème : « Lutte contre le VIH/Sida et développement durable : la contribution du secteur privé dans la production des antirétroviraux ».
L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), pour la 26e fois, a respecté le protocole d’accord signé par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), le 9 juillet 1987. C’est à cet effet que l’OOAS a commémoré sa 26e journée, le 29 juillet 2013 à Ouagadougou, sous le thème : « Lutte contre le VIH/Sida et développement durable : la contribution du secteur privé dans la production des antirétroviraux ». Ce choix, de l’avis des responsables de l’organisation, découle du constat que les Etats de l’espace CEDEAO sont dans une situation de dépendance vis-à-vis des Antirétroviraux (ARV), le coût des médicaments demeure élevé et le taux de prévalence en nette augmentation dans la sous-région. Selon les sources de l’OOAS, le taux de prévalence était de 529 527 en 2009 contre 633 718 en 2011 et 963 806 patients en 2013. Pour répondre au besoin de prise en charge de ces personnes, il est nécessaire de produire plus de médicaments, et d’assurer une chaîne de distribution adéquate. Pour y parvenir, l’OOAS collabore avec l’Association ouest-africaine des producteurs de médicaments. Le but est de renforcer la capacité des unités de production de médicaments, celle des laboratoires de contrôle de qualité, de mettre en place des stratégies de lutte contre les médicaments contrefaits et de consolider les compétences des autorités nationales de réglementation des médicaments. Le directeur de l’OOAS, Dr. Placedo M. Cardoso, estime que les malades du VIH/Sida souffrent de ruptures et de l’inaccessibilité aux ARV. « Cette situation est préoccupante et mérite une réflexion » , a-t-il indiqué. Il a affirmé que la production locale va offrir des opportunités à long terme pour rapprocher les médicaments des malades du Sida.
Promouvoir la production locale des ARV
Les organisateurs de cette journée ont ajouté que la production locale des ARV va offrir la possibilité de soutenir la riposte au Sida avec des avantages et des implications sur le développement. Ceci, à travers le renforcement des capacités, l’acquisition de technologie, la disponibilité rapide des médicaments, la diminution du coût des ARV, la création d’un moyen individuel et l’attraction avec une valeur ajoutée à la politique de développement. M. Cardoso a signifié que des pays comme le Ghana et le Nigéria produisent des ARV à travers l’expérience-pilote 2010 initiée par des laboratoires. Cependant, vu la forte demande, a-t-il estimé, la production doit être envisagée à grande échelle pour répondre aux besoins des patients. « Nous travaillons pour promouvoir la production locale, mais aussi pour le contrôle de la qualité des médicaments », a-t-il notifié. Selon le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr. Prosper Amedée Djiguimdé, la préoccupation majeure dans le traitement du Sida est l’approvisionnement des patients en ARV. « Nous avons une cohorte de patients qui sont éligibles au traitement ARV, mais tous ne l’ont pas encore parce que les produits coûtent très cher et l’accessibilité n’est pas évidente », a-t-il mentionné. Dr. Djiguimdé a précisé que le thème de cette 26ème journée va permettre de revisiter la question de l’approvisionnement et la nécessité pour les autorités de la CEDEAO d’unir leurs forces pour la production locale et pour un stock de sécurité d’ARV, car a-t-il soutenu, en matière de traitement antirétroviraux, quand un patient démarre le traitement, il est sans interruption. « La célébration de cette journée nous rappelle la nécessité d’asseoir un approvisionnement de sécurité dans la sous- région pour faire face aux ruptures. Il est important que nous puissions éviter les ruptures, faire en sorte que la production puisse être régulière », a-t-il confié. L’OOAS reste convaincue que pour stimuler la production locale, il est nécessaire de mettre en place un plan pharmaceutique régional et des politiques pour protéger les fabricants locaux.