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© aOuaga.com par Aristide Ouédraogo
Dédicaces du livre sur le Général Gilbert Dienderé hauteur du coup D’État de 2015, le jeudi 22 février 2018 au centre Norbert Zongo |
Un jeune journaliste burkinabè, Serge Atiana Oulon, a eu le mérite de faire parler l’homme peu bavard mais connu comme « la boite noire » du régime Compaoré. « Le Général Gilbert Diendéré parle » est le titre de cette œuvre dont la dédicace a eu lieu le jeudi 22 février 2018 à Ouagadougou.
Le Centre national de presse Norbert Zongo a servi de cadre pour la présentation officielle du livre « Le Général Gilbert Diendéré parle », paru le 30 janvier 2018. Mais qui est parvenu à faire parler l’homme peu bavard de l’ère Compaoré ? Un journaliste. Atiana Serges Oulon, journaliste d’investigation à Courrier confidentiel est l’auteur de cette œuvre dont la dédicace a eu lieu jeudi dernier.
Présentateur du jour du bouquin de 183 pages, Germain Bitou Nama, directeur de publication du journal L’Evénement, a félicité l’auteur dont il a admiré le courage « d’avoir approché la grande personnalité qui est le général Diendéré, présenté comme la boite noire du régime ».
Pour Serge Atiana Oulon, l’idée d’écrire ce livre a germé juste après l’insurrection, dans sa volonté de pouvoir laisser des ouvrages pour l’histoire. « Après le départ de Blaise Compaoré, il y avait cette nécessité de pouvoir laisser quelque chose (…). Après observation et échanges avec un certain nombre de personnes, le choix s’est porté sur le défunt Salifou Diallo et le général Gilbert Diendéré ». Mais pour l’auteur, il y a eu un penchant pour le dernier cité autour de qui « il y a tout un mythe».
En effet, au Burkina, sa parole est vivement attendue dans de nombreux grands dossiers comme ceux de Thomas Sankara, de Dabo Boukary, de l’insurrection et du putsch, son rôle dans le pouvoir Compaoré…
Mais qu’a bien pu confié le général au journaliste ? En tout cas pas de grandes révélations, notamment pour ceux qui s’attendaient à y trouver des scoops.
« Il y a ce que le général ne dit pas. Les crimes qui ont été commis et qu’on lui fait endosser [qu’] il rejette d’un revers de main. C’est intéressant qu’il le dise. Que Diendéré dise qu’il n’a rien à voir, ça ouvre des pistes. L’auteur ne les développe pas mais pour des gens qui sont attentifs, des observateurs de la scène nationale, ce sont des indications qui sont précieuses », a d’ailleurs relevé Germain Nama.
Mais à écouter le ministre de la fonction publique, le Pr Seyni Ouédraogo, présent à la cérémonie de dédicace, le fait que le général soit resté évasif sur certaines questions n’enlèvent en rien la qualité du livre. « On ne peut que saluer le courage de l’auteur qui s’est adonné à une activité scientifique assez difficile, c’est-à-dire avoir un lien avec celui qui est au cœur de votre écrit. La question de la neutralité, de l’impartialité entre l’objet d’étude et son auteur peut être difficile ».
Le secrétaire général de l’Association des journalistes du Burkina, Boukari Ouoba, a lui aussi félicité l’auteur qui a franchi le pas en allant au-delà de l’écriture de l’histoire au quotidien pour produire ce livre dont « le titre suffit, parce que c’est quelqu’un qui n’a pas l’habitude de parler ». Il a encouragé ses autres confrères à lui emboiter le pas.
Le « Général Diendéré parle » est disponible dans les différentes librairies au prix de 5 000 F CFA
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