Me Ambroise Farama qui a démissionné de l’Union pour la renaissance/parti sankariste «pour convenance personnelle» et ses camarades ont présenté le 21 février 2018, au cours d’une conférence de presse, à Ouagadougou, leur nouveau parti politique, dénommé l’Organisation des peuples africains, Burkina Faso (OPA-BF).
Le paysage politique burkinabè s’est à nouveau agrandi. Hier 21 février 2018, à Ouagadougou, l’Organisation des peuples africains, Burkina Faso (OPA-BF), un nouveau parti politique « révolutionnaire », créé le 11 février dernier, lors de son congrès constitutif, a été présenté aux hommes de médias, au cours d’une conférence de presse. Cette nouvelle formation politique qui se réclame de l’opposition est dirigée par Me Ambroise Farama (président), Mahamadi Sawadogo (responsable à la communication), tous deux démissionnaires de l’Union pour la renaissance, parti sankariste (UNIR/PS). Le secrétaire général, Ernest Compaoré, lui, vient de la Convergence pour la démocratie de feu Valère Somé dont le parti s’est dissous pour donner naissance avec d’autres citoyens à l’OPA, si l’on en croit l’animateur principal de la conférence de presse. L’option idéologique de ce nouveau-né, selon son président Farama, est le néopanafricanisme révolutionnaire. «C’est le panafricanisme qui a ébranlé le colonialisme, c’est le néopanafricanisme qui viendra à bout du néocolonialisme », a affirmé, le président du parti dont l’emblème est un phénix de couleur rouge prenant son envol à partir de la carte du Burkina, elle-même incrustée dans la carte de l’Afrique. L’OPA, à entendre ses initiateurs, est un parti révolutionnaire avec pour objet la création des Etats-Unis d’Afrique(EUA) dont le Burkina Faso ne sera qu’un Etat fédéré. « Notre révolution ne s’attaque pas à un parti, encore moins à un président, mais à un système», a précisé Ambroise Farama.
Aller au-delà des idées de Thomas Sankara
Il s’agit, selon lui, d’un combat pour la deuxième indépendance de l’Afrique. « L’Afrique aux Africains, les richesses africaines aux Africains », a-t-il clamé. La révolution proposée par l’OPA, selon Ambroise Farama, consiste à abolir les institutions burkinabè et africaines actuelles afin d’ériger de nouvelles, différentes dans leur constitution et leur mode de fonctionnement. « Elle sera fondée sur des valeurs d’intégrité, de solidarité, de culture africaine », a-t-il détaillé. La tactique, a expliqué le président de l’OPA, se fera en deux étapes. La première phase, dite interne, portée par les Etats africains est celle de la naissance des partis révolutionnaires panafricains à travers l’Afrique. La seconde sera marquée par la prise de pouvoir au niveau des Etats avec l’application de la bonne gouvernance. La seconde étape de la lutte consiste, selon le conférencier, en la création du noyau des EUA et l’abandon de l’Union africaine au profit des Etats fédérés. Ambroise Farama a justifié cette nouvelle offre politique par le fait que le « renouveau » a échoué parce que ses acteurs sont garants du néocolonialisme et le « changement » s’enlise, car ses protagonistes ont cru que ce dernier était une petite affaire. Etes-vous sankariste ? « Nous nous sommes inspirés des idées de Sankara. Nous ne devons pas nous en contenter, mais aller au-delà. Nous voulons poursuivre son œuvre parce que Thomas Sankara était un panafricaniste », a répondu du tic au tac, Me Farama à un journaliste. Pourquoi les Burkinabè devraient-ils vous croire ? « Ils doivent nous croire parce que personne d’entre nous n’a jamais trahi ses valeurs. Nous n’avons jamais gouverné. Nous proposons une vision aux Burkinabè. C’est à eux d’en décider », a-t-il encore rétorqué. Pour ce qui concerne la manière dont s’opérera la révolution, le président du parti du « phénix » a suggéré la mise en cause totale des systèmes de gouvernance néocoloniale. « Si c’est par la rue, nous le ferons. Si c’est par les urnes, nous y irons aussi », a-t-il martelé.
Anselme KAMBIRE