Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Félix Sanon, chef de projet Africallia : «Nous enregistrons une participation record en 2018»
Publié le mercredi 21 fevrier 2018  |  Sidwaya
La
© aOuaga.com par A.O
La Chambre de commerce et d`industrie du Burkina a organisé une rencontre d`information sur Africallia 2016 à l`intention des journalistes. Photo : Félix Sanon, coordonnateur d`Africallia 2016




La Ve édition du Forum Africallia, la plateforme multisectorielle de développement des entreprises, organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso se tient, du mercredi 21 au vendredi 23 février 2018, à Ouagadougou. En prélude à l’évènement, le chef de projet Africallia, Félix Sanon, aborde dans cet interview, le concept du forum, le bilan de l’organisation, les innovations de l’édition 2018. Les perspectives du forum ainsi que son impact sur l’économie burkinabè sont également passés en revue.

Sidwaya (S.) : Africallia est à sa Ve édition cette année. Quel est le concept de ce forum ?


Félix Sanon (F.S.) : La Chambre de commerce du Burkina Faso organise régulièrement des missions commerciales à l’étranger. C’est dans le cadre de ces missions que nous avons participé au forum Futurallia organisé par la Chambre de commerce de Poitiers, en France. Nous avons participé pour la 1ere fois à ce forum en Belgique avec une quarantaine d’entreprises. Nous avons trouvé que le forum est intéressant et peut être utile pour nous. C’est ce qui nous a motivé à créer un forum similaire au profit des entreprises de l’Afrique de l’Ouest, en vue de leur permettre de se rencontrer entre elles et d’autres entreprises du reste du monde. C’est d’ailleurs pour cette raison que le slogan du forum est : « Le forum Africallia permet de faire le tour du monde en 48h ». En effet, il permet aux entreprises d’Afrique de l’Ouest, pendant 48h, de rencontrer celles du reste du monde et de nouer avec elles des partenariats. En même temps, il permet aux entreprises qui viennent du reste du monde de faire le tour de l’Afrique de l’Ouest en 48h, parce que sur place à Ouagadougou, ils vont trouver des entreprises de tout l’espace économique ouest africain. C’est ainsi que nous avons organisé la première édition de Africallia en 2010 qui a réuni 300 entreprises d’une vingtaine de pays du monde.


S. : Le Forum Africallia débute aujourd’hui, et ce jusqu’au 23 février. Quel est le point actuel de l’organisation ?


F.S. : L’organisation d’un forum comme Africallia est un travail de longue haleine. Je peux vous dire que je travaille sur ce forum depuis le mois de février 2017. Il faut écrire le projet, préparer un budget, envoyer des lettres pour rechercher des partenaires financiers pour accompagner le forum. La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso n’organise pas Africallia pour se faire de l’argent, mais plutôt pour mettre une plateforme à la disposition des entreprises de l’Afrique de l’Ouest. Le forum est organisé essentiellement grâce aux contributions de nos partenaires, nos sponsors et les frais d’inscription. Par exemple, les frais d’inscription des entreprises burkinabè et africaines sont de 260 000 F CFA. Alors que les entreprises du reste du monde paient 800 euros soit environ 524 000 F CFA. Nous voulons donner l’opportunité à nos entreprises de rencontrer d’autres sociétés, car aucune compagnie ne peut se développer seule dans son coin. Déjà à partir du mois d’avril 2017, nous avions commencé à rédiger des correspondances à nos partenaires financiers et à nos sponsors. Ensuite, nous avions mis en place un comité technique regroupant des compétences de la Chambre de commerce, chacun dans son domaine, pour travailler sur les différents aspects du forum. En début janvier 2018, un comité d’organisation chapeauté par un comité de pilotage a ainsi été mis en place. Les inscriptions ont commencé depuis 2017. Après la phase de recherche des partenaires financiers, il a fallu faire connaitre le forum à travers le monde. Nous avons donc effectué des missions commerciales en Afrique et dans le reste du monde et c’est dans ce cadre que des missions de promotions ont été faites aux Etats-Unis, en Belgique, en France, en Italie et en Asie. En plus de cela, dans les différents pays ouest-africains, nous avons installé des chefs de délégations, soit dans les chambres de commerce soit dans les entreprises chargées de faire la promotion du forum, de recruter des entreprises et après de les accompagner pour qu’elles viennent participer au forum. L’organisation de Africallia est donc un travail d’équipe aussi bien au Burkina Faso qu’à l’étranger avec les différents chefs de délégations que nous avons recrutés. Nous signons des protocoles d’accord avec ces chefs de délégation pour leur accorder des ristournes sur le nombre d’entreprises recrutées afin de les motiver.


S. : Combien d’entreprises se sont inscrites pour participer à Africallia 2018 ?


F.S. : La participation à la présente édition du forum est au-delà de nos espérances. Nous avons explosé notre record de participation. En 2014, nous étions à 608 participants et 450 en 2016. Cette année-là a été particulière parce que le forum s’est tenu un mois après les attaques terroristes du 15 janvier 2017. Pour cette édition 2018, nous avons à ce jour 660 participants au forum, 509 entreprises dont 280 du Burkina Faso. Nous avons au total 15 pays représentés avec 16 chefs de délégation. Ce record de participation est dû au fait que le forum est connu et reconnu à travers le monde entier grâce essentiellement à la qualité et au professionnalisme de son organisation et à la qualité des entreprises qui y participent. Le premier pays en termes de participants à Africallia 2018 est la République de Chine Taiwan avec 39 personnes, la France vient en 2e position avec 33 participants, suivie par la Tunisie avec 28 engagés. Le premier pays ouest-africain est la Côte d’Ivoire avec 25 entreprises.
Cependant, je suis désolé de constater chaque fois la même chose avec les entreprises burkinabè qui attendent toujours la dernière minute pour s’inscrire. A ce jour j-3, il y a encore des gens qui veulent s’inscrire, alors que la promotion de Africallia a commencé depuis plusieurs mois. Nous avons même organisé des tournées de sensibilisation dans les 13 régions du pays. Africallia n’est pas un marché, mais un forum qui se prépare. Il ne faut pas attendre à la dernière minute pour participer à un forum comme celui-ci. Mais malheureusement, nous constatons que malgré toute la campagne de communication autour de l’évènement, des entrepreneurs burkinabè se manifestent toujours à la dernière minute. Il faut que ceux-ci fassent l’effort de saisir cette formidable opportunité de rencontrer des entreprises du reste du monde qui convergent vers Ouagadougou.


S. : Quelles sont les innovations majeures de Africallia 2018 ?


F.S. : Pour cette édition, l’innovation majeure constitue la discrimination positive, avec un tarif spécial de 200 000 FCFA au lieu de 260 000 FCFA pour les femmes chefs d’entreprises, quel que soit leur âge, et les jeunes chefs d’entreprises de 35 ans maximum. L’autre innovation concerne la conférence thématique. Nous avons décidé de mettre un accent particulier sur les opportunités d’investissements en Afrique de l’Ouest. Pour ce faire, nous avons invité toutes les agences de promotion des investissements des différents pays de l’espace UEMOA à venir présenter les opportunités d’investissements et les grands projets dans leurs pays respectifs. Nous aurons donc pour la conférence, le CPCI de la Côte d’Ivoire, l’APIX du Sénégal, SOSAF qui est l’agence d’investissement du Togo, le Centre de promotion des investissements du Niger, l’Agence de promotion des investissements du Mali et bien sûr l’Agence de promotion des investissements du Burkina Faso. Des stands vont être mis à la disposition de toutes ces agences de promotion. A l’issue de la conférence thématique, tous ceux qui sont intéressés par les différents projets pourront avoir de plus amples informations au niveau des différents stands. Comme innovation, je dois ajouter que jusque-là, le forum a toujours été présidé par le Premier ministre mais pour cette édition, c’est le chef de l’Etat lui-même qui viendra présider la cérémonie d’ouverture.


S. : Quels sont les partenaires de cette édition du forum ?


F.S. : Taïwan est le premier partenaire de Africallia 2018 avec 73 millions de F CFA. En sus, l’ambassade des Pays-Bas nous a donné 33 millions de F CFA, l’OIF a mis à notre disposition 13 millions, l’UEMOA a donné 20 millions FCFA. Il s’agit-là de nos partenaires institutionnels. Nous avons également des sponsors, notamment Abdoul Service avec 10 millions FCFA, Coris Bank nous a donné 7,5 millions, l’ATP 5 millions. Tous ces partenaires et sponsors nous ont permis de financer cette édition et je me réjouis du fait que leurs contributions vont nous permettre de couvrir nos charges. C’est l’occasion pour moi de les remercier.


S. : Quelles sont les perspectives pour les prochaines éditions de Africallia ?


F.S. : Déjà à la création, nous avons décidé que le forum serait tournant dans toute l’Afrique de l’Ouest. Mais avant, il faut que nous lui forgions une base solide au Burkina Faso. C’est pour cette raison que toutes les cinq éditions ont été organisées par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso. Pour la VIe édition, nous envisageons de l’organiser à Abidjan, en collaboration avec la Chambre de commerce de Côte d’Ivoire. Il faut souligner que Africallia est un nom qui a été déposé au niveau de la propriété intellectuelle. De ce fait, la Chambre de commerce du Burkina Faso sera toujours associée à son organisation même si le forum se tient dans un autre pays comme la Côte d’Ivoire en 2020, toujours en partenariat avec Futurallia.


S. : Quel est l’impact de Africallia sur l’économie burkinabè marquée par la prédominance du secteur informel ?


F.S. : Le forum offre des opportunités à nos entreprises de pouvoir nouer des partenariats avec leurs homologues de la sous-région. Avoir des contacts des entreprises en Côte d’Ivoire, au Mali ou au Niger, est un bon début pour se développer. Car, c’est la même monnaie, la même langue et les mêmes règles communautaires et il est donc plus facile d’établir des contacts. Actuellement, tous les hôtels de la ville affichent complet. C’est dire que les étrangers viennent au Burkina Faso et que l’économie reprend progressivement. Ils n’ont pas peur de venir dans notre pays, malgré tout ce qui s’est passé. En ville, il y a actuellement beaucoup d’entreprises étrangères, notamment tunisiennes, qui s’installent, mais c’est grâce au forum qu’elles ont connu leurs partenaires burkinabè. C’est dire que Africallia a un réel impact sur l’économie burkinabè. En amont de chaque édition, nous organisons des séances de sensibilisation à l’endroit des entrepreneurs burkinabè sur l’attitude à avoir vis-à-vis de leurs partenaires lors des rencontres B to B. Nous les informons qu’il s’agit d’une relation d’égal à égal qui fonctionne si l’interlocuteur sent qu’il a intérêt à travailler avec eux. Il n’est pas envisageable de venir à ce genre de rencontre sans une carte de visite, car c’est la 1ère chose qui est échangée autour de la table des rencontres B to B. De même, ils doivent éditer leur carte avec du PVC ou un film transparent parce qu’il faut à chaque fois pouvoir noter le numéro d’un contact potentiel sur sa carte de visite.


Nadège YE
Commentaires

Dans le dossier

Société civile
Titrologie



Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment