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SORTIE DE CERTAINES OSC : « Nous sommes tous malhonnêtes au Burkina »
Publié le mardi 20 fevrier 2018  |  Le Pays




L’auteur du point de vue ci-dessous dit regretter le comportement de certaines organisations de la société civile qui, n’ayant pas eu leur part du gâteau au lendemain de l’insurrection populaire, poussent le peuple à la révolte. Lisez !



Je m’en voudrais après quelques années de réserves, de ne pas donner mon point de vue sur les sorties de certaines organisations de la société civile sur la situation nationale, parce que depuis, ça me grattait mais je me suis abstenu pour des raisons propres à moi. Etant aussi Burkinabè, je me dois de réagir sur un certain nombre de propos et de sorties incendiaires sur mon pays. Je réagis parce que je n’ai pas un autre Burkina Faso ailleurs et cela me fait très peur à cause de la velléité de certains acteurs de la classe politique dans leur ensemble et de la société civile à nous opposer les uns aux autres.

Je ne referai pas l’histoire mais, je sais une chose ; si les intérêts partisans continuent ; nous fonçons droit vers une situation de non-retour. Nous savons très bien qu’il y a des populations dans notre pays qui ont certains différends. Même dans une famille, il arrive qu’il y ait des bisbilles qui amènent à des affrontements armés. La preuve côté chefferie, nous y avons assisté à plusieurs reprises dans notre pays ; ce qui est regrettable.

Simplement pour dire que nous pouvons en termes très courtois et en termes polis exprimer nos convictions et nos récriminations et même nos critiques face à l’autorité. Je constate que le Burkina Faso est devenu à mon corps défendant un pays où le respect de l’autorité, du droit d’aînesse ou ce que les jeunes appellent de la korocratie, le respect des lois et plein d’autres… ne font plus école. Nous avions il y a quelques années, des camarades et moi, donné nos opinions musclées sur certains comportements, sur certains agissements et sur la politique de notre pays mais de façon courtoise et polie.


C’est une invite à la retenue et aussi à savoir que, d’autres pays du monde, quand j’écoute les informations, je me dis que je suis bien heureux de vivre au Burkina Faso, dans un paradis où des bombes ne pleuvent pas sur nos têtes, où le froid et les aléas climatiques peuvent être maîtrisés et enfin où la criminalité urbaine, même si elle existe ne vaut pas ce qui se passe dans certains pays plus nantis que le nôtre. Même dans les pays dits développés, des enfants se donnent la mort dans des établissements scolaires et il y a la mort partout. Je ne crois pas que le Burkina Faso soit en guerre pour vouloir une réconciliation. « La paix, c’est un comportement » et vous pouvez suivre mon regard. Je ne dis pas que je détiens la vérité absolue, mais certains ne mesurent pas la portée de leurs discours et de leurs actes. L’incivisme que nous vivons actuellement dans notre pays est de la faute de tout le monde. Syndicats, opposition, pouvoir et société civile ; et cela nous avons encore plusieurs années ou jamais pour le résorber. L’incivisme prend naissance dans nos cours, dans nos comportements de tous les jours, dans la circulation sur nos routes et dans nos têtes. Personne ne veut voir l’autre changer de situation sociale sans aller « compter ses tôles la nuit » pour parler comme tout le monde et élaborer des scénarii tout aussi rocambolesques. Notre pays est une bénédiction mais aussi une malédiction. Si près de 70 ethnies se mettent en désaccord, moi Aristide, je ne sais pas comment un jour nous pourrions nous mettre en accord pour rebâtir notre Nation. La RCA, on sait ce qui se passe là-bas. Ce qui me frappe sur ce pays, c’est qu’il ressemble au nôtre à tout point de vue. Prenez une carte de ce pays et voyez vous-même.

Je peux accepter qu’il y ait eu des choses promises qui n’ont pas été encore satisfaites mais, nous sommes tous autant que nous sommes malhonnêtes au Burkina Faso. Malhonnêtes parce qu’on a voulu d’une démocratie à travers la marche de ce monde et d’une alternance mais, chacun pense que son implication dans l’insurrection lui donne le droit d’avoir sa part du gâteau et, ne voyant pas venir, il s’aligne sur ses convictions obscures pour vouloir révolter les populations pour un dessein bassement matériel. Je ne crois pas que moi, je suis dans cette dynamique.

Pour terminer mon opinion, je voudrais dire, que chacun dans son petit coin, sache que sa contribution même si c’est invisible compte beaucoup pour la construction de la terre que nos grands-parents nous ont léguée et que nous laisserons à la postérité pour nos enfants et petits-enfants ; sinon, il y a eu de grands combattants de la liberté et de la démocratie plus sages et plus futés que nous, qui vivent dans l’anonymat aujourd’hui et qui sont heureux de vivre leurs petites vies à travers tout le Burkina Faso. Qu’ils en soient bénis.

Aristide OUEDRAOGO
citoyen burkinabè et journaliste
E-mail : oudera@hotmail.fr
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