Le Conseil régional du Sahel a lancé officiellement, le jeudi 8 février 2018 à Dori, le processus de relecture de son Plan régional de développement (PRD) devant couvrir la période 2018-2022. Ce plan sera conçu avec la contribution de tous les services déconcentrés et l’implication des populations à la base afin de répondre aux besoins des Sahéliens.
La loi N° 0055/AN du 21 décembre 2004 du code général des collectivités territoriales confère aux régions et aux communes la compétence d’élaborer et d’exécuter leurs politiques et plans de développement. C’est dans cette optique que le conseil régional du Sahel a lancé officiellement le jeudi 8 février 2018 dans la cité du Liptako, le processus de relecture de son Plan régional de développement (PRD). Pour ce faire, le directeur régional de l’économie et de la planification du Sahel, Yaya Traoré, a confié qu’une cellule technique chargée d’élaborer ce plan a été mise en place. Il a laissé entendre qu’elle est composée de l’ensemble des services techniques déconcentrés œuvrant dans la région et travaillera sous la supervision de sa direction. Pour lui, ce choix a été motivé par deux raisons essentielles. D’abord, il s’agit de renforcer les capacités des acteurs au niveau local. Ensuite, il est question de permettre au document final de traduire les réalités des populations sahéliennes. « A ce jour, nous avons déjà un parquet d’informations sur les différents indicateurs de développement de la région. Nous estimons que ces données sont essentiellement quantitatives mais pas suffisantes pour décrire la situation de développement du Sahel », a informé M. Traoré. Il a ajouté qu’il est prévu un diagnostic participatif qui permettra d’échanger avec les acteurs sur le terrain afin de recueillir leurs difficultés et dégager avec eux des réponses adéquates. Puis, a-t-il poursuivi, le groupe de travail passera à la phase des données qualitatives. Pour la finalisation du document, Yaya Traoré a précisé que les différentes orientations seront adoptées par le conseil régional en vue d’atteindre le développement escompté.
Un plan qui matérialise
la vision
Le président du conseil régional du Sahel, Hamidou Dicko, a indiqué que le PRD, sans être une compilation de Plans communaux de développement (PCD), est un indicateur général présentant la matérialisation de la vision et des orientations du conseil sous forme d’actions prioritaires et nécessaires. Il a également dit que c’est un instrument, un outil et même un guide permettant d’orienter, de planifier, de programmer et d’organiser les actions que le conseil régional considère comme prioritaires. M. Dicko a affirmé que ses collaborateurs et lui veulent avoir un plan qu’ils pourront gérer en tenant compte non seulement de leurs capacités en ressources humaines et financières mais surtout du contexte marqué par une insécurité grandissante dans la sous-région. « Même si le plan est pertinent et réaliste dans son contenu, c’est un outil qui demandera des financements. C’est à nous, Sahéliens de toutes catégories, de tout bord et de toutes fonctions, de nous organiser et de rechercher les financements indispensables à la réalisation des activités programmées », s’est-il adressé aux populations. Pour sa part, le président de la section régionale du Sahel de l’association des municipalités du Burkina Faso, Saidou Maiga, par ailleurs maire de Falagountou a révélé que le plan est la boussole qui doit guider les actions de développement du conseil pour les cinq années à venir. De son avis, c’est un impératif pour toute collectivité territoriale d’en posséder dans la mesure où c’est un instrument de plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers. Quant au gouverneur de la région du Sahel le colonel-major Peguy Hyacinthe Yoda, il a estimé que si l’intérêt pour une collectivité territoriale de se doter d’un plan de développement n’est plus à démontrer, il reste que d’énormes défis demeurent à relever dans sa mise en œuvre. A cet effet, il a insisté sur la compréhension par les élus locaux de leurs propres rôles dans la promotion du développement local, l’existence des ressources humaines qualifiées et disponibles en nombre suffisant, la maîtrise des procédures financières et techniques ainsi que l’appropriation du plan par les populations locales.
Souaibou NOMBRE