L’association Génération Butterfly (voler comme un papillon) a lancé officiellement son projet « ADOLEAD », «Rendre les adolescents leaders», le jeudi 15 février 2018 à Ouagadougou. Une approche parascolaire qui prône l’implication des scolaires dans le retour de l’éducation civique et morale dans les salles de classe.
Depuis quelques années, le Burkina Faso est confronté à une recrudescence des actes d’incivisme. Le milieu scolaire n’est pas en reste, car de plus en plus, les élèves sont des auteurs de violentes manifestations telles que les casses, les bastonnades d’enseignants, etc. Selon l’association Génération Butterfly, cette situation est due en partie au manque d’éducation civique et morale dans les établissements scolaires. D’où la nécessité d’intensifier les actions en faveur de l’éducation civique et citoyenne dans les écoles. C’est pourquoi, elle a initié un projet dénommé : «ADOLEAD», c'est-à-dire «Rendre les adolescents leaders». Une trouvaille de Butterfly qui prône le retour de l’éducation civique et morale dans les classes par des ateliers et activités parascolaires de renforcement de capacités des élèves. Selon le responsable du projet, Yacouba Kaboré, il vise une prise de conscience des enjeux de gouvernance et une implication active des jeunes au sein de leurs communautés. Financé par l’ONG OXFAM et affaires mondiales Canada, le projet a été lancé, le jeudi 15 février 2018, à Ouagadougou au lycée municipal Bambata de Ouagadougou. «Le projet leur permettra de s’organiser et d’entreprendre des actions collectives pour faire changer les choses sans recourir à la violence ou à l’incivisme », a précisé le responsable du projet, Yacouba Kaboré. Et cette phase pilote du projet qui va durer deux ans, va concerner les élèves des classes de 2nde de quatre établissements secondaires de la capitale. Il s’agit notamment des lycées Marien-N’Gouabi, Bambata, Thomas-Sankara et le Groupe scolaire
Azimuts.
Ramener le «Burkindlim » en classe
La représentante des élèves, Mariam Karfo, élève en 2nde au lycée Thomas-Sankara, a salué l’initiative. Elle a indiqué que cet engagement des initiateurs aux côtés de leurs enseignants pour leur inculquer les clés du « savoir-vivre » et du « savoir- être », leur offre les armes miraculeuses pour leur future réussite. Car,a-t-elle dit, ces dernières décennies, son pays assiste avec amertume à la perte quasi généralisée des valeurs cardinales du «burkindlim», telles que l’intégrité, la solidarité, le civisme et la citoyenneté surtout dans les écoles. «La problématique de la participation citoyenne et de l’éducation civique n’est autre qu’une contribution de génération Butterfly aux renforcement de nos capacités intellectuelles», s’est-elle réjouie. C’est pourquoi, mademoiselle Diallo a invité ses camardes à saisir cette opportunité pour être désormais des élèves modèles, des citoyens consciencieux, à cultiver le sens élevé de l’intégrité dans le respect d’autrui et de l’environnement. Au gouvernement, la porte-parole des bénéficiaires l’a invité à soutenir ce projet. « Nous osons croire que ce projet sera pérennisé et élargi à plus d’établissements au profit des élèves du pays des Hommes intègres», a-t-elle souhaité. Pour sa part, le représentant du directeur pays de l’ONG OXFAM au Burkina Faso, Abdoulaye Diarra, l’enseignement de l’éducation civique a besoin d’être davantage vulgarisé. «C’est main dans la main, pouvoirs publics, acteurs de l’éducation, ONG et associations que nous parviendrons à faire bouger les lignes», a-t-il laissé entendre. Quant au proviseur du lycée Bambata, Bagué Bayé, le triste spectacle des actes irresponsables en milieu scolaire n’est pas une fatalité, car la solution réside dans le changement de nos comportements. C’est pourquoi, M. Bayé, a invité à la culture d’esprit civique de tous les élèves afin de faire de l’environnement scolaire, un espace de discipline exemplaire, un havre de paix et de participation citoyenne. «J’ose croire que le projet ADOLEAD soulèvera des montagnes dans les établissements partenaires de Génération Butterfly à Ouagadougou», a souhaité le proviseur de Bambata. Une association créée en 2011 et qui œuvre pour la participation citoyenne et l’emploi des jeunes. C’est un réseau de jeunes burkinabè, qui milite pour une philosophie appelée, «la philosophie du papillon». C’est-à-dire à l’image du papillon, qui dans la quête de sa pitance favorise la pollinisation des plantes, assurant ainsi, leur pérennité, chaque être humain doit impacter positivement la vie des autres par ses choix et actions quotidiens.
Mariam OUEDRAGOGO