-end survolté sur la toile burkinabè : en effet, une vidéo mettant en scène une jeune fille subissant des violences sexuelles d’un groupe de garçons a été diffusée sur les réseaux sociaux et a provoqué de vives réactions. Entre interrogations et indignation, les condamnations fusent de partout et l’affaire est aujourd’hui devant la justice.
Couchée à même le sol, en plein jour, à moitié nue, elle supplie ses bourreaux dont l’un, le membre dressé, tente de lui arracher un coït pendant que les autres filment ou attendent leur tour pour «monter», comme ils le disent eux-mêmes. «Aie pitié de moi, arrête», supplie-t-elle, en langue mooré, les jeunes violeurs qui restent d’une inhumanité étonnante.
Lorsque la vidéo de cette barbarie a été publiée sur la toile, par on ne sait qui, on a voulu d’abord croire à une blague de très mauvais goût, à une mise en scène. Mais l’image de ces monstres qui s’acharnent sur cette jeune fille est tout aussi authentique que la douleur de la victime. « Qui sont ces élèves ? Qu’est-ce qui a bien pu passer par leurs petites têtes pour qu’ils posent un acte si ignoble, le filme et, de surcroît, le mette sur le net ? » se sont demandé la majorité de ceux qui ont eu accès à la sextape. Selon certaines sources, le film sadomaso aurait été tourné sur un terrain vide au quartier Ouaga 2000. La victime, âgée de 15 ans, est inscrite en classe de troisième au lycée classique de Ouagadougou. Et selon une source de L’Obs., trois de ses bourreaux sont du Lycée Aurore : « Deux sont en classe de 3e et l’autre en 4e», a précisé la source. Le ministère en charge de la Femme a vite fait, dans un communiqué, de demander le retrait de la vidéo des réseaux sociaux. Il a par ailleurs assuré que des dispositions diligentes seraient prises pour l’accompagnement psychosocial de la victime ainsi que de sa famille. «Toutes les dispositions seront prises pour assister la victime sur le plan judiciaire afin que les auteurs soient punis à la hauteur de leur forfait inhumain», a assuré le ministère. Le Procureur du Faso n’est pas resté muet face à ce viol de mineure.
Dans un communiqué, Maïza Sérémé a affirmé que la Brigade de recherches de la Gendarmerie de Ouagadougou est parvenue à identifier les trois personnes mises en cause et a procédé à leur arrestation : il s’agit de Y.M.A.L., D.F., et S.M., mineurs respectivement âgés de quinze et dix-sept ans, domiciliés à Ouagadougou. «Nous assurons à l’opinion publique que ces personnes sont en garde à vue, que les auditions sont en cours pour situer les responsabilités et procès-verbal d’enquête sera établi. Les mis en cause seront ensuite transférés à notre parquet pour la suite de la procédure, conformément aux textes en vigueur», a précisé leProcureur du Faso. Du côté de l’Association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP), on demande que l’on retrouve au plus vite tous les coupables. La structure en appelle à la conscience de toute la communauté éducative et interpelle les autorités nationales pour une introspection nationale en vue de revisiter un pan du système éducatif.
L'association Mys-Tic, elle, prévoit une campagne numérique pour la sensibilisation à une bonne utilisation des technologies de l'information et de la communication.
J. Benjamine Kaboré