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Burkina : La CBH offre des logements sociaux ’’à bas prix’’ mais peine à convaincre l’autorité
Publié le dimanche 18 fevrier 2018  |  AIB
Logements
© Autre presse par DR
Logements sociaux




Ouagadougou - Deux chambres, un salon, une cuisine et des toilettes internes à 7,5millions de FCFA, la Coopérative burkinabè de l’habitat (CBH), officiant à Bassinko, cherche toujours à comprendre pourquoi le ministère de l’Habitat a arrêté ses chantiers, malgré ’’les prix les moins chers’’ qu’elle dit offrir sur le marché des spacieux logements sociaux de qualité.

’’Nous restons convaincus que le ministre (Maurice Dieudonné Bonanet) saura choisir entre un logement même illégalement construit avec des matériaux et une main d’œuvre burkinabè à 7,5millions de FCFA et un logement légalement non construit mais réservé à être construit par une main d’œuvre indienne et des matériaux venant de l’Inde’’, a affirmé Tièfa Somé.

Le président de la Coopérative burkinabè de l’habitat (CBH) s’exprimait samedi, lors d’un point de presse à Bassinko, localité située à la périphérie nord-ouest de Ouagadougou, où officient plusieurs sociétés immobilières.

Il se plaignait de l’arrêt de son projet de 500 logements sociaux, ordonné le 8 février 2018 par le ministère de l’Habitat.

L’autorité estime que la coopérative ne dispose pas d’une autorisation formelle et qu’elle a mordu dans une zone réservée à la future citée de l’Amitié Inde-Burkina.

Mais selon M. Somé, le 14 juillet 2015, le ministre Réné Bagoro (Justice) qui s’occupait de l’Habitat, a signé un arrêté qui mettait à la disposition de la CBH, 500 parcelles pour la réalisation de logements sociaux.

D’après le protocole d’accord, signé le 15 octobre 2015, le ministère de l’Habitat s’engageait à mettre à la disposition de la CBH, des tranches de 100 parcelles, «sur le site de Bassinko ou partout ailleurs, au bénéfice des futurs acquéreurs membres de la coopérative» (article3).

Toutefois, après ’’l’autorisation écrite’’ qui a sanctionné la remise des 100 premières parcelles, la construction des autres parcelles s’est faite sur une ’’note verbale’’, soutient Tièfa Somé.

M. Somé dit avoir écrit le 21 mars 2016 et le 24 janvier 2017 à la Direction générale de l’architecture, de l’habitat et de la construction pour demander les compléments de parcelles et s’assurer d’une protection juridique. Mais il n’ pas eu de réponse pour ces deux courriers.

Le 27 novembre 2017, il a également adressé une correspondance pour informer l’autorité du démarrage des travaux de la quatrième tranche. Cette correspondance est également restée lettre morte.

Il a rappelé que l’article 5 du protocole d’accord stipule, qu’en absence de réponse dans un délai de 15 jours, toute publicité ou communication, concernant toute ou une partie des activités issues du protocole d’accord, est considérée comme acceptée.

Tièfa Somé dit alors être surpris que trois semaines après le début des travaux, le ministère ordonne de cesser toute activité, menace de tout rasé et envoie des Forces de sécurité et un bulldozer sur le site.

Notons que M. Somé est un agent du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, actuellement en position de stage dans une école professionnelle de travaux publics. Avant 2015, il occupait le poste de chef de service Habitat et Encadrement à l’Auto-construction.

Tièfa Somé a indiqué que contrairement à ce qui a été avancé par la Direction général de l’Habitat, il n’est écrit nulle part que le projet rassemblerait uniquement des agents du ministère de l’Habitat.

Pour lui, il y a une différence entre une coopérative et les autres formes de regroupements (mutuelle, entreprise, société, association).

Etant du ministère, il affirme que la CBH est la seule à posséder un arrêté et que les sociétés immobilières à qui on attribue plus de 1 000 parcelles chacune, n’ont pas les documents qu’on leur réclame.

D’après lui, la coopérative vise à permettre à ses membres de cotiser, de réaliser eux-mêmes des logements de qualité et de se soustraire des coûts exorbitants proposés par les sociétés immobilières.

Selon Paul Zongo, membre de la coopérative, si les populations prennent conscience qu’elles peuvent réaliser elles-mêmes leurs logements, les sociétés immobilières vont fermer.

De son avis, il n’y a pas de doute : c’est ce début de prise de conscience qui effraie à tel point que des mains invisibles veulent mettre des bâtons dans les roues de la Coopérative burkinabè de l’habitat.

A ce jour, sur la base des seules cotisations des membres de la CBH, un milliard 50 millions de FCFA ont été mobilisés pour construire 140 logements avec 52% de femmes bénéficiaires, foi de Tièfa Somé.

Il soutient que les membres de la coopérative vont prioriser le dialogue avec l’autorité compétente pour trouver une solution.


Tilado Apollinaire ABGA
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