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Conférence de presse du M21 (Mouvement du 21 mars) Jeudi 15 février 2018. Ouagadougou, le Mouvement du 21 mars (M21) face à la presse |
Marcel Tankoano, le président du Mouvement du 21 avril (M21), et ses camarades étaient face à la presse, le 15 février 2018 à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre, le M21 a fait savoir que depuis l’avènement du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au pouvoir, les choses « tardent à décoller » au pays des Hommes intègres et les défis restent toujours grands. L’une des solutions pour avancer, selon le M21, c’est d’aller à la réconciliation.
Le bilan des deux ans du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), selon le M21, lors de la conférence de presse qu’il a animée le 15 février dernier, n’est pas des plus reluisants. Plusieurs signaux, selon le président du M21, Marcel Tankoano, témoignent de cette situation. Entre autres, la cherté de la vie, les difficultés pour relancer l’économie, la fronde sociale qui va crescendo et l’insécurité. Pour faire face à ces défis, a-t-il dit, il faut un sursaut patriotique. « Nous pensons qu’il est temps de surpasser les guéguerres et les rancœurs qui fragilisent le tissu social et bloquent l’avancée des chantiers », a soutenu Marcel Tankoano. L’heure, a-t-il ajouté, est au dialogue sur ce qui unit plutôt que de s’attarder sur ce qui divise. Il faut donc, de l’avis du M21, un second « sacrifice » et aller à une réconciliation vraie ; celle des cœurs. « Nous voulons aller vers la réconciliation, mais pas une réconciliation forcée comme le souhaitent certains. La réconciliation, pour nous, doit venir tout naturellement et elle doit venir des cœurs », a indiqué le président du Mouvement. Aussi, à l’en croire, il ne s’agit pas d’occulter la justice. Pour le M21, il faut qu’il y ait justice, surtout une justice qui ne s’apparenterait pas à de la « vengeance ». « Pour nous, la soif de justice des Burkinabè n’est pas à une vengeance », a martelé Marcel Tankoano. A la question de savoir si leur démarche ne s’apparente pas à celle de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), les membres du M21 répondent par la négative.
« Un militaire à la défense et un spécialiste de la sécurité à la sécurité intérieure »
D’abord, a souligné le président, la CODER, dans sa démarche, avait commencé à rencontrer des Hommes politiques. « Alors que, pour nous, elle devrait d’abord approcher les familles des victimes. Tant qu’on n’associe pas les familles des victimes, on ne saurait parler de réconciliation », a spécifié Marcel Tankoano. En plus, selon le M21, la démarche de la CODER laissait entrevoir un « deal politique », surtout que les membres ont décidé d’aller en Côte d’Ivoire rencontrer le président Blaise Compaoré. « La CODER a eu un financement pour décoller. Mais elle a comploté avec un parti politique dont on va taire le nom. C’est pourquoi nous ne pouvons pas accepter cela », foi du président du M21. La démarche du mouvement, toujours selon lui, est bien différente dans la mesure où le M21 a commencé d’abord par rencontrer des leaders coutumiers et religieux. Sur cette question, Marcel Tankoano a fait noter que plusieurs Organisations de la société civile sont parties prenantes. D’où, a-t-il annoncé, la création d’une coalition pour la réconciliation dénommée Coalition nationale pour la justice et la réconciliation (CNJR). « Cette structure faîtière compte environ 200 OSC qui s’y reconnaissent et se donnent la main pour que la justice voie le jour et que les Burkinabè se réconcilient », a laissé entendre le président du M21. Outre cet aspect, le M21 a invité le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à revoir sa position sur l’armée et utiliser les compétences qui y sont pour bâtir le pays. « Il serait souhaitable qu’un militaire occupe le poste de la défense et qu’un spécialiste de la sécurité soit au poste de la sécurité intérieure», a souhaité, à ce propos, Marcel Tankoano. Enfin, répondant à Soumane Touré qui a traité la Transition de « transition bâtarde », le président du M21 dira : « Soumane Touré traite la Transition de bâtarde… il a ses raisons, mais nous, nous retenons que nous avons des frères et sœurs qui sont tombés pour la justice ».
Adama SIGUE
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