Ouagadougou - Le Mouvement du 21 avril 2013 (M21) qui reprochait auparavant la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) de brandir la réconciliation pour couvrir l’impunité, a annoncé jeudi, la création bientôt d’une Coalition nationale pour la justice et la réconciliation (CNJR).
«Les conditions d’un Burkina prospère et républicain passent nécessairement par la réconciliation nationale et non par la théorie du complot de la propagande en miroir», a indiqué jeudi Marcel Tankoano.
Pour contribuer à l’avènement de ce Burkina prospère, le président du Mouvement du 21 avril 2013 qui s’exprimait devant des journalistes, a annoncé la création pour bientôt, d’une Coalition nationale pour la justice et la réconciliation (CNJR).
C’est un regroupement d’«environ 200 organisations de la société civile qui s’y reconnaissent et qui se donnent la main pour que la justice voit le jour et pour les Burkinabè se réconcilient», a précisé le président du M21.
Selon M Tankoano, la coalition en gestation a déjà, dans sa dynamique, entamé des rencontres avec des leaders religieux et coutumiers. Elle compte poursuivre les rencontres, mais exclut pour l’instant les politiques.
Le M21 avait fustigé la démarche de Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), un regroupement des partis de l’ex majorité présidentielle plus le Faso Autrement, créée après l’insurrection populaire qui a démis le président Blaise Compaoré de ses fonctions, en octobre 2014.
«Nous ne sommes pas totalement contre la démarche de la CODER (…) Pour nous, la soif de la justice des Burkinabè n’est pas une vengeance», a soutenu M. Tankoano dont le mouvement avait pourtant fustigé la création de la CODER.
Même si aujourd’hui les démarches des deux coalitions se rejoignent, le Mouvement M21 dit désapprouver l’attitude de la CODER parce que selon lui, elle serait soutenue financièrement par une main politique invisible.
Le revirement du M21 est clairement lié au fait qu’ «il est temps de surpasser les guéguerres, les rancœurs qui fragilisent le tissu social et bloquent l’avancée des chantiers», s’est justifié Marcel Tankoano.
Parlant de l’exécutif, le M21 souhaite contrairement à sa position d’antan, souhaite qu’«un militaire occupe le poste du ministre de la Défense et qu’un spécialiste de la sécurité soit au poste de la Sécurité intérieure».
Marcel Tankoano s’en défend en évoquant la situation sécuritaire qui reste toujours préoccupante surtout dans le nord du Burkina.
Le M21 suggère au président du Faso Roch Kaboré «d’instaurer un prime spéciale pour les fonctionnaires qui travaillent dans ces régions à risque. Cela pourrait aider à ne pas déserter ces zones comme c’est le cas aujourd’hui».
En rappel le Mouvement du 21 avril 2013 (M21) est né dans un contexte de floraison d’organisations de la société civile, opposées à l’époque, à la mise en place d’un Sénat et à l’organisation d’un référendum qui devaient selon elles, permettre au président Blaise Compaoré de gouverner au-delà de son dernier mandat constitutionnel.
Agence d’information du Burkina
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