Le gouvernement burkinabè a annoncé jeudi son intention d’"’injecter" 154,9 milliards FCFA dans la mise en œuvre du programme d’urgence du Sahel, pour faire face "au double défi socioéconomique et sécuritaire que vit cette partie du pays", à l’issue d’une réunion.
"D’un coût de 455 milliards de F CFA, le Programme d’urgence du Sahel du Burkina Faso (PUS-BF) couvrant la période 2017-2020, se veut une réponse holistique au double défi socioéconomique et sécuritaire que vit cette partie du pays", a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
En 2017, ce sont 81 milliards FCFA qui ont été investis dans la zone, avec 42% de taux d’exécution sur les activités retenues pour l’année.
Pour 2018, il est prévu 154,9 milliards FCFA, "avec un gap de financement de près de 40 milliards qui sera mobilisé sur la base d’une table ronde avec les partenaires techniques et financiers", selon Pauline Zouré, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, des finances et du développement, chargée de l’aménagement du territoire.
Adopté le 21 juin 2017 en conseil des ministres, le Programme d’urgence du Sahel du Burkina Faso (PUS-BF) a été officiellement lancé le 3 août par le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, à Tongomaël, dans la province du Soum, dans la région du Sahel.
Ce programme constitue, selon le gouvernement, "une réponse multisectorielle face à la vulnérabilité économique et sociale des populations et à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région du Sahel".
La situation sécuritaire dans la région du Sahel s’est détériorée de façon notable depuis 2016, en raison notamment des attaques armées menées par des groupes jihadistes contre des postes des forces de sécurité, mais aussi des établissements scolaires.
Les localités les plus touchées par l'insécurité sont proches de la frontière avec le Mali, qui connait depuis 2012 une crise sociopolitique et militaire.
En décembre 2016, 12 soldats ont été tués lors d’une attaque à Nassoumbou, ce qui constitue à ce jour l’attaque la plus meurtrière contre l’armée burkinabè
En 2017, il a été recensé au moins 15 attaques qui ont directement visé des écoles de la région, en particulier dans les zones rurales limitrophes du Mali telles que Nassoumbou, Diguel, Baraboulé, Koutougou et Tongomayel (dans la province de Soum).
Au 13 février 2018, sur un total de 1.023 écoles primaires dans la région du Sahel, 98 étaient fermées, une situation qui affecte l’éducation de 10.182 élèves dont 5.372 filles et 370 enseignants dont 183 femmes, selon UNICEF.
RKO