La délégation du Médiateur du Faso, conduite par Saran Sérémé, poursuit ses tournées régionales. Elle s’est rendue dans la région de l’Est, les 6 et 7 février 2018, où elle a animé, respectivement à Fada Gourma et à Pama, une conférence publique et une audience foraine sur les missions et les attributions de l’institution.
Le Médiateur du Faso, Saran Sérémé, est décidée à faire connaître son institution aux populations afin que celles-ci s’en approprient. Pour y parvenir, elle a entrepris des tournées régionales, pour expliquer les missions et les attributions de cette institution qui se veut l’interface entre les citoyens et l’administration publique. A la tête d’une délégation, elle était dans la région de l’Est, les 6 et 7 février 2018, où elle a animé une conférence publique et une audience foraine respectivement à Fada N’Gourma et à Pama. Dans la capitale de la région de l’Est, son équipe a expliqué le rôle de la structure, ses méthodes et ses domaines de compétence à travers une série de communications. Autorité indépendante, le Médiateur du Faso a pour mission de défendre et de protéger les droits et les intérêts des citoyens contre les fautes, les négligences, les lenteurs, les abus ou tout autre dysfonctionnement de l’administration publique, a confié Saran Sérémé. Sa stratégie : l’approche et la solution conciliantes nécessaires à l’implémentation de la justice, de l’équité, de la cohésion sociale, de la paix et de l’unité nationale. En témoigne le rôle joué par son institution dans le dénouement des récentes crises ayant opposé les secteurs de l’éducation et de la santé à leurs autorités de tutelle. Comme démarche, le Médiateur du Faso s’autosaisit de toute question relevant de sa compétence « chaque fois qu’il a des motifs de croire qu’une personne a été lésée par l’acte ou l’omission d’un organisme public ». Du reste, toute personne physique ou morale qui se sent lésée dans ses droits peut lui faire recours. Cependant, les litiges entre personnes privées, les procédures engagées devant un tribunal, la remise en cause du bien-fondé d’une décision de justice et les questions politiques d’ordre général sont les domaines d’incompétence du Médiateur du Faso. C’est en substance ce qui est ressorti des différentes communications à l’issue desquelles l’assistance a fait part de ses préoccupations et suggestions.
«Mes sœurs du Gulmu, mettez en exergue vos calebasses »
Yaya Nassouri, enseignant à Fada N’Gourma. Il dit avoir suivi avec beaucoup d’intérêt la conférence. Laquelle, selon lui, a été instructive et pleine de renseignements sur les missions de la structure. « Nous invitons en même temps le Médiateur du Faso à se saisir des nombreux différends fonciers qui opposent souvent des membres d’une même famille dans la région», a-t-il suggéré. Les réponses de Mme Sérémé ont été toutes conciliantes qu’apaisantes quand bien même elle s’est indignée de ce qu’elle a appelé « déclin de la culture du civisme parfois assimilable à de l’anarchie ». «Si nous voulons que le Burkina Faso, notre mère patrie, qui nous est si chère, reste le pays des Hommes intègres, nous devons nous unir, nous pardonner et être tolérants», a-t-elle conseillé. Le gouverneur de la région de l’Est, le colonel Ousmane Traoré, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Mme Sérémé, celle qui a été surnommée « l’amazone » pour son combat tout au long des récents évènements socio-politiques ayant marqué l’histoire du Burkina Faso. En effet, le colonel Traoré s’est dit impressionné par l’engagement dont fait montre son hôte du jour dans ses nouvelles fonctions. « Seulement en quelques mois, vous avez mené de nombreuses médiations pour l’apaisement des tensions sociales au Burkina », a-t-il salué. Les femmes du Gulmu n’ont pas marchandé leur présence à la conférence. Elles ont été de ceux qui ont exprimé leur ras-le-bol des crises sociales de plus en plus récurrentes dans la partie Est du Burkina Faso. «Nous, les femmes, sommes les premières victimes de ces crises ; vivement que le Médiateur du Faso agisse», a scandé une participante. La femme, pour Saran Sérémé, doit aussi être au premier plan de ce combat pour la paix et la cohésion sociale. «J’invite mes sœurs du Gulmu à ranger définitivement les spatules et à mettre en exergue les calebasses qui symbolisent la paix, l’abondance et l’unité », a-t-elle argué.
Joanny SOW