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Commerce des articles de seconde main : dans l’univers des " France au revoir " à Bobo-Dioulasso
Publié le mardi 13 fevrier 2018  |  Sidwaya
Burkina
© Autre presse par DR
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La vente d’objets provenant de l’Europe, communément appelés « France au revoir », prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Bobo-Dioulasso. En ce mois de janvier 2018, nous avons fait un tour chez quelques revendeurs de ces articles tant prisés par une bonne partie de la population.

A Bobo-Dioulasso, on connaissait les véhicules d’occasion ou de seconde main, appelés « France au revoir ». Mais depuis quelques années, on assiste à l’arrivée d’une autre forme de « France au revoir » qui a réussi à conquérir le cœur des populations. Il s’agit d’articles divers, tels les matelas, les assiettes, les cuillères, les chaises, les ordinateurs, les réfrigérateurs et même des produits de grande consommation comme le sucre, l’huile, les pâtes alimentaires. La vente de ces articles déjà utilisés se fait à même le sol, au bord des rues fréquentées de la capitale économique burkinabè. Leurs prix varient d’un vendeur à un autre. Ben Jeddou, un revendeur de nationalité tunisienne, était installé au Mali. « C’est depuis la crise malienne que je suis venu m’installer au Burkina Faso, il y a de cela six ans », explique-t-il. Ses articles viennent de la France, de l’Italie et de l’Espagne. Ils sont composés essentiellement de matelas et de quelques objets divers. Afin de satisfaire la clientèle et récupérer son chiffre d’affaires, il a dû casser les prix de ses marchandises. « Actuellement le marché est au ralenti. Cela fait six mois que nous n’avons rien vendu », a-t-il souligné, en indiquant un tas de marchandises. Le prix des matelas de chez Jeddou varie entre 30 000 et 40 000 FCFA. Il pense que cette mévente est due à la conjoncture économique qui secoue le pays.


Les clients se font rares


Ancien revendeur de véhicules, Ali Djéné exerce actuellement dans la vente de matelas. Selon lui, la vente de matelas ne rapporte plus comme avant. « Souvent, on pouvait vendre des matelas pour plus d’un million de FCFA par jour. Actuellement, on peut faire une ou deux semaines sans vendre un seul matelas », souligne-t-il. Moumouni Bologo vend des matelas, des chaises, des plats, des jouets d’enfants, entre autres. Il va chercher ses marchandises à Ouagadougou auprès de ceux qui les importent de l’Europe. Contrairement à Jeddou et Djéné, Moumouni est satisfait de ce métier qu’il exerce depuis environ cinq ans, même si les clients se font rares ces derniers temps. « On n’y peut rien. C’est le marché. Souvent ça va, souvent ça ne va pas », déclare-t-il. Et d’ajouter : « Dieu merci, je ne me plains pas. Ce commerce me permet de subvenir aux besoins de ma famille ». Inoussa Ouédraogo a l’habitude d’acheter les articles « France au revoir ». Nous l’avons rencontré chez un revendeur de téléphones portables. Il dit préférer ces appareils d’« occasion », parce qu’ils sont plus résistants que les appareils chinois. Aussi, indique M. Ouédraogo, quand ça ne va pas, les revendeurs acceptent de les changer. « Je suis présentement là pour qu’ils me règlent mon téléphone portable dont j’ai dû activer certains paramètres par inadvertance », dit-il. Si M. Ouédraogo apprécie les « France au revoir », ce n’est pas le cas de Aminata Traoré qui doute de leur provenance. « Je m’arrête souvent pour observer les nouveaux arrivages, mais je ne m’y suis jamais intéressée », affirme-t-elle. Mme Traoré dit se méfier surtout des huiles et des pâtes alimentaires importées. Certains vendeurs sont dans le métier parce qu’ils n’ont pas trouvé mieux ailleurs. C’est le cas de Abdoulaye Zougouri qui, faute de mieux après son diplôme de DUT en génie industriel et maintenance, se contente de vendre les téléphones portables depuis novembre 2017. Le prix de ses portables « France au revoir » varie d’un appareil à l’autre. Il y en a pour 20 000, 25 000 et même 30 000 F CFA. Il se réjouit de son activité : « Grâce à ce commerce, j’arrive à économiser et je m’en sors très bien ». Cependant, il arrive que les revendeurs constatent des vols d’objets sur leurs étalages. C’est le cas de Abdoulaye Zougouri qui a perdu de nombreux téléphones portables. « Mais comme dans tout travail, les pertes sont inévitables, c’est à nous de voir comment nous y prendre »,
conclut-il.


Sitta OUATTARA
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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