Un anniversaire pas comme les autres ! C’est le moins que l’on puisse dire de la célébration des 28 ans de libération de Nelson Mandela, qui a eu lieu, hier, 11 février 2018, sur fond de crise à l’ANC. Et c’est le président de l’ANC, Cyril Ramaphosa lui-même qui, tout en promettant « un nouveau départ », reconnaît que le parti qu’il dirige est actuellement en proie à la « désunion ». Morceau choisi : « Alors que nous émergeons d’une période de difficultés, de désunion et de discorde, le centenaire de la naissance de Nelson Mandela célébré cette année, nous offre un nouveau départ », a-t-il déclaré. « Nous continuerons à combattre la corruption et à nous assurer que ceux qui sont corrompus et ont volé l’argent des pauvres, seront jugés », a-t-il ajouté au cours d’un meeting tenu au Cap où étaient réunis la plupart des hauts cadres de l’ANC. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’événement célébré hier, constitue une parenthèse dans les négociations qui entourent la future démission du président Jacob Zuma du pouvoir. Mais tout de même, cette démission qui tarde à venir, était sur toutes les lèvres au Cap, l’impatience devenant de plus en plus grande. Et c’est peu dire. Quand Zuma va-t-il rendre le tablier ? C’est la question que plus d’un Sud-Africain se pose.
Zuma est sur les traces de Robert Mugabe
Peut-être en saura-t-on un peu plus ce lundi 12 février, puisqu’il est prévu une réunion spéciale du Comité exécutif de l’ANC. Ladite réunion, initialement prévue pour le 6 février dernier, avait été annulée à la dernière minute, laissant croire que les négociations étaient sur le point d’aboutir. C’est dire donc que cette journée s’annonce décisive. Car le comité exécutif de l’ANC qui se réunira a Pretoria, pourrait sceller définitivement le sort de Jacob Zuma et le contraindre définitivement à la démission, comme ce fut le cas avec Thabo Mbeki. En tout cas, plus tôt Jacob Zuma partira, mieux ça vaudra. Car, il est devenu aujourd’hui un boulet au pied de ses partisans, mais aussi et surtout de l’opposition qui ne veut même plus le voir en peinture. A ce propos, cette dernière appelle les députés à voter demain 13 février 2018, pour la notion de défiance qu’elle a de nouveau introduite contre le chef zulu qui, selon la presse sud-africaine, négocie son départ à certaines conditions, en rapport avec les affaires judiciaires auxquelles il doit désormais faire face. Zuma est donc sur les traces de l’autocrate zimbabwéen, Robert Mugabe, qui a tenté un tant soit peu de résister à la bourrasque avant de céder sous les lazzis et les quolibets de son peuple qui en avait gros sur le cœur.
BO